survielero

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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

lundi 30 janvier 2012

Et vous, vous serez où le dimanche 11 mars ?

http://www.chainehumaine.org
Le dimanche 11 mars 2012,
réagissons ensemble pour sortir du nucléaire
Formons une grande chaîne humaine entre Lyon et Avignon !
C’est le projet ambitieux et enthousiasmant qu’ont lancé le Réseau "Sortir du nucléaire" et des habitants de la vallée du Rhône, la région la plus nucléarisée d’Europe.
Depuis mai 2011, pour préparer cet événement, plus de dix chaînes humaines ont été organisées dans différentes villes de la vallée du Rhône dans la bonne humeur et une ambiance familiale. À chaque fois, nous sommes plus nombreux, pour affirmer que « sortir du nucléaire, c'est possible » !
En Allemagne, c'est en se mobilisant par dizaines de milliers que les citoyens ont pu imposer une décision de sortie du nucléaire à leurs dirigeants.
Le dimanche 11 mars, nous aussi nous devons être des dizaines de milliers, à l’approche des élections présidentielles, pour faire entendre notre volonté de sortir du nucléaire.
AIDEZ-NOUS À FAIRE DE CET ÉVÉNEMENT EXCEPTIONNEL UNE RÉUSSITE
Vous aussi, rejoignez la grande chaîne humaine entre Avignon et Lyon
le dimanche 11 mars 2012 à partir de 13h30
Chaque personne compte et nous comptons sur vous !
Nous vous remercions chaleureusement pour votre engagement à nos côtés.
Jocelyn Peyret
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire" et le collectif "Réaction en chaîne humaine"
contact@chainehumaine.org  07 77 20 27 71      
http://www.chainehumaine.org

Réseau "Sortir du nucléaire"
http://www.sortirdunucleaire.org
9 rue Dumenge - 69317 LYON cedex 04
Tél :             04 78 28 29 22      
contact@sortirdunucleaire.fr

dimanche 29 janvier 2012

Dites "Non à un hommage officiel au général Bigeard" !

 par http://www.nonabigeardauxinvalides.net/

Communiqué 2
L’appel « NON À L’HOMMAGE OFFICIEL AU GÉNÉRAL BIGEARD », contre le transfert aux Invalides des cendres de cet officier « baroudeur », au lourd passé indochinois et algérien, rencontre un grand succès.
Plus de 4.000 personnes de toutes opinions, de toutes origines, quatre jours seulement après la mise en ligne sur le site nonabigeardauxinvalides.net, se sont prononcées contre cette opération politicienne.
Des anciens ministres, des responsables politiques et syndicaux, des représentants d’associations, des élus, des intellectuels de renom, des artistes, des témoins et acteurs majeurs des guerres d’Indochine et d’Algérie, parmi lesquels des militaires, des citoyens de tous horizons soutiennent cette démarche.
Il nous faut cependant signaler que nous sommes également l’objet de menaces, de dénonciations haineuses, notamment sur des sites cultivant la nostalgie du temps des colonies et de l’Algérie française et / ou sur des sites d’extrême droite.
Cette pression ne nous fera évidemment pas dévier : nous continuons et continuerons notre action contre cette falsification du passé colonial à visée électorale. Nous invitons nos concitoyens à signer et à faire signer cet appel en se rendant sur le site nonabigeardauxinvalides.net



De son vivant, le général Bigeard a toujours bénéficié de l’admiration des forces politiques les plus réactionnaires et de leur soutien actif. Et voici qu’une année après sa mort, il est de nouveau utilisé pour une manœuvre politicienne, orchestrée par le ministre de la Défense, dont le passé d’extrême droite est connu : le transfert aux Invalides de ses cendres.
Cette initiative est doublement pernicieuse.
D’une part, il y a une certaine indécence à mettre Bigeard au rang d’autres grands militaires qui y reposent, parfois depuis des siècles. On peut avoir des analyses critiques sur tel ou tel d’entre eux, mais beaucoup mirent leur génie au service de la défense du territoire français.
D’autre part, et surtout, une telle initiative serait une insulte à divers peuples qui acquirent au prix fort, naguère, leur indépendance. Ces pays sont libres depuis des décennies, ils ont le plus souvent des relations cordiales avec le nôtre. A-t-on pensé un instant quel signal le gouvernement français s’apprête à leur envoyer ? Est-ce du mépris à l’état pur ou de l’inconscience ?
On nous présente cet officier comme un héros des temps modernes, un modèle d’abnégation et de courage. Or, il a été un acteur de premier plan des guerres coloniales, un « baroudeur » sans principes, utilisant des méthodes souvent ignobles. En Indochine et en Algérie, il a laissé aux peuples, aux patriotes qu’il a combattus, aux prisonniers qu’il a « interrogés », de douloureux souvenirs. Aujourd’hui encore, dans bien des familles vietnamiennes et algériennes, qui pleurent toujours leurs morts, ou dont certains membres portent encore dans leur chair les plaies du passé, le nom de Bigeard sonne comme synonyme des pratiques les plus détestables de l’armée française.
Nous n’acceptons pas que la notion d’héroïsme soit liée à l’histoire de cet homme. Lors des guerres coloniales conduites par la France, les vrais héros étaient ceux qui, dans les pays colonisés, luttaient pour la liberté et l’indépendance de leurs peuples, ceux qui, en métropole, ont eu la lucidité de dénoncer ces conflits, si manifestement contraires au droit international, au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à l’intérêt même de la nation française.
L’objectif aurait été de réveiller les guerres mémorielles que les manipulateurs à l’origine de cette initiative ne s’y seraient pas pris autrement.
Nous exigeons que le gouvernement français renonce à cette initiative historiquement infondée, politiquement dangereuse et humainement scandaleuse.
Homage Sarko BigeardHomage Sarko Bigeard© Zédèr

     

    mardi 17 janvier 2012

    Génocide des Tutsi du Rwanda : Revirement dans l’enquête sur l’attentat du 6 avril 1994, le mensonge ne paie plus


    En attribuant la probable responsabilité de l’attentat du 6 avril 1994 à des extrémistes hutu, les juges Trévidic et Poux décrédibilisent définitivement le travail du juge Bruguière. Les militaires, dirigeants politiques, journalistes et « experts » aux ordres qui se sont dissimulés derrière les conclusions biaisées d’une enquête menée à charge contre le FPR pour minorer le rôle de la France dans le génocide au Rwanda voient leur stratégie s’effondrer.
    Lors de leur rencontre avec les parties civiles mardi 10 janvier 2012, les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux ont fait part d’une réorientation complète de l’enquête sur l’attentat du 6 avril 1994 qui donna le signal de départ du génocide des Tutsi au Rwanda. Cet attentat reste aujourd’hui encore un événement largement mystérieux, et l’on ne peut que se réjouir du sérieux et de l’impartialité de l’instruction des deux magistrats qui donne l’occasion à Survie de remettre les pendules à l’heure sur un certain nombre de points.
    1- L’attentat du 6 avril n’a été que le coup d’envoi d’un génocide soigneusement préparé qui a coûté la vie à un million de Tutsi et à des milliers de Hutu hostiles à l’extermination de leurs compatriotes.
    L’attentat du 6 avril 1994 qui a coûté la vie au président rwandais et à son homologue burundais, ainsi qu’aux membres de leur suite et aux trois pilotes français de l’avion, a été commis après que le président rwandais ait accepté la mise en place des institutions prévues par les accords d’Arusha (excluant la CDR [1], parti extrémiste violemment anti-tutsi et incluant le FPR [2] de Paul Kagame). La mort de Juvénal Habyarimana a été immédiatement suivie par le démarrage du processus planifié d’extermination des Tutsi et par l’assassinat des responsables politiques opposés au génocide, Hutu pour la plupart. Le coup d’Etat mené dans la nuit du 6 au 7 avril par les officiers extrémistes et le Hutu Power trouve son couronnement quelques jours plus tard avec la formation, dans les locaux de l’ambassade de France, du Gouvernement intérimaire rwandais, en présence de l’ambassadeur. Ce gouvernement encadre le génocide des Rwandais tutsi jusqu’à la défaite militaire face aux troupes du FPR, au mois de juillet 1994.
    L'épave du Falcon-50 d'Habyarimana. Photo Gamma
    2- L’opinion française a été très rapidement victime de tentatives de manipulation concernant aussi bien l’auteur de l’attentat que le lien entre cet événement et le génocide.
    Depuis bientôt 18 ans, l’opinion publique française a été soigneusement entretenue dans l’idée que le FPR de Paul Kagame était responsable de l’attentat. Un scénario permettant, par le biais de grossières extrapolations, de rejeter la responsabilité du génocide sur l’actuel président rwandais. Quelques journalistes et spécialistes du Rwanda ont été les propagandistes zélés de cette thèse. Citons Stephen Smith, qui officia à Libération jusqu’en 2000, puis au Monde jusqu’en 2004, Pierre Péan, qui jouit d’une réputation usurpée d’écrivain indépendant, auteur de plusieurs articles et ouvrages sur le sujet, le sociologue André Guichaoua, « expert » du Rwanda fréquemment sollicité par les médias. Leurs accusations ont été étayées par les fuites de l’information judiciaire ouverte à la suite de la plainte déposée le 31 août 1997 par la fille du copilote de l’avion, et conduite par le juge Jean-Louis Bruguière à partir du 27 mars 1998. Ces travaux de manipulation ont généralement bénéficié d’une excellente couverture médiatique, en particulier dans les colonnes de journaux comme Marianne.
    3- Outre sa focalisation sur le FPR, le juge Bruguière, en charge de l’instruction de 1998 à 2007, a négligé tous les éléments de l’enquête portant sur le rôle potentiel de militaires ou mercenaires français.
    L’ordonnance du 17 novembre 2006 rendue par le juge Bruguière est la conclusion d’une enquête menée à charge, s’appuyant sur des sources contestables et écartant celles qui contredisaient les a priori du magistrat.
    Le juge s’était en effet fondé sur des éléments déjà réfutés par la Mission d’information parlementaire de 1998 sur le Rwanda (le FPR aurait déclenché son offensive avant l’attentat, les missiles ayant abattu l’avion auraient été retrouvés et lui appartiendraient) et sur des témoins peu fiables. Le principal, Abdul Joshua Ruzibiza, qui se prétendait témoin oculaire du tir, s’est depuis rétracté. D’autres ont été convaincus de mensonge.
    Le juge Bruguière n’avait pas non plus cherché à enquêter sur la présence de militaires ou mercenaires français dans la zone, malgré certains témoignages en faisant état, ni cherché à savoir ce que les militaires français commandés par le chef d’escadron de Saint-Quentin ont pu relever dans les débris de l’appareil qu’ils furent les seuls à inspecter. Il avait en outre « omis » d’interroger sur les raisons de sa présence au Rwanda le 6 avril un acteur clé : l’ancien « gendarme de l’Elysée » Paul Barril. Il faut se féliciter que ces zones d’ombre aient maintenant une chance d’être éclaircies par les juges Trévidic et Poux.

    Les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux, lors de la reconsitution de l'attentat en septembre 2010 (Photos AFP)



    4- La réorientation de l’enquête a pour effet collatéral de dissiper le rideau de fumée qui masquait l’implication française dans le génocide des Tutsi.
    L’attribution au FPR de la responsabilité de l’attentat du 6 avril a servi depuis 18 ans à tenter de protéger tant que bien que mal des questions embarrassantes les dirigeants politiques MM. Balladur, Léotard, Juppé, Roussin, Védrine, Delaye, et les responsables militaires MM. Lanxade, Quesnot, Huchon et tous les officiels ayant joué un rôle dans la complicité militaire, politique, diplomatique et financière de la France dans le génocide.
    Il est donc plus que temps aujourd’hui de faire toute la lumière sur l’attentat du 6 avril et de dire la vérité sur la politique menée par la France au Rwanda avant le génocide, pendant le génocide et après le génocide.
    C’est pourquoi, l’association Survie encourage la poursuite de l’instruction des juges Trévidic et Poux, et souhaite que celle-ci permette une nouvelle audition de Paul Barril et la communication aux juges des informations recueillies par le commandant de Saint-Quentin et ses hommes.
    Concernant la vérité et la justice sur l’implication française dans le génocide des Tutsi du Rwanda, Survie réclame :
    • la levée du secret défense sur tous les documents concernant l’implication française au Rwanda, y compris les archives de Élysée,
    • l’indépendance de la justice et l’arrêt des pressions politiques sur les juges dont le juge Trévidic,
    • que le pôle judiciaire spécialisé dans les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide et torture chargé des plaintes contre les présumés génocidaires et des plaintes contre les militaires français et créé le 1er Janvier 2012 soit fonctionnel, et qu’une augmentation des moyens alloués à ce pôle permettre l’avancée sans délai de toutes les instructions liées au génocide des Tutsi du Rwanda,
    • une commission d’enquête parlementaire sur l’implication politique et militaire française.
    Survie demande à tous les candidats à l’élection présidentielle et aux partis politiques de prendre position sur la nécessité de vérité et justice concernant l’implication des acteurs politiques et militaires français dans le génocide.
    [1] Coalition pour la défense de la République
    [2] Front patriotique rwandais