Visite agitée du président du Sénégal
C'est la première fois qu'un Africain est honoré de ce titre à Montpellier. Un Président en exercice qui plus est. Une distinction qui récompense d'abord l'homme de science, mathématicien et économiste maintes fois diplômé.
Après avoir solennellement reçu son titre, le président sénégalais a dépeint les enjeux qui attendent l'Afrique au XXIe siècle. Il a, par ailleurs, largement insisté sur
la nécessité de créer un partenariat pérenne entre l'Afrique et l'Europe. Selon lui, « les Africains ne sont pas à cours (sic) d'idée, ce qui manque c'est le dialogue ».
Un dialogue néanmoins rompu avec une poignée d'étudiants sénégalais présents sur place. Une cinquantaine d'opposants, réunis au sein du collectif "Nous disons non !" se sont en effet mobilisés pour protester contre la venue du président Wade à Montpellier. « Nous ne comprenons pas comment une université française peut décerner une telle reconnaissance à un président qui fait régresser la démocratie dans son pays », déplore Daouda, étudiant à Montpellier I.
Pour Mohammed Ly, le porte-parole du collectif, « c'est paradoxal de décerner un tel titre à un homme qui réprime les libertés individuelles et la liberté d'expression dans son pays ». Ils dénoncent avant tout la corruption et le clientélisme qui gangrènent la société sénégalaise et menacent la démocratie, quand le Sénégal a longtemps servi de modèle en Afrique.
Manifestant pacifiquement, le collectif a affronté les provocations des partisans du président sénégalais, hostiles au mouvement. Quelques échauffourées ont éclaté en marge de la cérémonie entre les partisans de chaque camp. Sans gravité.
Guillaume RIZZO
photo Bruno Campels
-----
Pourquoi SURVIE Languedoc-Roussillon a apporté son soutien
au Collectif Disons Non !
- Le non-respect des droits humains au Sénégal et le silence complice de
Kédougou, à
Face à une violence policière extrême justifiée au plus haut niveau de l'État (voir la déclaration de Cheikh Tidiane Sy, ministre de l'intérieur), il y a deux morts, plusieurs blessés, 44 arrestations dans les jours qui suivent.
Sina Sidibé a été tué par les forces de l’ordre : aucune poursuite à ce jour.
19 jeunes de la localité étaient arrêtés, torturés, condamnés, puis graciés à la veille des élections locales.
- Le soutien économique et le business
La dette intérieure s’élève à 342 millions d’euros selon les estimations des bailleurs de fonds.
« Wade : nous avons sollicité et obtenu de
2 jours après cette décision, le FMI examinait le dossier du Sénégal
Générosité très intéressée de
Le Sénégal avait une dette de 40 millions d’euros envers l’entreprise française Eiffage-Fougerolle
- le soutien politique de
Grâce à Robert Bourgi, Karim Wade a pu régulièrement «échanger » avec l’Elysée.
interventions dans des dossiers sénégalais comme celui du naufrage du Joola avec l’affaire des mandats d’arrêts lancés par le juge Jean-Wilfried Noël à l’encontre de hauts dignitaires sénégalais. Le rapport rédigé par trois experts maritimes français et sur lequel s’est basé le juge français, établit les causes de ce naufrage et indique le niveau de responsabilité des différentes personnalités sénégalaises.
Après le coup d’État en Mauritanie, le président Wade s’est abstenu de se prononcer en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel. Robert Bourgi soutient « le duo de généraux… à l’origine du coup d’État du 6 août 2008 »
Bref, tous les ingrédients signant la poursuite du néocolonialisme français que notre président voulait changer … mais c’était avant d’être élu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire