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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

mercredi 1 avril 2009

"Ce qui manque, c'est le dialogue"

Midi Libre Édition du mardi 31/3/2009
Manifestation
Visite agitée du président du Sénégal
Le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, était hier à la faculté de droit de Montpellier, pour recevoir les insignes de docteur honoris causa. Un titre honorifique, décerné en grande pompe par Marie-Élisabeth André, la doyenne de l'UM1, et son futur président, Philippe Augé. Une cérémonie rare et inhabituelle, célébrée dans la pure tradition des juristes, latin et uniforme oblige.
C'est la première fois qu'un Africain est honoré de ce titre à Montpellier. Un Président en exercice qui plus est. Une distinction qui récompense d'abord l'homme de science, mathématicien et économiste maintes fois diplômé.
Après avoir solennellement reçu son titre, le président sénégalais a dépeint les enjeux qui attendent l'Afrique au XXIe siècle. Il a, par ailleurs, largement insisté sur
la nécessité de créer un partenariat pérenne entre l'Afrique et l'Europe. Selon lui, « les Africains ne sont pas à cours (sic) d'idée, ce qui manque c'est le dialogue ».
Un dialogue néanmoins rompu avec une poignée d'étudiants sénégalais présents sur place. Une cinquantaine d'opposants, réunis au sein du collectif "Nous disons non !" se sont en effet mobilisés pour protester contre la venue du président Wade à Montpellier. « Nous ne comprenons pas comment une université française peut décerner une telle reconnaissance à un président qui fait régresser la démocratie dans son pays », déplore Daouda, étudiant à Montpellier I.
Pour Mohammed Ly, le porte-parole du collectif, « c'est paradoxal de décerner un tel titre à un homme qui réprime les libertés individuelles et la liberté d'expression dans son pays ». Ils dénoncent avant tout la corruption et le clientélisme qui gangrènent la société sénégalaise et menacent la démocratie, quand le Sénégal a longtemps servi de modèle en Afrique.
Manifestant pacifiquement, le collectif a affronté les provocations des partisans du président sénégalais, hostiles au mouvement. Quelques échauffourées ont éclaté en marge de la cérémonie entre les partisans de chaque camp. Sans gravité.

Guillaume RIZZO
photo Bruno Campels

NDLR survielero : les "partisans du président sénégalais, hostiles au mouvement" étaient en fait des nervis de la garde présidentielle.


Des promoteurs du dialogue en action

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Pourquoi SURVIE Languedoc-Roussillon a apporté son soutien
au Collectif Disons Non !


- Le non-respect des droits humains au Sénégal et le silence complice de la France

Kédougou, à 750 km de Dakar, au sud-est du Sénégal. Dans cette région connue pour ses mines d’or et ses marbres, la seule chose partagée reste la misère. Les populations qui s’estiment abandonnées s’interrogent évidemment sur la répartition de ces richesses : énormes problèmes d’eau en saison sèche (50° pendant 4 mois), et peu d’évolution dans les domaines de la santé, l’éducation et l’emploi. Les tensions montent, les étudiants demandent à organiser une manifestation pacifique pour exprimer leur mécontentement, elle leur est refusée trois fois. C’est donc sans encadrement qu’ils manifestent le 23 décembre 2008.


Face à une violence policière extrême justifiée au plus haut niveau de l'État (voir la déclaration de Cheikh Tidiane Sy, ministre de l'intérieur), il y a deux morts, plusieurs blessés, 44 arrestations dans les jours qui suivent.


Sina Sidibé a été tué par les forces de l’ordre : aucune poursuite à ce jour.


19 jeunes de la localité étaient arrêtés, torturés, condamnés, puis graciés à la veille des élections locales.

- Le soutien économique et le business


La dette intérieure s’élève à 342 millions d’euros selon les estimations des bailleurs de fonds.


« Wade : nous avons sollicité et obtenu de la France un crédit de 125 millions d’euros », un prêt exceptionnel avec paiement de la première tranche, 83 millions d’euros, malgré la position de « L’ambassadeur déconseille une aide française massive si l’on ne formule pas des exigences très fermes et l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition. Car aux mauvaises décisions économiques s’ajoute un mystère sur la destination de fonds. »


2 jours après cette décision, le FMI examinait le dossier du Sénégal


Générosité très intéressée de la France :


Le Sénégal avait une dette de 40 millions d’euros envers l’entreprise française Eiffage-Fougerolle


La France cherche à vendre une centrale nucléaire civile au Sénégal et à exploiter le pétrole off-shore.

- le soutien politique de la France via Robert Bourgi, conseiller des 2 présidents, avec manipulation de la constitution pour réduire l’espace démocratique et faire succéder le fils à son père lors des prochaines présidentielles en 2012

Grâce à Robert Bourgi, Karim Wade a pu régulièrement «échanger » avec l’Elysée.

interventions dans des dossiers sénégalais comme celui du naufrage du Joola avec l’affaire des mandats d’arrêts lancés par le juge Jean-Wilfried Noël à l’encontre de hauts dignitaires sénégalais. Le rapport rédigé par trois experts maritimes français et sur lequel s’est basé le juge français, établit les causes de ce naufrage et indique le niveau de responsabilité des différentes personnalités sénégalaises.

Après le coup d’État en Mauritanie, le président Wade s’est abstenu de se prononcer en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel. Robert Bourgi soutient « le duo de généraux… à l’origine du coup d’État du 6 août 2008 »

Bref, tous les ingrédients signant la poursuite du néocolonialisme français que notre président voulait changer … mais c’était avant d’être élu.

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