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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

jeudi 28 mai 2009

Toulouse: Un présumé génocidaire s'invite impunément aux commémorations à la mémoire des victimes !

Communiqué
CPCR, Survie Midi Pyrénées, LDH Toulouse, 28/5/2009

Mardi 17 Mars 2009, la projection de « Rwanda, un cri d'un silence inouï » d'Anne Lainé, soirée organisée par le Mémorial de la Shoah, est consacrée à la reconstruction psychologique des rescapés, en présence de témoins directs. Dans la salle, un groupe de négationnistes demande la parole à peine le débat lancé, et parmi eux, silencieux : Marcel Bivugabagabo.
Samedi 16 mai 2009, colloque de commémoration pour les 15 ans du génocide des Tutsi du Rwanda, historiens et journalistes sont invités. Et toujours présent dans la salle, parmi un groupe qui tente à nouveau de faire valoir des thèses négationnistes : Marcel Bivugabagabo, insultant de sa seule présence les rescapés présents dans la salle.

Car Marcel Bivugabagabo n'est pas un simple citoyen rwandais ordinaire. Pour nous en assurer, nous pouvons consulter le communiqué d'Interpol au moment de son arrestation, en janvier 2008 à Toulouse: « Ancien lieutenant-colonel et commandant des opérations militaires dans les secteurs de Gisenyi et Ruhengeri en 1994, Bivugabagabo est recherché pour des faits de génocide et est accusé d'avoir participé aux attaques de la cour d'appel de Ruhengeri et du campus de Nyakinama dans lesquelles des centaines de personnes ont trouvé la mort. » (1)
Nous ne pouvons pas non plus passer sous silence le fait que la justice française, après avoir exécuté le mandat d'Interpol, a rapidement libéré M. Bivugabagabo avant de refuser son extradition vers le Rwanda début octobre 2008. Sans la plainte déposée récemment par le CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda), Monsieur Bivugabagabo ne serait nullement inquiété. On aurait pu s'attendre à ce que le Parquet, en présence d'accusations aussi graves, poursuive de lui-même ce présumé génocidaire .
Réaffirmons quelques principes simples:
- Le génocide des Tutsi du Rwanda (et le massacre des Hutu d'opposition ) est une réalité unanimement reconnue par la communauté internationale (ONU) et par la communauté scientifique. Il est jugé par un tribunal pénal international basé à Arusha (TPIR) dont le mandat se termine fin 2009 pour les procès en première instance.
- Un courant négationniste et révisionniste important existe ici en France, qui perce jusque dans les médias de masse, avec Pierre Péan en figure de proue (2). Ce courant négationniste et révisionniste persiste aussi sur Toulouse depuis de nombreuses années (3), manifesté par un groupe qui va jusqu'à apporter un soutien direct aux présumés génocidaires menacés d'extradition, manipulant pour cela certains défenseurs français des droits humains sincères mais mal informés (4).
Est-ce un hasard s'il y a tant de présumés génocidaires - et leurs amis - en France, pays accusé de complicité diplomatique, financière et militaire avec le gouvernement génocidaire rwandais ? (5) La justice française semble en tout cas ne pas s'offusquer du fait que l'on accorde l'asile à des présumés génocidaires. On s'étonne que le Parquet n'engage pas contre eux des poursuites.
La présence d'un présumé génocidaire à des événements consacrés à la mémoire et au souvenir est vécue par les rescapés comme une profonde blessure et un affront inacceptable. Elle amène à poser la question : en France, les présumés génocidaires se sentiraient-ils plus en sécurité que les rescapés ?
Si l'on doit se mobiliser contre la banalisation d'un génocide, on doit aussi se mobiliser contre la banalisation de l'inacceptable : un génocidaire présumé n'a pas à insulter de sa présence les rescapés. Ne serait-il pas plus honorable, pour notre justice, de prendre exemple sur d'autres pays (Belgique, Canada) qui traduisent devant leurs instances tous ceux qui sont soupçonnés de s'être rendus coupables du crime des crimes ? Ce serait le meilleur hommage que l'on puisse rendre à la fois aux victimes et aux rescapés.
(1)
http://www.interpol.int/public/News/2008/RwandanFug20080109fr.asp &
http://www.ladepeche.fr/article/2008/01/10/424973-Enquete-Un-etudiant-rwandais-arrete-pour-genocide.html
(2)
http://www.rue89.com/tag/pean
(3)
http://iso.metric.free.fr/03/negationnisme-mvRoux.htm
(4)
http://madraffin.centerblog.net/3733310-menaces-d-extradition-vers-le-Rwanda )
(5)
http://survie.org/8-avril-2009-Colloque-a-l.html
http://cec.rwanda.free.fr/

Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda,
Contact : Alain GAUTHIER, président du CPCR 06 76 56 97 61
collectifrwanda@aol.com
SURVIE Midi Pyrénées
survie.midipyrenees@free.fr
Ligue des droits de l’Homme Toulouse
ldh31@wanadoo.fr

Katanga Business à Toulouse

Utopia Toulouse du 03/06/09 au 16/06/09
KATANGA BUSINESS Thierry MICHEL - documentaire Belgique 2008

La projection du Jeudi 4 juin 2009 à 20h30 sera suivie d’un débat avec l’association SURVIE (pour cette soirée, achetez vos places à l’avance, à partir du samedi 23 Mai).
Pour débattre avec nous et mieux comprendre la prédation politique et économique en RDC et plus largement en Afrique, nous invitons deux spécialistes de la région. le premier, Alain Deneault, est l’auteur de Noir Canada : Pillage corruption et criminalité en Afrique. Le second, Vincent Munié, est journaliste et documentariste, membre de Survie.


Après Mobutu, roi du Zaïre et Congo River, le cinéaste belge Thierry Michel poursuit son exploration africaine et nous entraine au Katanga, en République Démocratique du Congo ; dans ce nouvel eldorado des temps modernes, se dessinent, à coups de milliards de dollars, les nouveaux rapports économiques mondiaux
Parmi ces personnages, des dizaines de milliers de « creuseurs » cherchent de quoi survivre en occupant illégalement les concessions des multinationales minières alors que les travailleurs légaux luttent pour des salaires et des conditions de travail à peine décents.
Un gouverneur de province richissime et adulé par les foules, un patron belge véritable « Roi du Katanga », un PDG canadien, sorte de sorcier blanc essayant de sauver un empire industriel public tombé en désuétude, un Chinois qui vient signer le contrat minier du siècle avec l’Etat congolais : les personnages du nouveau film de Thierry Michel dessinent les nouvelles alliances stratégiques de l’Afrique.
Les destins de ces personnages s’entrecroisent dans une tragi-comédie sur fond de guerre économique et sociale qui prend ici une dimension symbolique et prophétique, faisant de Katanga Business une édifiante parabole, grinçante et réaliste, de la mondialisation de ses espoirs et de ses revers les plus sombres.











dimanche 24 mai 2009

Où en est le Tchad ?

Survie organise une réunion d'échange d'informations sur le Tchad le mardi 2 juin 2009 de 18 à 20 h à l'Espace Martin Luther King, 27 Boulevard Louis-Blanc, à Montpellier.
Venez nombreux !

HOLD-UP International

"Hold up international Pour que l'Europe régule ses multinationales"
Conférence de Jean Merckaert
Coordinateur de la plate-forme paradis fiscaux et judiciaires et chargé de plaidoyer au CCFD Lundi 25 mai 2009 à 20H30 Salle Osète-Duranti, 6, rue du lt Col Pélissier, métro Capitole, TOULOUSE
Au PROGRAMME de la soirée : régulation des multinationales, paradis fiscaux, élections européennes et réponses à la crise financière…








Gerboise bleue, un film à ne pas rater

Une projection-débat organisée avec le soutien et la participation de plusieurs associations, dont Survie



Gerboise bleue, premier essai atomique français effectué le 13 février 1960 dans le Sahara à Reggane en Algérie, est le point de départ de la puissance nucléaire de la France. Il s’agit de tirs aériens radioactifs puissants effectués dans des zones appartenant à l’armée française, l’Algérie étant à l’époque un territoire français. Suivront des essais souterrains, et ce même après l’indépendance de l’Algérie.
De 1960 à 1978, 30 000 personnes auraient été exposées dans le Sahara. L’armée française a reconnu officiellement neuf irradiations. Aucune plainte contre l’armée ou le Commissariat à l’Energie Atomique n’a abouti. Trois demandes de commission d’enquête ont été rejetées par la commission de la défense nationale.
Partant à la rencontre des protagonistes de cet épisode de l’histoire coloniale, classé encore "Secret défense", le réalisateur franco-algérien interroge la mémoire de ceux qui ont vécu ces essais en atmosphère (d’une puissance quatre fois supérieure à Hiroshima) et qui, depuis, en subissent les conséquences dans leur chair. Vétérans français et Touaregs nous racontent comment les tirs se sont réellement déroulés, dans le mépris total des normes les plus élémentaires de sécurité. Et comment la République française, n’ayant reconnu officiellement que 9 cas d’irradiation, a, jusqu’en 2008, refusé toute responsabilité dans les différentes maladies développées depuis lors, aussi bien par les anciens appelés de retour chez eux que par les populations locales demeurées sur place.
Suite à la mobilisation de l’AVEN (Association des Vétérans des Essais nucléaires crée en 2001), un projet de loi concernant l’indemnisation des victimes doit être présenté au Parlement. Ce projet de loi restant très en retrait de ses revendications initiales, l’AVEN, qui s’associe à la sortie du film, a décidé d’amplifier son action afin d’obtenir une véritable loi de reconnaissance.



Film soutenu par


L'AVEN (Association des vétérans des essais nucléaires)
L'ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants)
http://www.arac-et-mutuelle.org/
La CRIRRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité)
http://www.criirad.org/
La FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie)
http://www.fnaca.org/
La Ligue des droits de l'homme
http://www.idh-toulon.net/
La Ligue de l'Enseignement
http://www.laligue.org/
Le CDRPC (Observatoire des armements)
http://www.obsarm.org/
Le Mouvement de la Paix
http://www.mvtpaix.org/
Le Réseau “Sortir du Nucléaire”
http://www.sortirdunucleaire.org/
L'APHG (Association des Professeurs d'Histoire et Géographie)
http://www.aphg.asso.fr/


Gerboise bleue : un document à charge sur les essais nucléaires français en Algérie, avant et après l’indépendance du pays
par Jacques Mandelbaum, Le Monde du 11 février 2009
Sous le nom de code militaire évoqué par le titre de ce film, se cache le premier essai nucléaire français mené dans le Sahara algérien. Il a lieu le 13 février 1960, à Reggane. Le tir est aérien, sa puissance est quatre fois supérieures à la bombe d’Hiroshima. Trois autres tirs - intitulés "Gerboise blanche", "rouge" et "verte" - suivront rapidement.
Par la suite, y compris après l’indépendance de l’Algérie, en 1962, et selon une clause secrète des accords d’Evian, treize autres essais auront lieu jusqu’en 1967. Ils sont cette fois souterrains, parmi lesquels le tir "Beryl" qui échoue et libère le 1er mai 1962 un nuage radioactif contaminant tous les soldats présents sur le site d’In-Eker, à une centaine de kilomètres au sud de Reggane.
Ces faits - ils ont donné lieu à des enquêtes restées méconnues -, le réalisateur Djamel Ouahab nous les remet en mémoire moins pour sonder un épisode du colonialisme dont ils témoignent que pour évoquer un scandale qui se perpétue.
Ce scandale est de deux ordres. Le premier est que cette zone d’essais, pas aussi inhabitée qu’on voudrait le croire, ne fut pas décontaminée par l’armée française lors de son départ et que le gouvernement algérien n’a visiblement pas pris non plus cette tâche à coeur.
Exposés aux radiations
Le second est qu’il existe aujourd’hui, selon toute apparence, des victimes de cette exposition aux radiations, qui se trouvent tant dans la population touareg que chez les appelés du contingent français qui stationnèrent sans aucune protection sur ces sites. Le film s’appuie essentiellement sur le témoignage de deux anciens soldats, Lucien Parfait et Gaston Morizot. Le premier, présent lors du tir "Beryl", est aujourd’hui énucléé et à moitié défiguré, et continue de subir des opérations chirurgicales.
Le second, avec un poumon irradié et un vieillissement prématuré de la moelle épinière, vit continuellement sous morphine et antidépresseurs. Aux paroles de ces hommes physiquement brisés, et moralement humiliés de n’avoir jamais obtenu réparation du gouvernement français, s’oppose celle de Jean-François Bureau, porte-parole du ministère de la défense en 2007, qui fait état de la difficulté à mettre scientifiquement en corrélation l’exposition aux radiations et l’apparition des maladies.
Cette question de la preuve se révèle centrale, non seulement sur le plan juridique, mais aussi pour le film, selon qu’on la juge déterminante ou non. Dans le premier cas, il sera loisible de juger le film trop compassionnel, pas assez argumenté, ne recourant pas suffisamment à l’arbitrage des experts. Dans le second, faute de pouvoir susciter cette preuve, il convient de s’en remettre à la parole, serait-elle faillible, des témoins. Dans ce dernier cas, Gerboise bleue - à l’instar du documentaire d’Agnès Fouilleux consacré à la politique française dans les Comores sorti le 4 février (Un aller simple pour Maoré) - constitue une nouvelle pierre dans le jardin politique à la française.
Jacques Mandelbaum

Autres projections et débats dans notre région :
Cinéma Le Regain, Barjac, Gard, vendredi 15 mai, 18h30
Ailleurs en France :

Ciné 4
11, Place Jasmin 47330 Castillonnes, vendredi 15 mai, 20h30
Abel Gance
184, bd. Saint-Denis 92400 Courbevoie, vendredi 15 mai, 20h45
Eldorado
21, rue Alfred-de-Musset 21000 Dijon, mardi 19 mai, 20h15, débat avec le Mouvement de la Paix

Courbevoie (Abel Gance)du 13 au 19 mai : Salle Paul Eluard. Débat le 15 mai.
Castillonnes (Ciné4) 15 et 18 mai .Débat le 15 mai avec Guy Dumas (AVEN) et J.Luc Sans Vice-Président de l'AVEN.
Dijon (Eldorado): Débat le mardi 19 mai à 20h00.
Romainville (Trianon): débat le mercredi 20 mai à 20h30
Salon de Provence (Les Arcades): du 13 au 19 mai
St Malo de Guersac (Ciné Malouine): débat le 26 mai
Périgueux (Cap Cinéma Montaigne) du 20 au 26 mai. Débat le 26 mai avec Yann Cambon (membre du CA AVEN) et J.Luc Sans Vice-Président de l'AVEN.
Alès ( Les Arcades) : du 20 au 26 mai
Créteil (cinéma Le Palais, allée Parmentier, face au tribunal d'instance): du 27 mai au 2 juin. Débat le jeudi 28 mai avec la participation de Djamel Ouahab , réalisateur et de Michèle Lecardonnel, responsable du collectif départemental.
Juin 2009
Carcassonne (Cap Cinéma l'Odeum) : du 27 mai au 2 juin
Uzès (Capitol) : du 27 mai au 2 juin.
Valence (Le Navire) : du 27 mai au 2 juin. Débat : mardi 2 juin.
St Michel sur Orge (Ciné Carné) : du 3 au 9 juin
Creil (Théatre de la Faïencerie) : Débat le mardi 9 juin
Le Havre (Le Sirius) :du 10 au 16 juin.
Mamers (Le Rex): du 10 au 16 juin.
La Ferté-Bernard (Le Palace): du 10 au 16 juin
Choisy le roi (Cinéma Paul Eluard) Débat jeudi 11 juin
Montauban (Cap Cinéma Le Paris): du 11 au 16 Juin. Débat le 14 Juin à 16h00 avec René Rey , Arlette Dellac (AVEN) et Jean-Luc Sans Vice-Président de l'AVEN
L'Isle sur Sorgue (La Strada): Débat vendredi 19 Juin
Avignon (Utopia) : du 17 au 23 Juin
Vitry-sur-Seine (Cinéville) débat le mardi 23 juin.
Contact
Si le film n’est pas encore programmé dans votre ville et que vous désirez organiser un débat merci de contacter le 01 42 55 07 84 ou le 01 42 87 33 96.




Des victimes d'essais nucléaires déboutées par la justice
La cour d'appel de Paris a refusé, pour des problèmes de procédure, l'indemnisation de 12 anciens militaires frappés de maladies graves imputées aux conséquences des essais nucléaires français en Algérie et dans le Pacifique entre 1960 et 1996.
Les magistrats ont confirmé des décisions de première instance, estimant que pour les faits survenus avant 1976 la loi sur l'indemnisation des victimes d'infraction pénale ne s'appliquait pas, et que pour les autres, les plaignants avaient choisi les mauvais tribunaux.
Cet arrêt intervient alors que le gouvernement prépare un projet de loi organisant l'indemnisation des victimes des 210 essais nucléaires français au Sahara entre 1960 et 1966 puis en Polynésie jusqu'en 1996, avec la création d'un fonds spécial. Le projet doit être présenté en conseil des ministres mercredi prochain.
L'avocat des victimes, Me François Lafforgue, s'est déclaré déçu, estimant que la décision était injuste car des personnels civils ayant souffert des conséquences des mêmes essais nucléaires se voyaient, eux, accorder des indemnisations, de même que les salariés victimes de l'amiante.
Il dit avoir peu confiance dans le projet du gouvernement.
"Les magistrats n'ont pas pu se laisser abuser par cet effet d'annonce. Je pense qu'aujourd'hui on peut exiger qu'un fonds d'indemnisation soit créé, mais surtout en mettant en œuvre des conditions qui ne soient pas aussi restrictives que se peut craindre", a-t-il déclaré.
Les plaignants, dont sept sont aujourd'hui décédés et représentés en justice par leurs familles, demandaient environ cinq millions d'euros au total.
Ils ont tous été atteints de cancers de la peau, du sang ou des reins après avoir travaillé sur les théâtres d'essais vêtus de simples combinaisons en tissu, sans précautions.
150.000 VICTIMES ?
Les 12 arrêts de la cour confirment pour certains les premières décisions de la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions pénales (Civi) de Paris rejetant leurs demandes, au motif que la loi a limité le champ d'action de cette juridiction aux faits survenus après le 1er janvier 1976.
Concernant les faits avant cette date, les autres arrêts stipulent que la Civi n'est pas compétente pour les "accidents de travail ou de service" et renvoie les plaignants à d'autres juridictions - tribunaux des pensions militaires ou administratifs.
Environ 150.000 personnes ont participé en tant que personnel civil et militaire aux 210 essais nucléaires français - dont une cinquantaine en atmosphère - réalisés au Sahara algérien entre 1960 et 1966 puis en Polynésie française, sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, entre 1966 et 1996.
Le projet défendu par le ministre de la Défense Hervé Morin prévoit de créer un fonds d'indemnisation doté pour commencer de dix millions d'euros.
S'il marque symboliquement la reconnaissance par la France, bien après la plupart des autres puissances nucléaires, de l'existence d'un dommage longtemps nié, le texte pourrait cependant prévoir certaines restrictions.
Une liste de maladies liées aux effets de la radioactivité sera retenue dans ce texte, et les demandes seront prises en compte en fonction d'un seuil d'exposition qui sera précisé dans un décret, a déjà dit Hervé Morin.
Le litige a provoqué de nombreux procès et depuis 2004, deux juges d'instruction parisiens du pôle de santé publique instruisent une information judiciaire pour "homicides involontaires et atteintes involontaires à l'intégrité physique" ouverte sur plainte de certaines victimes.
Thierry Lévêque, édité par Sophie Louet, Reuters, 22/5/2009
Victimes des essais nucléaires français en Algérie :
Comment Paris veut classer le dossier

Par Mokrane Ait Ouarabi, El Watan, Alger, 20/5/2009
A Hamoudia comme à In Ekker, l’air n’est pas bon à respirer. Quarante-neuf ans après les premiers essais nucléaires français à Reggane, au Sud algérien, les effets néfastes sont là. Certains spécialistes disent qu’ils ne disparaîtraient pas de sitôt. Pas avant 240 000 ans. Les effets dévastateurs de ces essais ravagent la santé de la population locale et affectent l’écosystème. Fausses couches, malformations des nouveau-nés, cancers et autres maladies rares sont très répandues dans ces régions, allant de Reggane au Hoggar. Plusieurs chercheurs ont établi un lien direct entre ces maladies et les rayonnements radioactifs. Les résultats du travail de Abdelkadhim Al Aboudi, docteur en physique nucléaire, présenté en février dernier lors d’une journée d’étude à Alger, corroborent cette thèse : « On a enregistré 87 fausses couches en une année dans une petite commune de cette région ».
Pour ce chercheur, de telles malformations, comme l’existence de nombreux cas de personnes dont le système immunitaire est affecté, sont, sans nul doute, dues à l’exposition aux radiations. « On nous explique, a-t-il souligné, que la destruction de plusieurs cellules du système immunitaire de nombreuses personnes au sud du pays, à Tamanrasset et Adrar surtout, est induite par une atteinte au virus du sida. Mais je peux vous assurer que l’exposition aux rayonnements radioactifs peut aussi provoquer le même effet ». Selon lui, c’est toute la région du Touat qui est contaminée. Même les populations des pays voisins sont touchées par les rayonnements radioactifs. Les mêmes maladies constatées à Adrar sont répandues aussi bien au Mali qu’au Tchad. Les opérations n’étaient pas de simples essais « propres » comme certains milieux français veulent le faire croire. Déjà le premier essai, Gerboise Bleue effectué le 13 février
1960, était quatre fois plus puissant que la bombe d’Hiroshima, ont indiqué des rapports français. Le tir était aérien comme également les trois autres tirs – intitulés Gerboise blanche, rouge et verte – qui ont suivi. Ils ont été effectués d’une tour située plus précisément à Hamoudia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Reggane. Le rapport annuel du Commissariat à l’énergie atomique (organisme public de recherche scientifique français dans les domaines de l’énergie, de la défense, des technologies de l’information et de la santé) de 1960 montrait l’existence d’une zone contaminée de 150 km de long environ.
Ce rapport indiquait que les essais atmosphériques en particulier se sont avérés très polluants en irradiant le sol algérien tout en causant un grave préjudice écologique dont témoignent encore les roches noires et les terres brûlées où aucune végétation ne pousse. La France avait ainsi abandonné les essais aériens optant pour des explosions souterraines. De novembre 1961 à février 1966, treize autre tirs en galerie ont été effectués dont quatre n’ont pas été totalement contenus ou confinés (Béryl, Améthyste, Rubis, Jade). Mal confinées, les bombes avaient dégagé des effets radioactifs dévastateurs sur la faune et la flore. Les bombes utilisées étaient plutôt fabriquées avec du plutonium connu pour être plus toxique que l’uranium. Les explosions qui avaient provoqué des déplacements tectoniques, ont fait disparaître l’eau potable notamment au niveau du site de In Ekker. Bien qu’invisible à l’œil nu, le danger de radiations guette encore, et pour longtemps, les milliers de personnes vivant dans ces régions. Cette réalité chaotique, qu’on n’arrive toujours à admettre en France, a été illustrée par des films documentaires comme Vent de sable de Larbi Benchiha, Gerboise bleue de Djamal Ouahab et Combien je vous aime de Azzedine Meddour. Des vétérans de l’armée française avaient indiqué qu’ils étaient utilisés comme « cobayes » lors de ces essais. Des Algériens aussi.


Un Camerounais écrit à Sarkozy

Lettre de réforme à M. Nicolas Sarkozy, Président de la République Française
par Babissakana, ingénieur financier, Yaoundé, le 18 mai 2009. Source : icicemac

Monsieur le Président,

A l’occasion de la visite au Cameroun de votre Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. François Fillon, nous souhaitons porter à votre attention deux (2) cas précis de violation par la France de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Cette Déclaration a été adoptée à Paris le 10 décembre 1948 (résolution 217 A (iii)) par l’Assemblée Générale des Nations Unies. Dans cette optique, vous avez déclaré le lundi 8 décembre 2008, à l’occasion du 60ème anniversaire de ladite Déclaration, nous citons : « Je comprends parfaitement - je le dis aux « Elders » - que le fait que cette Déclaration des droits de l’Homme ait été adoptée à Paris, il y a 60 ans, crée des devoirs particuliers à la France».

Bien avant cette réitération de la prétention de la France à s’ériger en pays des Droits de l’Homme, nous avons pris note de vos discours prononcés le jeudi 26 juillet 2007 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal et le jeudi 28 février 2008 au Cap devant le Parlement de la République d’Afrique du Sud notamment sur les accords de coopération militaire qui datent des années 60. Mais l’on note que vous avez oublié les accords de coopération monétaire avec quinze (15) pays africains (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad et Comores). Au plan de la hiérarchie instrumentale, les accords de coopération monétaire ont une portée stratégique et opérationnelle justifiant une préséance d’importance. Car, pour fabriquer ou acheter des armes et financer les armées il faut de l’argent. C’est face à cette grave omission que notre devoir de citoyen africain nous commande de vous mettre en demeure, en rapport avec vos prétentions de pays gardien de la doctrine et de l’éthique des Droits de l’Homme, sur deux (2) cas pratiques qui traduisent radicalement le contraire : l’anéantissement du leadership camerounais il y a quelques années d’une part, et la préservation d’un modèle criminel d’aide liée à travers les accords de coopération monétaire d’autre part.

1 - Anéantissement du leadership camerounais par la France

L’article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme stipule : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». Presque une décennie après l’adoption de cette Déclaration, précisément le 13 septembre 1958, la France a assassiné comme une bête sauvage le secrétaire général de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) Ruben Um Nyobè à l’âge de 45 ans. Le respect du droit à la vie de ce leader politique camerounais le plus robuste et le plus charismatique de son époque dont l’approche prospective, stratégique et opérationnelle du développement du pays était la plus aboutie, aurait conduit le Cameroun et ses citoyens à une situation radicalement différente du délabrement systémique que nous vivons actuellement.

Le mouvement d’anéantissement du leadership camerounais s’est poursuivi en particulier par l’assassinat de Félix Roland Moumié, le successeur de Ruben Um Nyobè le 15 octobre 1960 et l’assassinat public de Ernest Ouandié, leader de l’UPC le 15 janvier 1971. La densité et l’intensité des crimes français contre le leadership et plus largement la population du Cameroun sont estimées par : (i) Gilles Manceron dans « Marianne et les colonies » (2003) à plus de 100 000 morts de 1948 à 1960; (ii) Max Bardet et Nina Thellier dans « O.K. Cargo ! » (1988) entre 300 000 et 400 000 morts de 1962 à 1964; et (iii) Ferdinand Chindji – Kouleu dans « Histoire cachée du Cameroun » (2006) à 2 000 000 de morts de 1955 à 1971.

Vous pouvez continuer à appliquer comme vos prédécesseurs la politique coloniale raciste et honteuse de la République Française défendue en 1885 notamment par Jules Ferry selon laquelle la Déclaration des Droits de l’Homme fut-elle Universelle ne concerne pas « les Noirs d’Afrique équatoriale » et à conserver secret les archives sur ces crimes à Aix-en-Provence en France. Mais sachez que ces crimes sont imprescriptibles et que le procès y relatif aura irrévocablement et irrémédiablement lieu peu importe la date. L’impératif de justice à l’égard de ces crimes y compris leurs implications pour la République Française et pour les victimes est consubstantiel à la Déclaration des Droits de l’Homme. Plus vite vous agiriez dans cette perspective mieux vaudra pour la République Française et les français. En ce qui nous concerne, nous avons la conviction que la prétention du monopole de la force et de la violence finit toujours par capituler face au droit, à l’éthique et à la morale.

2 – Zone franc, un modèle criminel d’aide liée

L’article 22 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme stipule : « Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la Sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays ». Le modèle monétaire de la Zone franc par ses mécanismes de servitude, d’oppression, de paupérisation, de répression, de domination, d’exploitation et in fine d’atteinte aux doits économiques, sociaux et culturels des africains des quinze (15) pays membres est radicalement contraire à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Résumons le modèle et vérifions les résultats.


Le modèle colonial de la Zone franc

Initialement, en termes d’exercice de sa souveraineté, la France a imposé le franc comme monnaie légale dans ses possessions coloniales, le privilège d’émission monétaire étant détenu par la Banque de France. Au milieu du XIXe siècle, la France décida d’organiser une déconcentration de l’émission monétaire dans ses possessions coloniale en confiant le privilège d’émission monétaire à des banques privées comme la Banque du Sénégal créée le 21 décembre 1853 remplacée par la Banque d’Afrique Occidentale (BAO) le 29 juin 1901. Le transfert par la France de ce privilège d’émission monétaire des banques privées à des établissements publics fut opéré progressivement en particulier par la création en 1941 de la Caisse Centrale de la France Libre, ensuite par son remplacement en 1955 par l’Institut d’émission de l’Afrique Occidentale Française et du Togo ainsi que par l’Institut d’émission de l’Afrique Equatoriale Française et du Cameroun. Ces deux (2) instituts seront remplacés en 1959 respectivement par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique Equatoriale et du Cameroun (BCEAEC). Les sièges de ces organismes sont fixés à Paris.

Pour avoir l’assurance maximale que l’émission monétaire (distribution du crédit et circulation fiduciaire) est faite dans le but d’optimiser ses intérêts économiques, politiques et stratégiques exclusifs dans ses possessions coloniales, la France a imposé un contrôle étroit et strict des banques et/ou des instituts d’émission à travers le profilage de leurs instruments juridiques organiques (textes de création et statuts) et la mise en place des mécanismes garantissant l’unicité de l’émission monétaire par l’échange des monnaies émises (les subdivisions du franc) à parité fixe avec celle émise (le franc) par la Banque de France. Ces mécanismes fondés sur l’unicité de la banque centrale française (Banque de France et ses banques satellites dans les colonies) se résument par les quatre (4) principes fondamentaux suivants: (i) l’instauration de la parité fixe entre la monnaie émise par la Banque de France (le franc) et chacune des monnaies émises par les banques des possessions coloniales (les subdivisions du franc) ; (ii) la convertibilité totale ou illimitée à parités fixes dans les deux (2) sens entre le franc en métropole et ses subdivisions en colonies ; (iii) la libre transférabilité de capitaux au sein de l’ensemble constitué de la France et ses possessions coloniales ; et (iv) la centralisation en propriété par la France des réserves de change à Paris d’où la création pour la cause dès le début des années 20 des comptes d’opérations (comptes spéciaux du trésor français) tenus par la Banque de France permettant de gérer l’interface avec les banques d’émission des possessions coloniales.

L’attribution officielle du nom « Zone franc » à cet ensemble le 9 septembre 1939 dans le cadre des mesures liées à la déclaration de guerre et la création le 26 décembre 1945 du franc des colonies françaises d’Afrique (franc CFA) et du franc des colonies françaises du Pacifique (franc CFP) ne sont que des éléments symboliques d’encrage et d’affirmation du rayonnement économique, géopolitique et stratégique de la France. L’affinement administratif et politique du modèle colonial de la « Zone franc » va se poursuivre par la création en 1951 du comité technique de coordination qui sera rebaptisé en 1955 le Comité monétaire de la Zone franc.

Les parités fixes par rapport au franc des monnaies émises de Paris pour les possessions coloniales sont décidées par la France en fonction uniquement de ses intérêts. C’est ainsi que les parités du franc CFP et du franc CFA vont évoluer respectivement de 2,4 francs et 1,7 franc le 26 décembre 1945, à 5,5 francs en septembre 1949 pour le franc CFP et 2 francs le 17 octobre 1948 pour le franc CFA, et à 0,055 franc et 0,020 franc le 26 décembre 1958.

Le modèle des accords de coopération monétaire

En dehors des pays dont le leadership politique a permis de sortir de l’enfer monétaire colonial, à savoir le Liban (1948), l’Algérie, la Tunisie et le Maroc (1956 – 1962), la Guinée (1958), l’Indochine (1954), la Mauritanie et Madagascar (1973), la France a réussi à imposer dans les autres pays africains malgré les indépendances, la reconduction et la préservation totales et intégrales de l’esprit et la lettre du modèle monétaire colonial de la Zone franc. Les accords de coopération monétaire signés en 1959 et 1962 n’avaient strictement rien modifié sur les structures et mécanismes en vigueur. La BCEAO et BCEAEC ont continué à fonctionner exactement comme avant les indépendances. Le comité monétaire de 1955 a été maintenu. L’affichage du rayonnement politique et stratégique de la France est fait depuis mars 1965 par une réunion semestrielle des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales des pays de la Zone franc tenue en prélude aux réunions statutaires des institutions de Bretton Woods. La réforme cosmétique et de maquillage à outrance consacrée par les accords de coopération monétaire du 22 novembre 1972 (BEAC remplace BCEAEC) et du 4 décembre 1973 (BCEAO) qui restent en vigueur à ce jour, n’a strictement rien touché sur l’esprit et la lettre du modèle monétaire colonial de la Zone franc. D’ailleurs, le transfert effectif du siège de la BEAC de Paris à Yaoundé au Cameroun n’aura lieu qu’en janvier 1977 et celui de la BCEAO de Paris à Dakar au Sénégal qu’en juin 1978. C’est sur la pression du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale que la France va décider de dévaluer de 50% le franc CFA et de 33% le franc comorien le 11 janvier 1994. Sous la pression de l’Union Européenne dans le cadre du passage à l’euro et l’abandon du franc, la France va se battre comme un diable, qualifiant pour les besoins de la cause ces accords de coopération budgétaire et non plus monétaire, pour obtenir le 23 novembre 1998 le rattachement à parité fixe du franc CFA (1 euro = 655,957) et du franc comorien (1 euro = 491, 96775) à l’euro le 1er janvier 1999 afin de préserver intact son modèle monétaire colonial.

Un modèle monétaire colonial est forcément un modèle ontologiquement criminel, d’expropriation, d’oppression et de répression économiques de nos pays. Le liement de l’aide économique et militaire accordée à un pays est un moyen certain de garantir l’appropriation et/ou l’expropriation abusive des bénéfices par le pays donateur. Les structures et les mécanismes monétaires de la Zone franc constituent depuis les indépendances pour la France une technique fine et subtile de liement de l’aide au développement monétaire et économique des pays africains. Donc, la Zone franc est manifestement un modèle criminel d’aide liée qui permet à la France de garantir durablement l’acquisition et la maximisation abusive des privilèges et avantages économiques, politiques et stratégiques sur les pays membres au moyen de l’installation, l’entretien, le soutien, l’encadrement et le renouvellement d’un leadership politique de paille, corrompu et soumis aux pouvoirs publics français et non au peuple africain. La Zone franc est un modèle monétaire d’aide liée d’une violence opérationnelle unique dans le monde, se traduisant systématiquement par l’oppression, la répression et la paupérisation monétaires et économiques des populations africaines. C’est un modèle garantissant, même pas le sous-développement mais le non-développement pur et simple des pays africains. Ce modèle criminel d’aide liée est radicalement contraire aux dispositions de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme notamment en son article 22.

Près d’un demi siècle après les indépendances, vérifions les résultats de ce modèle criminel d’aide liée en termes de privilèges et d’avantages économiques, politiques et stratégiques illicites et indus tirés par la France à travers quatre (4) indicateurs d’illustration : la démographie des entreprises, la distribution du crédit, les réserves de change et l’influence politique, diplomatique et stratégique.


(i) La démographie des entreprises. Suivant les statistiques de l’Insee, la France comptait au 1er janvier 2008 un total de 2 974 700 entreprises hors secteur agricole soit un ratio d’une entreprise pour plus de 21 habitants (population française en fin 2006 : 63 185 925 habitants). Par contre, au Cameroun par exemple, la France compte 360 entreprises (160 filiales et 200 entreprises créées par les français) soit un ratio d’une entreprise pour 14 français (nombre de français au Cameroun : 5 000). Les français sont donc plus entrepreneurs au Cameroun qu’en France ! En fait, les mécanismes de prédation du modèle criminel d’aide liée font du Cameroun et des autres pays de la Zone franc un espace préférentiel d’investissement et d’exploitation abusive des marchés de biens et services ainsi que des ressources naturelles. La France se vante ainsi d’être premier investisseur, premier fournisseur, premier bailleur de fonds, etc. en Zone franc.


(ii) La distribution du crédit. Le crédit est la contrepartie essentielle de la monnaie. Ne pas avoir accès au crédit est synonyme de l’exclusion au bénéfice des avantages de la monnaie. A l’époque coloniale, la France contrôlait 100% de l’encours de crédit en Zone franc. En prenant l’exemple de la zone BEAC, pour garantir prioritairement le financement de ses entreprises, la France y contrôle 51% de l’encours total de crédit (international + intérieur) en fin 2007 soit 4 183 millions de $US sur un total de 8 204 millions de $US (voir tableau ci-après). Le rationnement systémique du crédit est la caractéristique principale du modèle monétaire criminel de la Zone franc. La crise structurelle, violente et aigue du crédit c’est-à-dire son extrême rareté pour le plus grand nombre d’agents économiques nationaux en constitue une donnée permanente de répression et de paupérisation. Ainsi, du fait de la France, la majorité des 130 millions d’africains des quinze (15) pays concernés n’a pas accès au crédit et donc est exclue de la monnaie. Les paysans, agriculteurs, éleveurs des années 30, 40 et 50 totalement exclus de la monnaie ne sont guère différents de ceux des années 60, 70, 80, 90 et 2000. Pour les entreprises en général, en moyenne 80% des PME n’ont pas accès au crédit dans ces pays comme le confirme le rapport financier de novembre 2008 du ministère des finances camerounais.

Evolution de l’encours de crédit en zone BEAC (en millions de $US)

Sources : BIS Quarterly Reviews 1999 à 2008, Rapports d'activité de la BEAC 1998 à 2006 et Bulletin du Marché monétaire BEAC n° 166, avril 2008.

(iii) Les réserves de change. A l’époque coloniale, la France s’appropriait 100% des réserves de change de ses possessions coloniales. Aujourd’hui, un demi siècle après les indépendances, la France continue à s’approprier de manière fondamentalement illicite (dépôts obligatoires) et sans contrepartie équitable et soutenable la majorité des réserves de change appartenant aux pays et citoyens africains. Sur les 7 007 milliards de FCFA d’avoirs extérieurs de la BEAC au 30 septembre 2008, 61% étaient abusivement détenus par le trésor français soit 4 273 milliards de FCFA. Sur les 4 335 milliards de FCFA d’avoirs extérieurs de la BCEAO au 30 septembre 2008, 52% étaient abusivement détenus par le trésor français soit 2 254 milliards de FCFA. Au total, 6 527 milliards de FCFA sur les 11 342 milliards de réserves de change des deux banques centrales soit 58%. Le plus grave est que la rémunération servie par le trésor français sur ces avoirs extérieurs des africains est égale au taux d’intérêt de la facilité marginale de la Banque Centrale européenne soit 2,25% actuellement et 3,75% en octobre 2008. Pourtant, le coût d’opportunité de nos réserves de change (différence entre la rémunération imposée par la France et la rémunération d’un meilleur investissement alternatif de nos réserves) détenues par abus de domination par la France est estimé en référence au coût effectif d’emprunts extérieurs à plus de 6-7%. Un tel niveau de pertes financières subies par les pays africains au profit de la France sans contrepartie révèle de la criminalité financière d’Etat strictement contraire à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

(iv) L’influence politique, diplomatique et stratégique. Alimenté, optimisé et sécurisé par le modèle d’aide militaire liée consacré par les accords secrets de défense et de coopération militaire, le modèle monétaire criminel de la Zone franc permet à la France d’avoir une influence politique, diplomatique et stratégique tant à l’ONU et ses organismes spécialisés qu’aux institutions de Bretton Woods et aux autres organisations internationales tant mondiales que régionales. Les leaderships politiques étant articulés pour être médiocres, corrompus et rigoureusement mais finement instrumentés notamment à l’aide des accords secrets de défense et de coopération militaire, les pays africains de la Zone franc s’alignent quasi systématiquement sur les positions de la France dès lors que ses intérêts essentiels sont en jeu. L’initiative étant réservée exclusivement à la France de par la lettre et l’esprit du modèle criminel de la Zone franc, les réformes monétaires pourtant absolument indispensables au regard des difficultés de financement des entreprises, ménages et paysans africains, sont d’office exclues de l’agenda politique et économique des dirigeants africains. En contrepartie de cette cession illégale de souveraineté et de responsabilités monétaires de nos pays, l’enrichissement illicite de ces dirigeants africains et des membres de leurs réseaux françafricains ainsi que leur tendance au maintien à tout prix des systèmes anti-démocratiques et de pouvoir totalitaire sont des crimes activement soutenus et protégés de façon indéfectible par la France.

A l’heure actuelle, du fait de la force de l’euro, le franc CFA est surévaluer de 30 à 40% soit un niveau comparable à celui de 1993. Les coûts économiques et sociaux exorbitants de cette surévaluation artificielle pour les pays africains sont à mettre à l’actif de la France. Le problème essentiel ne se pose pas en termes de dévaluation. Mais il se pose en termes d’inadéquation fondamentale, principielle et intrinsèque des mécanismes monétaires de la Zone franc. Pourtant, le 22 septembre 2008 à New York lors d’une réunion des Nations Unies sur les besoins de l’Afrique, vous avez déclaré ceci : «Au moment où le Secrétaire Général nous recommande d’accélérer le recours à l’aide budgétaire, je pose la question : pourquoi voit-on de nouveaux bailleurs de l’Afrique – qui sont par ailleurs les bienvenus - multiplier l’aide sous forme de projets ? Européens et Africains se sont entendus sur le déliement de l’aide. Pourquoi revenir sur ce principe avec des bailleurs d’autres continents ? Les mêmes causes produiront les mêmes effets. Ne recommençons pas les erreurs du passé ». Il nous semble évident qu’en matière d’aide liée, la France est mal placée pour donner des leçons. Les mécanismes et institutions de la Zone franc, modèle criminel d’aide liée, violent radicalement les dispositions de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Notre devoir d’indignation, de résistance, de dissidence, de désobéissance et de dénonciation ne peut que nous contraindre à exiger la suppression immédiate et sans condition de ces accords de coopération monétaire qui plombent profondément et surtout illicitement les performances passées et prévisibles des quinze (15) pays africains membres de la zone franc. C’est par l’usage de la force, de l’abus de position dominante et de la violence politique que la France continue d’imposer le maintien de la Zone franc en violation des droits économiques, sociaux et culturels des africains. Cette réforme est donc une exigence urgente et incontournable.

En tout état de cause, une application à géométrie variable de la Déclaration des Droits de l’Homme par la République Française vide de toute substance représentative et crédible sa prétention à être la nation gardienne de la doctrine et de l’éthique des Droits de l’Homme dans le monde.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.

samedi 16 mai 2009

Tchad: Secours aux démocrates en péril

Communiqué de Survie, 15/5/2009
Il y a quinze jours Survie envoyait au ministère des Affaires étrangères, à la secrétaire aux droits de l’Homme Rama Yade et au ministre Bernard Kouchner la lettre ci-jointe. Cette lettre appelait l’attention des autorités françaises sur l’état de santé inquiétant du député de l’opposition tchadienne Ngarlejy Yorongar, nécessitant son évacuation sanitaire pour d’évidentes raisons d’efficacité et de sécurité.
Nous considérons en effet qu’il est du devoir de la France de porter secours, dans les situations critiques qu’ils peuvent vivre, aux élus, opposants démocrates des pouvoirs dictatoriaux. C’est le minimum qu’on peut faire en faveur des droits de l’Homme, notamment en Afrique. Au Tchad la France assume l’évacuation sanitaire des blessés de l’armée tchadienne engagés dans une guerre civile contre les différentes rébellions. Elle ne peut faire moins pour les représentants légitimes de la société civile tchadienne.
Notre lettre n’a reçu aucune réponse à ce jour, même pas une fin de non recevoir. Cela traduit plus que tout l’abîme qui sépare les rodomontades publiques de la réalité d’une attitude cynique de mépris.
Nous réitérons donc publiquement notre requête. Dans le cas de Ngarlejy Yorongar comme dans celui de tout défenseur de la liberté en péril, nous demandons que la France fasse ce qu’il lui est facile de faire. Bruno Ossébi (citoyen franco-congolais) vient de mourir à Brazzaville, faute d’avoir été mis rapidement à l’abri de la vindicte du pouvoir congolais. Ibni Oumar Mahamat Saleh, autre opposant démocratique tchadien, n’a pas donné signe de vie depuis plus d’un an, alors qu’il se trouvait aux mains du pouvoir tchadien. Dans chaque cas le pouvoir français pouvait faire quelque chose et n’a rien fait ni pour prévenir ces disparitions, ni pour les éclaircir par souci de justice.
Si cette passivité amenait une issue funeste pour Ngarlejy Yorongar, on constaterait une fois de plus que le sort des défenseurs de la liberté et des droits de l’Homme laisse la France indifférente lorsque cela se passe dans les pays des dictateurs qu’elle soutient.
Contact presse : Stéphanie Dubois de Prisque, Chargée de communication
stéphanieduboisdeprisque@survie.org Tél. : 01 44 61 03 25
À l’attention de Madame la Secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme
(Copie à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères)
Objet : Pour une hospitalisation urgente de Ngarlejy Yorongar, opposant démocrate tchadien
Paris, le 27 avril 2009
M. le Ministre,Il se trouve que, en ce moment, au Tchad, Ngarlejy Yorongar, député et président du groupe parlementaire Fédération Action pour la République (FAR), parti d’opposition, est victime de graves atteintes neurologiques, comas à répétitions, paralysie. Les hôpitaux tchadiens sont impuissants à diagnostiquer et soigner le mal dont il souffre.
Il se trouve aussi que Ngarlejy Yorongar a déjà été hospitalisé en France pour ses graves problèmes de santé et qu’il est suivi dans un hôpital parisien par leDocteur Bourgeois à la Salpetrière. Son état requiert une hospitalisation urgente dans de bonnes conditions.
A diverses reprises Ngarlejy Yorongar a été arrêté et torturé au Tchad par la police politique d’IdrissDeby. En février 2008, il a été pris dans la rafle des opposants, après l’assaut contre Ndjamena par des groupes rebelles.
Cette détention arbitraire est la cause de la disparition du leader Ibni Oumar MahamatSaleh, dont on est sans nouvelle depuis.
La France, partie prenante dans la vie politique du Tchad par sa présence militaire ininterrompue depuis plusieurs décennies, se doit de porter secours et assistance à Ngarlejy Yorongar en permettant son évacuation sanitaire.
Or ce dernier se heurte au refus des autorités françaises de lui accorder un visa vers la France.Nous demandons instamment aux autorités compétentes de faciliter par tous les moyens l’accès de Ngargely Yorongar aux soins que nécessite son état. Y faire obstacle serait se rendre complice de ceuxqui se réjouiraient de sa disparition.
Vous remerciant de l’attention bienveillante que vous accorderez à cette requête et de la diligence quevous mettrez à intervenir, nous vous prions d’agréer l’expression de notre profonde considération.
Odile Biyidi Awala
Présidente de Survie

mardi 5 mai 2009

Areva au Niger : Imouraren, un désastre annoncé !

Communiqué du Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger*, 4/5/2009

Ce 4 mai 2009, Areva et les autorités nigériennes inaugurent l’exploitation uranifère d’Imouraren, le plus grand projet industriel jamais envisagé au Niger. Plus importante mine d’uranium d’Afrique et deuxième au monde, Imouraren devrait voir se prolonger le scandale de l'exploitation de l'uranium nigérien.

Anne Lauvergeon, présidente du groupe français, Mamadou Tandja, président nigérien et l'ambassadeur de France au Niger, font le déplacement. Cette inauguration a lieu un mois après le passage du président Nicolas Sarkozy à Niamey, le 27 mars, venu consacrer l'accord entre le gouvernement nigérien et Areva signé en janvier 2009. Quelques semaines auparavant, la rébellion au Nord Niger sévissant depuis février 2007 avait annoncé une accalmie pour des pourparlers. En somme, tous les acteurs politiques semblent avoir oeuvré pour démarrer rapidement l'activité de la mine.

Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger s'inquiète des conditions de mise en œuvre de ce projet, au niveau écologique, économique et du respect des populations. En effet, Areva, anciennement Cogema, exploite l'uranium au Niger depuis 1968, exploitation qui ne contribue ni au développement du pays ni à l'amélioration du niveau de vie des Nigériens et qui a des conséquences sanitaires et sociales désastreuses pour la population locale (à majorité touareg) et pour l'environnement.
La relation bien particulière de la France avec le Niger avait permis par le passé un accès exclusif à l'uranium à un prix ridicule, grâce à un accord signé en 1961. Le contrat d'Imouraren reste dans la même lignée : le gouvernement nigérien n'a que 33% des parts de la société d'exploitation tandis que le prix d'achat de l'uranium reste bien en deçà des cours du marché international.
Les mesures de la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) de 2004 et 2005 montrent que les eaux distribuées dans la ville minière d’Arlit où opère Areva ne sont pas aux normes de potabilité, avec un taux de contamination dépassant de 7 à 110 fois les recommandations de l'OMS. La surconsommation d’eau nécessaire aux mines contribue à l’épuisement accéléré des ressources fossiles dans une région qui en manque cruellement.
Selon la CRIIRAD encore, d'énormes masses de déchets radioactifs, dits improprement « stériles », et des boues radioactives générant des poussières et des gaz comme le radon sont laissées à l’air libre. Un « stérile » a même été identifié à l’entrée de l’hôpital d’Arlit ! Pire, des ferrailles contaminées sont utilisées par la population, l’exposant ainsi directement à la radioactivité.
Alors que la société civile nigérienne (notamment l'association Aghir In Man, le réseau ROTAB, …) a alerté Areva et les responsables politiques nigériens sur la question, rien n'a été fait pour revoir cette faite gestion faite au mépris des populations. Il y a fort à craindre qu'Areva s'apprête à reproduire les même conditions d’exploitation à Imouraren, une mine à ciel ouvert beaucoup plus étendue, située à proximité de zones habitées et de zones de pâturages primordiales pour les populations locales. Rien que du fait des simples explorations précédant la future extraction, le site de la mine a d’ores et déjà un taux de radioactivité particulièrement élevé. Les résultats de l'étude d'impact réalisée par Areva sont quasi confidentiels et aucune contre-expertise scientifique indépendante garantissant la fiabilité des données n'existe, ce qu'ont pourtant exigé la société civile et des responsables locaux.
Les enjeux liés à l'eau, à l'accès à la terre et aux conséquences sociales ne semblent pas non plus faire partie des préoccupations du gouvernement français. De même, les décisions liées au nucléaire sont discrétionnaires et émanent directement de l'Élysée. Ainsi, l'exploitation de l'uranium au Niger se trouve dans une double opacité.
Pour obtenir le contrat d'Imouraren au Niger, Paris a soigneusement évité d'évoquer les questions qui fâchent relatives aux exactions de l'armée nigérienne au Nord Niger constatées par l'ONU ou de revenir sur l'éventuelle prolongation du mandat du président nigérien, qui serait anticonstitutionnelle, alors que les élections présidentielles sont prévues en décembre 2009.
Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger demande, pour le site d’Imouraren, qu’Areva et le gouvernement nigérien assurent :
- un moratoire sur la mise en exploitation de la mine tant qu'une étude d'impact indépendante n'aura pas été faite et n'aura pas rendu ses conclusions
- la reconnaissance et la réparation par Areva des dommages sociaux et environnementaux que ses exploitations ont commis au Niger
- la mise en oeuvre de l'ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) dès mars 2010 comme annoncé par le gouvernement nigérien pour que la population bénéficie effectivement de l'exploitation des ressources naturelles
- que tous les travailleurs de la mine ET les populations vivant à proximité de l'exploitation bénéficient d'un examen médical complet, d'une évaluation rétrospective des doses subies et de l'inscription dans un programme de suivi sanitaire à long terme réalisé par des organismes médicaux compétents et indépendants
- que des taxes parafiscales, comme il en existe en France, soient prélevées et confiées à un organisme de gestion spécialisé et indépendant pour la remise en état des sites après extraction et pour une gestion saine, équitable et concertée des ressources en eau.


Contacts presse
Tchinaghen : Anne Roussel –
roussel_annesimone@yahoo.fr - 06 62 56 96 13
Samira Clady –
clady.samira@neuf.fr - 06 85 05 07 74
Survie : Stéphanie Dubois de Prisque -
stephanie.duboisdeprisque@survie.org - 01 44 61 03 25

* Le Collectif est constitué par %Attac - Cedetim - CNT - Collectif Tchinaghen - Les Verts - NPA-Réseau Sortir du Nucléaire - Sud Energie/Solidaires - Survie - Via Campesina
Email : arevaneferapaslaloi@gmail.com - Site : http://areva.niger.free.fr/

Écouter le reportage de RFI sur l’inauguration

Lire aussi
Charlie Hebdo - Le lobbying d'Areva pour l'uranium du Niger, par Guillaume Dasqué avec Agathe André, 29/4/2009
"La Françafrique au secours de l’uranium" d’Imouraren : Areva propose d’aider Tandja à "mater la rébellion touarègue"
Dossier de la CRIIRAD : AREVA du discours à la réalité / L’exemple des mines d’uranium du Niger
La malédiction de l’uranium - Le Nord-Niger victime de ses richesses
Le destin confisqué, par Issouf ag MAHA - Préface de Pierre RABHI

Issouf Maha à Lannion, TV Trégor par tchinaghen


Rhissa ag Boula à Valence 26 réunion Criirad envoyé par papadoc1


dimanche 3 mai 2009

Katanga Business à Montpellier

Projections au DIAGONAL, 5 rue de Verdun, Montpellier

Dim. 3/05 21h50
Jeu. 7/05 18h

Sam. 9/05 15h 30
Mardi 12/05 22h 10


À cette occasion SURVIE organise une
Réunion d'échange d'informations
sur la situation en République démocratique du Congo

Mardi 5 Mai 2009 de 18h à 20h
Espace Martin Luther King
27 bd Louis Blanc Montpellier
Tram Corum
Contact survielr@wanadoo.fr




Après Mobutu, roi du Zaïre et Congo River, le cinéaste belge Thierry Michel poursuit son exploration africaine et nous entraine au Katanga, en République Démocratique du Congo ; dans ce nouvel eldorado des temps modernes, se dessinent, à coups de milliards de dollars, les nouveaux rapports économiques mondiaux
Parmi ces personnages, des dizaines de milliers de « creuseurs » cherchent de quoi survivre en occupant illégalement les concessions des multinationales minières alors que les travailleurs légaux luttent pour des salaires et des conditions de travail à peine décents.
Un gouverneur de province richissime et adulé par les foules, un patron belge véritable « Roi du Katanga », un PDG canadien, sorte de sorcier blanc essayant de sauver un empire industriel public tombé en désuétude, un Chinois qui vient signer le contrat minier du siècle avec l’Etat congolais : les personnages du nouveau film de Thierry Michel dessinent les nouvelles alliances stratégiques de l’Afrique.
Les destins de ces personnages s’entrecroisent dans une tragi-comédie sur fond de guerre économique et sociale qui prend ici une dimension symbolique et prophétique, faisant de Katanga Business une édifiante parabole, grinçante et réaliste, de la mondialisation de ses espoirs et de ses revers les plus sombres.