Survie Languedoc-Roussillon
et les Amis du Monde diplomatique
vous invitent
à la conférence-débat de
Laure de
Vulpian
journaliste, co-auteure de
Jeudi 11 avril
2013 à 20h
au Salon du
Belvédère, Corum Montpellier
(accès ascenseur à partir de la station de trams « Corum »)
(accès ascenseur à partir de la station de trams « Corum »)
Laure de Vulpian est journaliste à France Culture et
responsable de la rubrique justice. Elle enquête depuis 2001 sur le Rwanda.
Thierry Prungnaud est considéré comme l’un des
meilleurs tireurs d’élite du GIGN. Décembre 1994, aéroport de Marignane :
dans un déluge de feu, il entre dans l’Airbus dont les passagers ont été pris
en otages par des terroristes. Quelques mois plus tôt, il avait participé à « Turquoise »
au Rwanda, après avoir formé dès 1992 des militaires rwandais.
1992-1994,
l’État français s’est rangé aux côtés du régime hutu, y compris pendant
l’opération Turquoise – tout en revendiquant une « neutralité » intenable et
moralement condamnable.
Ce livre révèle la vérité sur l’opération « humanitaire »
Turquoise, confiée à des militaires. Cette opération planifiée par les
autorités françaises, contestée dès l’origine, commence douze jours seulement
avant la chute de Kigali et la fin du génocide – douze jours entachés
d’imposture militaire et politique et de choix très fautifs, selon Thierry
Prungnaud.
Cet ancien du GIGN sait de quoi il parle, il a
participé à Turquoise au sein du Commandement des forces spéciales (COS).
Acteur et témoin, il évoque un état-major français presque toujours pro-hutu,
dévoile des zones d’ombre, effrayantes, notamment à Bisesero entre le 27 et le
30 juin 1994, où plus d’un millier de Tutsis ont été massacrés et alors que, à
proximité, la hiérarchie connaissait le danger qui pesait sur eux. Elle n’a
donné aucun ordre pour les protéger.
Il y a quelques années, la justice a été saisie d’une
plainte contre l’État français pour « complicité de génocide et de
crimes contre l’humanité ». Depuis, le tribunal aux Armées instruit –
mollement.
L’enquête serrée de Laure de Vulpian s’appuie sur le
témoignage du sous- officier. Elle met en évidence les faiblesses de la Mission
parlementaire Quilès, la campagne de désinformation orchestrée par une poignée
de hauts responsables militaires et politiques, notamment sous la plume de
Pierre Péan, le positionnement très « idéologique » – anti
Tutsi – d’officiers supérieurs de Turquoise, ainsi que leurs mensonges.
Cette enquête nous amène sur le terrain politique
franco-français, expose les difficultés de la justice à faire la vérité sur le
rôle de l’État français. Elle parle aussi des militaires qui, voulant accomplir
leur devoir, ont outrepassé les ordres.