survielero

survielero
Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

lundi 2 novembre 2015

Montpellier, 18 novembre 2015, 20 h 30
Extractivisme et crise climatique : les cas argentin et algérien, un diapo-débat

 
Maison des Tiers Mondes, Espace Martin Luther King, 27 boulevard Louis Blanc Montpellier
04 67 02 13 42 - mtmsi@wanadoo.fr - http://mtmsi.fr
Dans le cadre de la 26° Quinzaine des Tiers Mondes
(14-28 novembre)
dont le thème est
Changement Climatique et Solidarité Internationale

Survie Languedoc-Roussillon
et
Montpellier Décroissance
vous proposent

une soirée-débat sur
Extractivisme et crise climatique : les cas argentin et algérien
avec un diaporama présenté par
Vincent Espagne, du Frack Free Europe Network
le mercredi 18 novembre à 20 h 30
à l'Espace Martin Luther King
27 Bd Louis Blanc, Montpellier
(arrêts de tram : Corum ou Louis Blanc)
L’extractivisme recouvre toutes les activités industrielles d’exploitation des ressources naturelles : hydrocarbures, conventionnels ou non conventionnels, minerais, eau, forêts. Ces activités de plus en plus dévastatrices, non seulement procèdent à l’accaparement des terres, mais constituent le facteur le plus aggravant du réchauffement climatique. Pour satisfaire les besoins croissants des pays riches, en énergie, en nouvelles technologies, en alimentation de plus en plus standardisées, en moyens de transport de plus en plus rapides, les industriels du gaz et du pétrole forent de plus en plus profond, de plus en plus loin dans la roche mère. On rase des surfaces de plus en plus grandes des forêts primaires, on pompe dans les nappes phréatiques les plus fragiles…
Après les USA, l’Argentine et l’Algérie sont particulièrement impactées par l’extraction des  hydrocarbures extrêmes. Dans le même temps, investisseurs et gouvernements soutiennent des solutions « vertes » : des mégaprojets industriels tout autant dévastateurs, sinon plus. Pillage des ressources naturelles, impacts irréversibles sur les écosystèmes, spéculation sur la matière grise, aggravation du changement climatique : c’est le système qu’il faut changer !

http://www.survie.org   http://www.objecteursdecroissance-lr.fr
À lire
http://tlaxcala-int.org/upload/gal_11828.jpg

vendredi 2 octobre 2015

Montpellier, 8 octobre: Capitaine Thomas Sankara au Cinéma Diagonal


Ne ratez pas la sortie du film documentaire "Capitaine Thomas Sankara", de Christophe Cupelin, le jeudi 8 octobre à 19 h 50 au cinéma Diagonal (Montpellier), en présence de Mariam Sankara.
La soirée est animée par le Comité Sankara avec le soutien de la MTMSI, de Survie LR et des associations Maïa, Bola et Sara.
Pour lire le dossier de presse, cliquer sur l'image
https://drive.google.com/file/d/0BxkXQ8NaSjIQSWlvdEtlVEIyUms/view?usp=sharing

jeudi 1 octobre 2015

Guinée : scrutin à risque

par Thomas Noirot, Billets d'Afrique, octobre 2015
Alliances improbables, violence, impunité, nouvelles lois répressives : cocktail dangereux pour un premier tour le 11 octobre.
En Guinée, après la mort du dictateur Lansana Conté en 2008 et deux années de transition
militaire marquée par le « massacre du 28 septembre » et la tentative d’assassinat du chef de la junte Moussa Dadis Camara quelques mois plus tard, une élection qualifiée de transparente avait porté l’opposant historique Alpha Condé au pouvoir.
Élu sur la base de promesses ethniques et d’alliances à tout va, ce cadre de l’Internationale socialiste et vieil ami de Bernard Kouchner a perdu les pédales sitôt assis dans son fauteuil présidentiel : son mandat, ponctué de violences voire d’assassinats à l’encontre de l’opposition, présente un bien piètre bilan démocratique.
Si des élections législatives, maintes fois reportées, avaient finalement été organisées en 2013, les élections locales qui auraient dû être organisées dès 2010 n’ont pas eu lieu, les collectivités locales étant dirigées par des délégations spéciales nommées par l’exécutif. Alors que l’affairisme minier bat son plein dans ce pays au sous-sol richissime, l’économie est exsangue, un paradoxe que le pouvoir tente de justifier par l’épidémie d’Ebola. 
Les 8 candidats. Voir leurs biographies ici

Centrafrique : Si tu veux la paix, prépare des élections

par Yanis Thomas, Billets d'Afirque, Octobre 2015
Alors qu’on ne voit toujours pas l’issue de la crise, la France mise naïvement sur l’élection présidentielle, prévue le 18 octobre.
Tout arrive ! Après bien des reports, l’Autorité nationale des élections (ANE) centrafricaine a arrêté une date pour la tenue des élections législatives et présidentielle. Celles-ci doivent mettre fin à la période de transition ouverte par Michel Djotodia, le chef de la rébellion qui avait pris le pouvoir fin mars 2013. Pour l’instant, le scrutin est annoncé pour le 18 octobre, avec un deuxième tour le 22 novembre.
Mais le chemin reste pavé d’embûches. Il faudra d’abord qu’une nouvelle Constitution soit validée par un referendum, qui doit se tenir le 4 octobre. Par ailleurs, les autorités centrafricaines font face à de lourdes difficultés financières pour organiser ces scrutins. 


Proposition Const RCA Mars 2015
Proposition de Constitution de la République Centrafricaine (2015) Le référendum en République Centrafricaine

AIDE AU DÉVELOPPEMENT : Au Nord comme au Sud, rien de nouveau

par Pauline T., Billets d'Afrique, octobre 2015
La conférence mondiale sur le financement du développement et l’anniversaire de la première loi française sur le développement sont l’occasion de faire le point sur l’aide au développement.
La conférence d’Addis Abeba sur le financement du développement aura lieu un an après l’adoption, en France, de la première Loi d’orientation et de programmation de la politique de développement et de solidarité internationale, sous l’égide de Pascal Canfin, alors ministre délégué chargé du Développement (voir encadré). Mais que faut­-il attendre de l’aide publique au développement (APD) ?
Vous avez dit aide ?
En 2012, les dépenses comptabilisées en APD française atteignaient 9,4 milliards d’euros selon les chiffres du « Rapport bisannuel sur la stratégie française d’aide au développement au Parlement ». La majorité (66%) était de l’aide bilatérale (relevant d’un lien direct avec chaque pays supposément bénéficiaire), les 34% restant passant par des canaux multilatéraux, c’est-à-dire par les institutions internationales du développement. Plus du tiers de l’aide multilatérale est destinée au Fonds Européen de Développement, à la Banque Mondiale et au FMI, institutions spécialisées dans les politiques néolibérales dont on connaît les effets désastreux sur les pays en développement (PED).
Les pays du continent africain restent officiellement les destinataires prioritaires de l’APD bilatérale française : 52,5% de son montant leur a été attribué en 2012, 38,5% rien que pour l’Afrique subsaharienne, considérée dans le rapport annexé à la loi de 2014 comme « la dernière région du monde où la question du sous­-développement se pose à l’échelle du continent ». Qu’en est-­il réellement de cet « effort » financier ?
La majeure partie de l’APD bilatérale à destination de l’Afrique subsaharienne (43%) ne correspond à aucun flux financier entrant en Afrique : ce sont des « actions sur la dette ». L’Afrique bénéficie ainsi de plus de 90% des actions sur la dette réalisées par la France, notamment via les C2D (Contrats de désendettement et de développement). Il s’agit du refinancement par dons d’échéances remboursées : le remboursement reste dû, mais les montants sont ensuite réaffectés à des projets dont les entreprises françaises implantées dans les pays concernés ne manquent pas de capter les marchés (Cf. Billets n°203, juin 2011). Alors que cette dette a souvent été contractée par des gouvernements illégitimes et corrompus, et que son remboursement ne devrait donc pas être exigé, la France a inventé ce mécanisme au moment où d’autres pays bailleurs accordaient des remises de dette. Elle se permet même de comptabiliser en APD les montants de cette pseudo-­annulation... pour les recomptabiliser lors du refinancement par dons. A tous les coups on gagne !
Lire la suite
http://www.slateafrique.com/sites/default/files/imagecache/article_v2/2012-09-27_1228/beneficiaireslow2.jpg

lundi 21 septembre 2015

Burkina : Le projet de sortie de crise de la CEDEAO reprend les revendications des putschistes

par Bruno Jaffré, 21/9/2015
Suite au coup d’État du 16 septembre du général Diendéré, proche parmi les proches de Blaise Compaoré, la CEDEAO (Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest), a dépêché au Burkina les présidents Macky Sall du Sénégal et Yayi Boni du Bénin, pour tenter une médiation.

Les négociations ont commencé le 19 septembre et un accord était déjà annonce le soir même. Les échos qui transparaissaient laissaient déjà entrevoir un accord qui semblait tourner le dos à tout ce que le peuple burkinabè avait pu construire jusqu’ici.

http://tlaxcala-int.org/upload/gal_11586.jpg
Devant l'Hôtel Laïco, dimanche 20 septembre

Sans attendre,  le Balai citoyen avait appelé à un rassemblement place de la Révolution pour se rendre à l’hôtel Laïco afin de peser sur les négociations qui s’y déroulaient.  Mais des troupes militaires les attendaient sur place et ils décidèrent d’appeler directement à se rendre à cet hôtel.  Peu à peu se retrouvèrent sur place différents représentant de la société civile, des partis politiques, des autorités religieuses, les journalistes et de nombreux diplomates. Dehors, la foule commençait à se rassembler. C’est alors que des éléments soutenant les putschistes ont attaqué violemment ceux qui s’y trouvaient, occasionnant plusieurs blessés. Le calme est finalement revenu après une intervention musclée des forces de l’ordre. Mais la plupart des manifestants, se sentant en danger, avaient préféré prendre la fuite.

Le soir le Président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, lisait un projet d’accord qui sera soumis mardi 22 septembre, à un sommet extraordinaire de l’organisation sous-régionale.
En voici les 13 points rapportés par le site lefaso.net :

jeudi 7 mai 2015

L'autre 8 mai 1945


http://tlaxcala-int.org/upload/gal_10170.jpg
Il est impossible de célébrer les 70 ans de la victoire contre le fascisme sans la volonté d'arracher de l'oubli ce qui s'est passé en Algérie ce même 8 mai et les jours suivants.
Une manifestation pacifique à Sétif, Guelma, Kheratta et la région été réprimée dans le sang ; des dizaines de milliers de civils algériens ont été massacrés par la Police, la Gendarmerie, les milices armées par les autorités locales et l'Armée Française, agissant sur ordre de l'exécutif. Amputer notre histoire commune par l'occultation de ce crime d'État est une négation du combat contre le colonialisme. Le 14 avril 2015, un Collectif Unitaire pour la reconnaissance des crimes d'État de 1945 en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata) s'est constitué. Outre cette reconnaissance, il demande : l'ouverture de toutes les archives, l'inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l'État et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux événements dans l'Éducation Nationale comme dans les média publics. Après le vote à l'unanimité du conseil municipal de Paris demandant au chef de l'Etat de reconnaître ces massacres comme crimes d'Etat, nous appelons à un
Vendredi 8 mai 2015 à 15h
sur le parvis de l'Hôtel de Ville, à Paris, et devant toutes les mairies de France

mercredi 22 avril 2015

Les dérives du Forum social mondial: vers la fin du processus ?

par Mimoun Rahmani ميمون الرحماني
Mimoun Rahmani est membre d'ATTAC/CADTM Maroc, du Conseil de pilotage du Forum social  maghrébin  et du groupe de coordination  du Comité pour  l'annulation de la dette du tiers-monde (CADTM). Il représente le Réseau CADTM international au Conseil international du Forum social mondial.

Genèse du FSM
Le Forum social mondial (FSM) est né suite à l’émergence du mouvement anti-mondialisation pendant les années 1990, notamment le soulèvement des zapatistes contre l’ALENA en 1994, la campagne contre l’accord multilatéral sur l’investissement (AMI) en 1998 et la grande mobilisation en 1999 à Seattle contre le sommet de l’OMC, avec près de 50 000 participants venus du monde entier.
C’était un contexte politique et idéologique marqué par le démantèlement du Mur de Berlin et la fin de la guerre froide ayant entrainé l’hégémonie des USA et de l’idéologie libérale, mais aussi par l’émergence des mouvements sociaux en lutte contre les politiques ultralibérales dictées par les institutions économiques internationales (FMI, BM, OMC) dans le cadre du Consensus de Washington.
Les ennemis du FSM étaient donc bien identifiés : le Forum économique mondial de Davos, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce, les multinationales, les USA en tant qu’empire…
La charte de principes de Porto Alegre définit le FSM comme étant « un espace ouvert de réflexion, de débat d’idées démocratiques, de formulation de propositions, d’échange d’expériences et d’articulation en vue d’actions efficaces entre les mouvements sociaux et organisations de la société civile qui s’opposent au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital et toute forme d’impérialisme… »
Le Forum social mondial n’est donc pas un simple évènement de débat d’idées et de proposition d’alternatives au néolibéralisme. Il est aussi un processus continu qui vise la construction d’actions communes à l’échelle planétaire. En d’autres termes, le FSM devra jouer le rôle de catalyseur des luttes sociales, rendre les luttes plus visibles, dans l’objectif global de renforcer la lutte commune contre le néolibéralisme et, d’une manière générale, contre la globalisation capitaliste, afin de contribuer à inverser les rapports de force au niveau mondial.
Cependant, le FSM connait des dérives de plus en plus graves qui l’ont « réduit à l’insignifiance »[1], faisant de cet espace une simple foire internationale des associations et ONG de développement. Commercialisation à outrance au sein de l’espace du Forum, sous-traitance de certains aspects de l’organisation à des sociétés privées, frais d’inscription élevés, présence de délégations officielles et des intégristes islamistes, financement du Forum par des gouvernements antidémocratiques et d’autres sources de financement incertaines, enregistrement d’activités en totale contradiction avec la charte de principes du FSM…
S’ajoute à cela la crise interne que connait le Conseil international (CI) du FSM dont les commissions ne sont plus opérationnelles, ni d’ailleurs le groupe de liaison qui jouait le rôle de coordination entre les commissions et préparait les réunions dudit conseil. Les décisions sont le plus souvent préparées à l’avance par une minorité qui contrôle le CI, essentiellement des membres des grandes ONG dont la présence et l’influence sont de plus en plus importantes devant la faiblesse des mouvements sociaux et des mouvements de lutte.
Lire la suite 

jeudi 16 avril 2015

Togo : nouvelle parodie électorale en vue, la France doit enfin prendre ses distances

par Survie, 15/4/2015
Dans 10 jours aura lieu l’élection présidentielle au Togo, petit pays emblématique de la Françafrique. Afin d’alerter l’opinion publique et d’exiger des autorités françaises une condamnation sans équivoque du régime togolais, arrivé et maintenu au pouvoir par la force et la fraude, l’association Survie publie un dossier hors-série de son journal Billets d’Afrique consacré aux relations France-Togo.
PDF - 1.7 Mo
Dossier hors série de Billets d’Afrique sur le Togo avril 2015
Cliquez sur l’icône pour lancer le téléchargement.


Scrutin à un tour, non limitation des mandats, appareil sécuritaire bien en place, impunité, tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau hold-up électoral au Togo. La population togolaise, excédée par l’incurie des pouvoirs publics, est-elle condamnée à rester prisonnière du clan Eyadema ? Installé et soutenu politiquement, économiquement et militairement par la France depuis près de 50 ans, ce régime a à son actif des décennies de répression féroce et a fait du Togo un des pays les plus pauvres du monde. A la mort du dictateur Eyadéma père, la tentative de donner un vernis démocratique à la prise de pouvoir par son fils Faure Gnassingbé s’était soldée par un bilan catastrophique lors d’une pseudo-élection, il y a 10 ans presque jour pour jour, où l’armée était notamment intervenue violemment dans les bureaux de vote pour voler les urnes : les violences du régime, avec des tirs à balles réelles sur la foule, avaient fait 500 à 800 morts, et provoqué l’exode de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés.
L’impunité dont jouissent les responsables militaires togolais n’empêche pas la France, toujours liée au Togo par un accord de défense renouvelé en 2011, de maintenir sa coopération sécuritaire : les derniers chiffres disponibles indiquent que 14 coopérants militaires français étaient encore détachés au sein de l’armée togolaise en 2011 [1], et aucune réduction n’a été annoncée par l’exécutif socialiste depuis 2012. En novembre 2013, Faure Gnassingbé était reçu à l’Élysée par un François Hollande vantant l’engagement du Togo aux côtés de la France au Mali et la coopération économique entre les deux pays, sans évoquer les actes de répression commis au Togo cette même année. Un an plus tard, Vincent Bolloré inaugurait le troisième quai du port autonome de Lomé, un chantier pharaonique obtenu par son groupe avec l’appui diplomatique des autorités françaises. Loin de tirer les leçons de la récente insurrection burkinabè qui a renversé l’allié de toujours Blaise Compaoré, et à l’opposé des déclarations de « normalisation » des relations franco-africaines, les autorités françaises se compromettent à nouveau par leur complicité avec une dictature notoire.
Les discours tenus par François Hollande lors du dernier sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), à Dakar fin novembre 2014, semblent également en parfait décalage avec le silence actuel de la diplomatie française sur les conditions de préparation de cette mascarade électorale, à laquelle participent des experts de l’OIF à la demande du régime.
Comme le rappelle Fabrice Tarrit, président de Survie, « à l’exception de l’Algérie en 2014, le Togo est le premier pays du champ françafricain, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, à organiser une parodie d’élection. Celle-ci va avoir lieu dans un contexte social particulièrement tendu et alors que la contestation gronde également au Gabon, au Tchad, dans les deux Congos. Si François Hollande voulait tenir son engagement concernant la Françafrique, il gèlerait immédiatement la coopération militaire avec ces régimes, à commencer par le Togo, et refuserait de recevoir à l’Élysée des chefs d’État qui se maintiennent au pouvoir par la force  ».
Afin d’alerter l’opinion publique et d’interpeller les autorités françaises et européennes sur cette sinistre farce en préparation, l’association Survie publie en ligne un dossier hors-série de son journal Billets d’Afrique intitulé « Le Togo à nouveau entre violence et mascarade électorale ». Dans le prolongement des ouvrages déjà publiés par l’association [2], ce dossier revient sur le règne du général Eyadéma et, à sa mort, sur les conditions d’accès au pouvoir de son fils Faure Gnassingbé. Il offre un décryptage de la situation politique actuelle au Togo et fait le point sur l’impunité dans le pays et la coopération sécuritaire de la France.
A cette occasion, l’association Survie demande aux autorités françaises :
  • la mise en place de relations diplomatiques minimales avec le régime togolais
  • une prise de distance nette de la diplomatie française vis à vis du processus électoral en cours
  • la suspension immédiate de la coopération sécuritaire française avec le Togo
[1] Avis présenté le 30 mars 2011 par le député Christophe Guilloteau au nom de la commission de la Défense nationale et des forces armées, sur le projet de loi (N° 3196), adopté par le Sénat, autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République togolaise instituant un partenariat de défense (http://www.assemblee-nationale.fr/13/rapports/r3291.asp )
En 2010, l’un de ces coopérants militaires français avait provoqué un scandale par son attitude vis-à-vis d’un journaliste togolais (la vidéo est toujours en ligne sur https://www.youtube.com/watch?v=wcVvyhgu_2M). Le fait qu’il soit alors conseiller du Chef d’état-major de l’armée de terre togolaise n’avait en revanche pas choqué, comme s’il était normal que les coopérants français occupent des fonctions très haut placées dans l’organigramme de l’appareil répressif des dictatures africaines.

[2] Voir notamment Survie (coord.) Avril 2005, le choix volé des Togolais (L’Harmattan, 2005), et G. Labarthe, Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux, Dossier Noir n° 20 (Agone, 2005 ; édition revue & actualisée, 2013)

dimanche 12 avril 2015

Pouvoirs politique, militaire, économique : qui dirige en Afrique ?
Palabre Survie LR avec Fabrice Tarrit le 29 avril à Montpellier



Quoi de nouveau en Françafrique ?

De Sarkozy à Hollande, l'attitude de la France vis-à-vis de ses "anciennes" colonies d'Afrique varie en apparence; les entreprises se multinationalisent, la concurrence, chinoise ou autre, s'accentue… Mais qu'est-ce qui a vraiment changé ?
Fabrice Tarrit, président de Survie, en donnera une analyse actualisée.


Nos dernières publications en vente sur notre table de presse
Françafrique, la famille recomposée
Petit guide de la Françafrique

dimanche 15 mars 2015

"L'histoire contemporaine de l'Afrique, c'est le panafricanisme"
Entretien avec Amzat Boukari-Yabara




par Anne Bocandé
Africultures


Dépoussiérer le panafricanisme. C'est ce que propose le chercheur Amzat Boukari dans son ouvrage paru chez La Découverte, Africa Unite ! Une histoire du panafricanisme. Africultures l'a rencontré.

Vous évoquez le panafricanisme comme un concept philosophique, un mouvement sociopolitique, ou une doctrine de l'unité politique. Quelle est la définition du panafricanisme ?
http://tlaxcala-int.org/upload/gal_9908.jpg
Amzat Boukari-Yabara
Historien, spécialiste de l'Afrique.
Originaire du Bénin et de la Martinique, Amzat Boukari-Yabara est titulaire d'une maîtrise en histoire du Brésil (Paris-Sorbonne, 2005), d'un master en sciences sociales (EHESS, 2007) et d'un diplôme d'études latino-américaines (IHEAL, 2011). Sa thèse de doctorat en histoire et civi­lisations de l'Afrique (EHESS, 2010) interroge les divers aspects du panafricanisme et des mouvements révolutionnaires contemporains à partir de la biographie politique et intellectuelle de l'historien guyanien Walter Rodney.
Il est notamment l’auteur de Nigeria (De Boeck, 2013) ; Mali (De Boeck, 2014); Africa unite ! (La Découverte, 2014); Walter Rodney (1942-1980) : les fragments d’une histoire de la révolution africaine (Présence africaine, 2015).
Le panafricanisme est né à la fin du XVIIIe siècle, à peu près en même temps que le libéralisme et le socialisme. Donc, c'est une idéologie très ancienne qui se distingue des deux autres par sa conscience historique, par son identité " géographique ". Le panafricanisme est lié à un continent, un espace. Le panafricanisme est l'équivalent pour l'Afrique, du concept de l'Occident pour l'Europe. L'Australie, l'Amérique du Nord, l'Europe de l'Ouest, se regroupent dans un même imaginaire dit " occidental " qui montre que la division du monde est en réalité le reflet de la circulation des hommes et des idées. De la même manière, est panafricaine toute société gardant une identité africaine dans son évolution, dans son rapport à l'autre, et dans son rapport à l'idée d'émancipation.

D'autre part, il y a un aspect historiographique : quand on dit que l'histoire de l'Afrique contemporaine commence en 1885 avec la conférence de Berlin, ou en 1960 aux indépendances, cela n'a aucun sens. Mon intérêt était de montrer que le panafricanisme est né en même temps que le libéralisme et le socialisme qui sont liés à la Révolution française, à la Révolution américaine, à l'industrialisation, etc. L'histoire contemporaine de l'Afrique, c'est le panafricanisme. C'est exactement la même profondeur historique. Donc, par conséquent, si on veut écrire l'histoire de l'Afrique, il faut partir du panafricanisme.

Vous précisez que c'est une histoire liée à un continent, à un espace, mais pas nécessairement à une couleur de peau. C'est-à-dire ?
Le panafricanisme a d'abord été un pan-négrisme, un sentiment de solidarité entre les Noirs déportés aux Amériques dans le cadre de la traite transatlantique. Ce crime contre l'humanité a accompagné l'essor du capitalisme, c'est-à-dire le système le plus perfectionné d'exploitation et de domination globale de l'homme par l'homme, et donc le système à l'origine du monde tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le racisme - qui stigmatise et assimile la peau noire à la condition servile dans les Amériques - a eu pour réponse une auto-identification, cette fois-ci positive, des Noirs à l'Afrique, mais une Afrique qui était plus imaginée que représentée. Cette imagination vient des passages sur l'Éthiopie dans la Bible ou dans les récits d'esclaves, et donnera plus tard les écrits de la Renaissance de Harlem et de la Négritude.

D’Épervier à Barkhane et de Fabius à Fabius

par Odile Tobner, Billets d'Afrique, mars 2015, éditorial


Le 26 janvier, les forces de l’ordre ouvraient le feu contre les élèves de terminale du lycée Pascal Yoadimnadji de Doba, dans le sud du Tchad, qui manifestaient contre la modification des règles d’inscription au baccalauréat, faisant cinq morts, dont trois lycéens.
Police au lycée de Kelo 1
Le 21 février, Laurent Fabius se rendait à Ndjaména pour assurer le Président Idriss Déby de l’amitié chaleureuse du Président français. La France a fait du Tchad la base de son dispositif Barkhane, censé combattre la menace djihadiste au Sahel. Ce même Fabius dirigeait le gouvernement qui, en 1986, installait le dispositif Épervier, par lequel la France affirmait son emprise militaire sur ce pays. Le prétexte était alors de le protéger des menées de Kadhafi.

samedi 14 février 2015

Où en est la Côte d'Ivoire ? Palabre Survie, Montpellier, 27 février 2015



L'Opération temporaire Licorne s'est transformée le 21 janvier 2015 en Forces Françaises en CI. Ce changement de statut de nos forces armées en CI nous incite à faire un bilan de la situation dans ce pays et des interventions françaises :

D'Houphouët aux crises ivoiriennes, celle de novembre 2004 et celle, post-électorale, de 2010/2011 ;
le renouveau des relations franco-ivoiriennes depuis l'arrivée de Ouattara ;
la création des Forces Françaises de Côte d'Ivoire en janvier 2015 ;
les 2,9 milliards € de contrats de désendettement et de développement ;
les malheurs de la démocratie ivoirienne : (in)justice des vainqueurs, l'(ex?-)rébellion, scène politique actuelle, optimisme aveugle et obstiné de Paris,
les élections présidentielles de l'automne prochain.