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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

jeudi 30 septembre 2010

La politique du génocide : Rwanda et République Démocratique du Congo

par  Martin Shaw, 16/9/2010. Traduit par  Isabelle Rousselot, édité par  Fausto Giudice, Tlaxcala

Une lecture révisionniste du génocide du Rwanda en 1994 avalisée par Noam Chomsky confirme l’aveuglement moral de la gauche négationniste, écrit Martin Shaw.
Les guerres politiques autour de l’histoire du génocide sont plus que manifestes dans les controverses au sujet de l’Holocauste (voir "The Holocaust, genocide studies, and politics"- L’Holocauste, études sur le génocide et politique - 18 août 2010). Mais elles sont également en train de s'exacerber autour du Rwanda où, en 1994, le régime du “Hutu Power” a tué des centaines de milliers de Tutsis ainsi que des Hutus modérés (voir Gérard Prunier, The Rwanda Crisis, 1954-94: History of a GenocideLa crise au Rwanda, 1954-94 : histoire d'un génocide - C Hurst, 2ème édition, 1998).

Le contexte politique de cette évolution est que le gouvernement du Front Patriotique rwandais (FPR) dirigé par Paul Kagame – qui a mis fin au génocide en prenant le pouvoir – est autant déterminé à utiliser la culpabilité de l’Occident qui a échoué à arrêter le génocide de 1994, pour assurer sa propre impunité que d'exploiter les victimes du génocide du Rwanda afin de détourner les critiques sur son autoritarisme en politique intérieure et son agressivité en politique étrangère.
Cette stratégie n'est pas très effective en réalité. Un véritable mouvement s'amplifie pour que le FPR reconnaisse sa propre responsabilité dans les massacres des civils, particulièrement des Hutus, conduisant à ce qu’on l’accuse d'avoir lui aussi commis un génocide. Jusqu'à présent, l'attention s'est surtout concentrée sur les massacres à l'intérieur du Rwanda, durant l'invasion du FPR en 1994 et la consolidation du pouvoir qui s'est ensuivie, notoirement à Kibeho en 1995.
Ces événements ont conduit certains propagandistes hutus à avancer la théorie du « double génocide ». C'est une idée simpliste et déformée car les massacres du FPR étaient localisés, sans atteindre l'envergure nationale ni le ciblage systématique qu’a eu l'énorme campagne de meurtres du pouvoir hutu. Néanmoins, il n'y a aucun doute que le FPR ait commis des massacres génocidaires des civils hutus.
Les projecteurs sont cependant aujourd'hui braqués sur les conséquences du génocide de 1994, lorsque le FPR poursuivit les génocidaires hutus jusqu'à ce qui était à l'époque, le Zaïre (aujourd'hui la République démocratique du Congo), initiant des guerres dévastatrices qui ont englouti le pays jusqu'en 2003 et continuent même à ce jour, dans certaines régions. Dans ces guerres, un déploiement constant (et pour les profanes, déconcertant) d'États et de groupes armés congolais ont combattu les uns contre les autres et commis des atrocités (y compris des viols systématiques) contre les civils.
Un nouveau rapport
Gérard Prunier, dans son étude monumentale consacrée aux guerres du Congo - From Genocide to Continental War: The 'Congolese' Conflict and the Crisis of Contemporary Africa (Du génocide à la guerre continentale : le conflit congolais et la crise de l'Afrique contemporaine - C Hurst, 2009) explique que le régime du FPR demeure le participant extérieur le plus constant et le plus déterminé dans ces conflits ; sa responsabilité dans les massacres étant reconnue depuis longtemps (voir Gérard Prunier, "The eastern DR Congo: dynamics of conflict", Est de la République Démocratique du Congo : les dynamiques du conflit - 17 novembre 2008).
Pour leur part, les gouvernements occidentaux, particulièrement les USA et la Grande-Bretagne, ont constamment différé le statut de « victime » du Rwanda, le soutenant même, dans certains cas, contre de graves accusations de crimes pour lesquels il y a des preuves sérieuses.
Mais un rapport détaillé du Haut Commissaire aux Droits de l'Homme des Nations Unies – dont a fait état le journal Le Monde – a établi « les violations les plus graves des droits humains et de la loi humanitaire internationale » commis en République Démocratique du Congo de 1993 à 2003, comme des attaques systématiques des civils à grande échelle. Un résumé au paragraphe 512 dit :
 « Ces attaques ont pour résultat un très grand nombre de victimes, probablement des dizaines de milliers de membres du groupe ethnique hutu, toutes nationalités confondues. Dans la vaste majorité des cas rapportés, ces gens n'étaient pas tués involontairement lors des combats, mais ils étaient ciblés essentiellement par les forces (rwandaises et alliées) et exécutés par centaines, souvent par armes blanches. La majorité des victimes étaient des enfants, des femmes, des personnes âgées et malades, qui ne présentaient aucune menace pour les forces assaillantes. De nombreuses attaques graves ont également été commises sur l'intégrité physique ou psychologique des membres du groupe et un très grand nombre de Hutus ont été abattus, violés, brûlés ou battus. Un très grand nombre de victimes a été forcé de fuir et de parcourir de longues distances afin d'échapper à leurs poursuivants qui essayaient de les tuer. La chasse a duré des mois, avec pour conséquence la mort d'un nombre inconnu de personnes qui ont vécu dans des conditions cruelles, inhumaines et dégradantes, sans accès à la nourriture ou aux médicaments. À plusieurs occasions, l'aide humanitaire qui leur était destinée a été délibérément bloquée, en particulier dans la province orientale, les privant d'assistance essentielle à leur survie. »
Le rapport avance donc prudemment (paragraphes 514 à 518) que les attaques sur les Hutus pourraient être considérées comme un génocide.
C'est une conclusion explosive pour le gouvernement rwandais (qui a réagi de façon prévisible en menaçant les arrangements de paix dans la région). Les Nations Unies et les gouvernements occidentaux vont aussi le trouver embarrassant et inopportun au point qu’on doute qu’il soit jamais rendu officiellement public.
Un grand déni
Tout cela est aussi un carburant apprécié pour un groupe déterminé de négationnistes du génocide au Rwanda. Un nouveau livre de Edward S. Herman et David Peterson qui se concentrent sur l'utilisation du terme « génocide » dans les médias et à l'université - The Politics of Genocide (La politique du génocide - Monthly Review Press, 2010) – affirme que la classe dirigeante occidentale a « avalé une ligne de propagande sur le Rwanda qui a mélangé les auteurs des crimes et les victimes » (p.51) ; le FPR n'a pas seulement tué les Hutus mais a aussi été le « premier génocidaire” (p.54) ; il y a eu « des meurtres à grande échelle et un nettoyage ethnique des Hutus par le FPR bien avant la période d'avril à juillet 1994 (p. 53) ; Ce qui a contribué à un résultat dans lequel « la majorité des victimes étaient probablement des Hutus et pas des Tutsis » (citation autorisée, p. 58).
 Herman et Peterson indiquent qu' « un nombre d'observateurs ainsi que des participants aux événements de 1994 prétendent que la grande majorité des morts étaient des Hutus avec une estimation, selon certains, de plus de deux millions » (p. 58). Mais après vérification de la référence de cette déclaration choquante, il apparaît que seule une lettre d'un ancien officier du FPR et des communications personnelles d'un ancien conseiller de la défense devant la Cour Criminelle Internationale pour le Rwanda (n. 127, p. 132) – tous les deux étaient donc des participants plutôt que des « observateurs ». C'est suffisant à ces auteurs pour rejeter l'idée de « 800 000 ou plus de morts largement tutsis » comme propagande du FPR et de l'Occident (voir Adam Jones, "On Genocide Deniers - Challenging Herman and Peterson"- Sur les dénieurs du génocide : opposition à Herman et Peterson - AllAfrica.com. 16 juillet 2010).
Ce livre mérite attention du fait qu'il comporte une longue préface du collaborateur de longue date d'Herman, Noam Chomsky. Chomsky reste pour beaucoup un champion exemplaire des droits humains ; une citation de lui se trouve même en exergue du respectable site internet universitaire sur lequel le rapport des Nations Unies qui a filtré, a été publié.
Beaucoup d'autres cependant, sont arrivés à une vision très différente de Chomsky après avoir examiné ses commentaires sur le dossier des Khmers Rouges au Cambodge, son indulgence vis-à-vis d’auteurs négationnistes de l'Holocauste et son encouragement à nier le génocide en Bosnie. Mais même dans ce contexte horrible (pour utiliser un des mots préférés de Chomsky), son soutien à « La politique du génocide », avec son déni du génocide au Rwanda ainsi qu'en Bosnie, va plus loin.
Une zone de silence 
Ce livre et la préface de Noam Chomsky montrent par inadvertance, combien les politiques du génocide sont devenues multidirectionnelles. Il est vrai que les propagandistes occidentaux officiels minimisent « nos » crimes et représentent ceux de « nos » ennemis de manière trè simplifiée et que de tels tours de passe-passe méritent d'être dénoncés. Mais il est également clair que les propagandistes antioccidentaux – Herman, Peterson et Chomsky parmi d'autres – sont coupables des mêmes dérobades et aberrations de l' « autre » côté.
Ils affirment que dans les récits occidentaux officiels, « nos victimes sont indignes de notre attention et de notre indignation, et ne souffrent jamais de génocide perpétré par nos mains » (p. 104, italique dans l'original). Pourtant dans les récits antioccidentaux de Chomsky, un procédé identique se produit : les ennemis de l'Occident, qu'ils soient Serbes nationalistes ou du « Hutu Power » rwandais, n'ont jamais commis aucun « génocide » et leurs crimes sont toujours de moindre importance que ceux perpétrés par les forces soutenues par les Occidentaux.
Le journaliste John Pilger soutient La Politique du Génocide en disant sur sa couverture qu'Herman et Peterson « défendent le droit de chacun d'entre nous à une mémoire historique
véridique ». Ce droit important ne peut pas être exercé en traitant les hommes et les garçons de Srebrenica, les Albanais du Kossovo massacrés et expulsés et les Tutsis rwandais massacrés de « victimes indignes ».
Pour les chercheurs sur le génocide, ce livre est un matériel riche de ressources. Ce n'est pas une contribution analytique sérieuse dans l'intérêt d' « une mémoire historique véridique ».

mardi 21 septembre 2010

Première mondiale de "Water Makes Money", un film sur la guerre de l'eau comme bien public


Première mondiale le jeudi 23 septembre dans 150 villes d'Amérique du nord et d'Europe (dont une quarantaine en France) du nouveau film de Leslie Franke et Herlodor Lorenz sur l'eau comme bien public.
  • Carcassonne (11), au Cinéma Le Colisée, à 21 h., avec Les Amis du Cinoch et le Collectif carcassonnais pour une gestion publique de l’eau
  • Saint-Guilhem-le-Désert (34) à  20h15
  • Villeneuve-sur-Lot, Maison de la Vie Associative, 54 bis rue Coquard  : à 20h, avec l'association Agir pour le vivant
  • Tarbes, Bourse du Travail, Place Droits de l'homme à 20h30, avec Attac 65
  • Cahors , Cinéma Le Quercy, 871 Rue Emile Zola , à 20h30 avec Attac Lot
  • Gramat (Lot), Salle de l'Horloge à 20h30, avec Attac Lot
  • Le 21 octobre à Montpellier, Cinéma Le Diagonal, à 19H45 avec Les Verts Languedoc
  • En 2011, sur ARTE
    Pour en savoir plus
    : http://www.watermakesmoney.org

vendredi 10 septembre 2010

La rentrée de Survie en Languedoc-Roussillon : premières dates

Montpellier
- Dimanche 12 septembre : Stand de Survie au sein de l'Espace Martin Luther King lors de la Foire aux associations, Antigone, de 9h à 17h30
- Mardi 14 septembre : Réunion mensuelle à l'Espace Martin Luther King, 27 bd Louis Blanc, de 18h à 20h. Bilan des conférences passées et calendrier de celles à venir.
- Samedi 16 octobre : AG de Survie Languedoc-Roussillon à l'Espace Martin Luther King, 27 bd Louis Blanc, de 10h à 17h
Pour tout renseignement : 04 67 03 05 48/06 13 99 28 86

1960-2010 - Le cinquantenaire des indépendances, et après ? Vidéos du Forum de Toulouse du 29 mai 2010






Pour voir les vidéos cliquer ici

Perspectives africaines - État des lieux

1960-2010 - Le cinquantenaire des indépendances, et après ?

 Perspectives africaines

Cette année, 18 pays africains commémorent le cinquantenaire de leur indépendance, au moment même où de nombreux processus électoraux interrogent la démocratie sur le continent.
Un moment privilégié pour dresser un état des lieux et établir des perspectives dans des domaines essentiels : le développement économique et social, le respect des droits humains, la vitalité des sociétés civiles… Sans oublier le maintien de dépendances fortes avec les anciennes puissances coloniales et institutions internationales.
Le collectif Perspectives africaines regroupent des associations solidaires, des groupes de recherches, des citoyens africains ou non. Il a organisé un forum pour faire un état des lieux et les perspectives du continent africain en juin dernier ; voici la vidéo de ces forums.

 1960-1975 : Indépendances et guerre froide, une guerre pas si froide que ça

Entre souffle des indépendances politiques et instauration de régimes autoritaires à parti unique ... l’Afrique tombe de plein fouet dans la guerre froide. Une année, une minute, un événement clé. 1960 :année Focart. 1961 : année Lumumba. 1962 : année Ben Bella. 1963 : année Sylvanus Olympio. Une chronologie ludique et engagée pour donner des clés de lecture nécessaire pour déchiffrer une guerre pas si froide que ça...
par Fausto GIUDICE (Survie) journaliste et écrivain
durée 33min

Etat des lieux 1/3 - Indépendances et guerre froide

 1975 - 1989 : Dette et tournant libéral

Avec la crise économique de 1973, les Etats africains se lancent dans la mise en place des politiques de stabilité et d’ajustement imposés par le FMI et la Banque mondiale. Comment et pourquoi renoncer à la partie de leur souveraineté en acceptant les trajectoires souvent sinueuses d’une économie libérale censée apporter croissance et prospérité ?
par Pierre MAPOBA (GERCA) doctorant en Relation Internationales
durée 28min30




 1989 - 2010 : L’Afrique sous conditionnalité démocratique

La bonne gouvernance connaît un succés croissant. Tout Etat doit désormais ostentatoirement se parer de se label démocratique imposé par les bailleurs de fonds internationaux. Nombres d’Etats africains semblent céder à cette incitation à la réforme et à la légitimation de leur pouvoir. Mais ces nouvelles pratiques électorales conduisent-elles réellement à l’émergence de nouveaux Etats de droits ?
par Ousmane KHOUMA (GERCA) docteur en droit
durée 38min

 Perspectives africaines

2ème partie
Pour voir les vidéos cliquer ici

 Des dépendances toujours très fortes

La décolonisation des années 1960 promettait l’émancipation des peuples. Pourtant la mise sous tutelle persiste. Franc CFA, dette induite par les institutions financières internationales, partenariats ravageurs... Comment sortir de cette re-colonisation par l’économie ?
par Renaud Tzanos et Jean Sineau, membres du bureau d’ATTAC Toulouse
durée 26min
Perspectives 1/3 - Des dépendances toujours très fortes

 Les sociétés civiles africaines s’éveillent : Le cas de la Guinée-Conakry

Stimulée par l’éclosion des forum sociaux la société civile ose désormais s’émancipe, se structurer et s’afranchir de multiples tutelles. Les initiatives foisonnent : réseaux de femmes, ONGs, collectifs d’associations... le réveil de l’Afrique est en marche.
par Ousmane DIALLO président de l’ONG ECODEV
durée 16min40


 Quelles solidarités Nord-Sud ? Quelles résonnances ?

A l’heure où l’humanitaire est devenu un engagement à la mode, comment mettre en place de véritables solidarités internationales ?
introduction de Abdou FALL (GERCA)
durée 16min

jeudi 2 septembre 2010

Rrom Fest à Montlaur (Aude) les 3 et 4 septembre

l'association SAE RROMA  présente :
RROM FEST
festival de musique tsigane. 2° Édition.
3&4 septembre 2010
à MONTLAUR (11 220)
Sous chapiteau


RROM FEST est organisé par


rromfest@gmail.com
06 62 03 39 15 ou 04 68 78 43 49
web : www.myspace.com/rromfest

Mettre à l'honneur la musique rrom
 et mieux connaître ce peuple pour s'opposer à sa stigmatisation.

Le festival a eu lieu pour la première fois en septembre 2009.
Il a été impulsé par un noyau d'artistes audois réunis autour du projet des musiciens de TRAIO ROMANO : groupe de musique tsigane Franco-Roumain dont le leader Gavrish est installé à Montlaur depuis 4 ans. Ils ont souhaité inviter dans un moment festif les artistes et acteurs de la culture Rrom : musiciens, artistes, intellectuels, cinéastes, etc... qu'ils ont rencontré lors de leurs tournées internationales.

Tout ce réseau artistique a été réuni le temps du « Rrom Fest », livrant à un large public initié où non, les clés de cette culture, dans un temps festif et chaleureux, d'échanges et de partages.
La réussite de la première édition tant au niveau du public qui a répondu largement présent, qu'à la qualité des spectacles et animations produits et bien entendu à l'implication sans bornes d'une équipe de bénévoles sur-motivés, fait que la deuxième édition s'impose naturellement !

Seront présents des groupes de la scène Rrom internationale (« Samson Schmitt » :grand nom du Jazz manouche, « Les Gitans Dhoad du Rajasthan », les « Pradal » : enfants prodiges du nouveau flamenco..)  des groupes locaux à influences tsigane (« Rodinka », « Goût moi ça ») …des passionnés de musique tsiganes venus du bout du monde (« Dj CYCO » du Japon, « La menina sin nombre » et « Dj Tagada » de Paris)
Du trad aux platines en passant par le jazz, tous les styles sont ici représentés !

Représentés également les arts culinaires, la photographie , le cinéma, la déco, le cirque, la littérature …

Les rroms, la musique rrom ,

L’endonyme « Rrom » est le nom courant qu’emploie ce groupe pour se désigner lui-même, Manouches, Gitans, Tsiganes, Romanichels, Bohémiens, sont des exonymes employés par les « gadjé »  c'est à dire les non-rroms.

C'est une des plus grosses minorités d'Europe (7 millions) et elle vit  trop souvent dans l'exclusion et la discrimination.

Celle-ci se définit comme une nation sans territoire compact et sans prétention à un tel territoire * .
Ses revendications ne portent pas sur l’espace, mais sur le droit et la justice.
Le peuple Rrom est un élément constitutif de l’Europe, à laquelle il a apporté une contribution humaine, matérielle, artistique, économique, militaire et morale trop souvent négligée , qui  souhaite s’inscrire dans une dynamique progressiste, orientée vers l’intégration sociale, l’égalité des droits, le refus de l’exclusion et le respect mutuel de toutes les identités représentées en Europe .**
La musique et la danse tiennent une place prépondérante dans la communauté romani. elles constituent un moyen de transmission des valeurs et de la culture entre la vieille et la jeune génération. La musique est un devoir car elle est un moyen de survie identitaire.    
« Les musiques tsiganes échappent à toute géographie, autant nomades dans leur immédiateté musicale que dans l'histoire qui les a construites. C'est sans doute cela la grande force de cette musique, sa virtuosité nous nargue, son effervescence nous fait vaciller et son arrogante mélancolie nous émeut...et elle ne peut être désirée qu'ainsi : heureuse si elle est libre! »***


* cinquième congrès de l’Union Rromani Internationale, Prague, juillet 2000)
** définition du peuple rrom pour une  proposition de statut cadre élaborée par le Ranelpi (Réseau rrom des activistes sur les questions juridiques et politiques) pour l’Union européenne.
*** J-C LEMENUEL (directeur artistique du festival « sur les routes des musiques tsiganes » de CAEN)
Déroulement  RROM FEST 

Lieu : Montlaur 11220, Chapiteau sur parking du Foyer.
Entrée : 8€, pass 2 jours 12€
Buvette et restauration sur place.
Consultez le programme détaillé
Pour arriver à Montlaur: 

Agrandir le plan

mercredi 1 septembre 2010

Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité ! Manifestons le samedi 4 septembre 2010

Un appel commun d’une cinquantaine d’organisations, auxquelles s'associe Survie Languedoc-Roussillon
Une avalanche de discours et d’annonces provocatrices s’est abattue depuis plusieurs jours sur notre pays. Jusqu’au plus haut niveau de l’État, on entend des propos qui étaient jusqu’à présent l’apanage de l’extrême droite.
Le président de la République lui-même montre du doigt des communautés et des groupes sociaux entiers, stigmatise les Roms, les gens du voyage, les étrangers, les Français qui ne sont pas «de souche», les parents d’enfants délinquants, etc. Ce faisant, il ne lutte en rien contre la délinquance, qui est répréhensible pour tout individu sans distinction de nationalité ou d’origine : il met délibérément en cause les principes qui fondent l’égalité républicaine, alors que déjà une crise sociale et économique d’une extrême gravité menace la cohésion de la société tout entière.
En quelques jours, les plus hautes autorités de l’État sont passées de l’exploitation des préjugés contre les gens du voyage au lien, désormais proclamé, entre immigration et délinquance, puis à la remise en cause de la nationalité française dans des termes inédits depuis 1945. Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche s’inscrit dans une logique de désintégration sociale porteuse de graves dangers.
Il ne s’agit plus du débat légitime en démocratie sur la manière d’assurer la sûreté républicaine, mais bien d’une volonté de désigner comme a priori dangereuses des millions de personnes à raison de leur origine ou de leur situation sociale. Quelle que soit la légitimité que confère l’élection, aucun responsable politique n’a reçu mandat de violer les principes les plus élémentaires sur lesquels la République s’est construite.
Parce que le seuil ainsi franchi nous inquiète pour l’avenir de tous, nous, organisations associatives, syndicales et politiques diverses mais qui avons en commun l’attachement aux principes fondamentaux de la République laïque, démocratique et sociale, rappelons avec force que l’article 1er de la Constitution «assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion», et que toutes propositions qui méconnaîtraient cette règle fondatrice de la démocratie constituent une atteinte à la paix civile.
Nous n’accepterons sous aucun prétexte que le nécessaire respect de l’ordre public soit utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires.
Nous appelons donc l’ensemble des citoyens de ce pays à manifester publiquement leur opposition aux stratégies de stigmatisation et de discrimination et aux logiques de «guerre» qui menacent le vivre ensemble. À cet effet, nous proposerons dans les prochains jours, à la signature en ligne, un «Appel citoyen» refusant toute politique de la peur ou de la haine. Et nous appelons à un grand rassemblement citoyen à l’occasion du 140e anniversaire de la République, le samedi 4 septembre, place de la République, à Paris, à 14 heures, et partout en France, pour dire ensemble notre attachement à la liberté, à l’égalité et à la fraternité, qui sont et qui resteront notre bien commun.

Signataires : AC ! Agir ensemble contre le chômage, Les Alternatifs, Les Amoureux au banc public, Association de défense des droits de l’homme au Maroc (Asdhom), Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association des Marocains en France (AMF), Association nationale des gens du voyage catholiques (ANGVC), Association républicaine des anciens combattants (Arac), Attac, Autremonde, Cedetim, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), la Confédération paysanne, la Cimade, le Cran, Droit au logement (DAL), Emmaüs France, Europe Écologie, Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (Fasti), Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), fédération SUD éducation, Fédération syndicale unitaire (FSU), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fnasat-gens du voyage, Fondation Copernic, France Terre d’Asile, Gauche unitaire, Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), les Jeunes Verts, Ligue des droits de l’homme (LDH), Ligue de l’enseignement, Marches européennes, Médecins du monde, Le Mouvement de la paix, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), le Parti communiste français (PCF), le Parti de gauche, le Parti socialiste (PS), Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’homme (Raidh), Réseau Éducation sans frontières (RESF), Snesup-FSU, SOS racisme, Syndicat des avocats de France (SAF), Syndicat de la magistrature (SM), Union syndicale Solidaires, les Verts. 
Rassemblements à
Montpellier : place de la Comédie, à 10h00.
Carcassonne Porte des Jacobins, 10h 30. Départ 11h vers Place Carnot, Square Gambetta et Préfecture. 
Perpignan : 10h Place du Puig (près de la Place Cassanyes), vers la Préfecture
Nîmes : devant la médiathèque/Maison carrée, à 14h00.
Alès : devant le théâtre, à 17h00.
Mende :  place de la République, à 10h30.
Béziers : sur le site de la fête annuelle de La Plantade commémorant le 140e anniversaire de la proclamation de la République, inauguration d’un Arbre de la Liberté devant lequel chacun pourra prendre la parole.
Rodez : devant la préfecture, à 10h00.
Toulouse : esplanade des droits de l’Homme, place du Salin, à 10h30.
Castres :  place Jean Jaurès, à 9h30.
Tarbes : place de la Mairie, à 14h30.
Agen : samedi 4 septembre, boulevard de la République/ place Jasmin, à 10h00.
Arles : boulevard des Lices, à 11h30.
Auch : place de la Libération, à 10h30.
Avignon : boulevard Limbert devant la préfecture, à 10h30.
Salon-de-Provence : devant l’Hôtel de ville, à 10h00.
Toulon : place de la Liberté, à 10h00.
Marseille : Vieux Port, à 14h30.