par Survie, 15/4/2015
Dans 10 jours aura lieu l’élection présidentielle au
Togo, petit pays emblématique de la Françafrique. Afin d’alerter
l’opinion publique et d’exiger des autorités françaises une condamnation
sans équivoque du régime togolais, arrivé et maintenu au pouvoir par la
force et la fraude, l’association Survie publie un dossier hors-série
de son journal Billets d’Afrique consacré aux relations France-Togo.
- Dossier hors série de Billets d’Afrique sur le Togo avril 2015
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L’impunité dont jouissent les responsables militaires togolais n’empêche pas la France, toujours liée au Togo par un accord de défense renouvelé en 2011, de maintenir sa coopération sécuritaire : les derniers chiffres disponibles indiquent que 14 coopérants militaires français étaient encore détachés au sein de l’armée togolaise en 2011 [1], et aucune réduction n’a été annoncée par l’exécutif socialiste depuis 2012. En novembre 2013, Faure Gnassingbé était reçu à l’Élysée par un François Hollande vantant l’engagement du Togo aux côtés de la France au Mali et la coopération économique entre les deux pays, sans évoquer les actes de répression commis au Togo cette même année. Un an plus tard, Vincent Bolloré inaugurait le troisième quai du port autonome de Lomé, un chantier pharaonique obtenu par son groupe avec l’appui diplomatique des autorités françaises. Loin de tirer les leçons de la récente insurrection burkinabè qui a renversé l’allié de toujours Blaise Compaoré, et à l’opposé des déclarations de « normalisation » des relations franco-africaines, les autorités françaises se compromettent à nouveau par leur complicité avec une dictature notoire.
Les discours tenus par François Hollande lors du dernier sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), à Dakar fin novembre 2014, semblent également en parfait décalage avec le silence actuel de la diplomatie française sur les conditions de préparation de cette mascarade électorale, à laquelle participent des experts de l’OIF à la demande du régime.
Comme le rappelle Fabrice Tarrit, président de Survie, « à l’exception de l’Algérie en 2014, le Togo est le premier pays du champ françafricain, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, à organiser une parodie d’élection. Celle-ci va avoir lieu dans un contexte social particulièrement tendu et alors que la contestation gronde également au Gabon, au Tchad, dans les deux Congos. Si François Hollande voulait tenir son engagement concernant la Françafrique, il gèlerait immédiatement la coopération militaire avec ces régimes, à commencer par le Togo, et refuserait de recevoir à l’Élysée des chefs d’État qui se maintiennent au pouvoir par la force ».
Afin d’alerter l’opinion publique et d’interpeller les autorités françaises et européennes sur cette sinistre farce en préparation, l’association Survie publie en ligne un dossier hors-série de son journal Billets d’Afrique intitulé « Le Togo à nouveau entre violence et mascarade électorale ». Dans le prolongement des ouvrages déjà publiés par l’association [2], ce dossier revient sur le règne du général Eyadéma et, à sa mort, sur les conditions d’accès au pouvoir de son fils Faure Gnassingbé. Il offre un décryptage de la situation politique actuelle au Togo et fait le point sur l’impunité dans le pays et la coopération sécuritaire de la France.
A cette occasion, l’association Survie demande aux autorités françaises :
- la mise en place de relations diplomatiques minimales avec le régime togolais
- une prise de distance nette de la diplomatie française vis à vis du processus électoral en cours
- la suspension immédiate de la coopération sécuritaire française avec le Togo
[1]
Avis présenté le 30 mars 2011 par le député Christophe Guilloteau au
nom de la commission de la Défense nationale et des forces armées, sur
le projet de loi (N° 3196), adopté par le Sénat, autorisant
l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République
française et le Gouvernement de la République togolaise instituant un
partenariat de défense (http://www.assemblee-nationale.fr/13/rapports/r3291.asp )
En 2010, l’un de ces coopérants militaires français avait provoqué un scandale par son attitude vis-à-vis d’un journaliste togolais (la vidéo est toujours en ligne sur https://www.youtube.com/watch?v=wcVvyhgu_2M). Le fait qu’il soit alors conseiller du Chef d’état-major de l’armée de terre togolaise n’avait en revanche pas choqué, comme s’il était normal que les coopérants français occupent des fonctions très haut placées dans l’organigramme de l’appareil répressif des dictatures africaines.
[2] Voir notamment Survie (coord.) Avril 2005, le choix volé des Togolais (L’Harmattan, 2005), et G. Labarthe, Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux, Dossier Noir n° 20 (Agone, 2005 ; édition revue & actualisée, 2013)
En 2010, l’un de ces coopérants militaires français avait provoqué un scandale par son attitude vis-à-vis d’un journaliste togolais (la vidéo est toujours en ligne sur https://www.youtube.com/watch?v=wcVvyhgu_2M). Le fait qu’il soit alors conseiller du Chef d’état-major de l’armée de terre togolaise n’avait en revanche pas choqué, comme s’il était normal que les coopérants français occupent des fonctions très haut placées dans l’organigramme de l’appareil répressif des dictatures africaines.
[2] Voir notamment Survie (coord.) Avril 2005, le choix volé des Togolais (L’Harmattan, 2005), et G. Labarthe, Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux, Dossier Noir n° 20 (Agone, 2005 ; édition revue & actualisée, 2013)
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