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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

mercredi 30 juin 2010

Patrice Emery Lumumba (1925-1961)

Discours du 30 Juin 1960, jour de l'indépendance du Congo

Patrice Emery Lumumba aura été une étoile filante dans le ciel  de l’Afrique à peine indépendante. ةlu Premier ministre en 1960, destitué quatre mois plus tard, il est assassiné le 17 janvier 1961, suite à un complot mêlant la puissance coloniale belge, la CIA et les services secrets français. Ce que toutes ces puissances ne lui pardonnaient pas, c’était de vouloir rompre avec le colonialisme qui, au Congo, fut particulièrement féroce. Patrice Lumumba a scellé son destin le jour même de l’Indépendance, par son discours, non prévu. En disant la vérité du colonialisme, il se condamnait à mort.
Le 30 juin 1960, jour de l'indépendance du Congo, le Palais de la Nation à Léopoldville (l'actuelle Kinshasa) reçoit les membres de la famille royale belge dont le roi Baudoin 1er, des représentants du gouvernement belge, des administrateurs coloniaux, le parlement congolais, la presse internationale pour célébrer cette nouvelle ère pour le Congo.  L'évènement est radiodiffusé dans tout le pays et couvert par la presse internationale. La foule s'amasse devant le Palais de la Nation pour assister à un évènement historique. Le protocole voulait que le roi Baudoin puis le président Kasavubu fassent un discours pour l'indépendance du Congo mais le Premier ministre Lumumba élu par le parlement ne l'entendit pas de cette oreille.
Le discours du roi des Belges, Baudoin 1er, fut un discours de légitimation de la colonisation, une véritable apologie de l'oeuvre du roi Léopold II.  
 "L'indépendance du Congo constitue l'aboutissement de l'oeuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique"
Il sonnait aux oreilles des nationalistes congolais comme une insulte à la mémoire des millions de morts générés par la politique monstrueuse du roi Lépold II, grand-oncle du roi Baudoin. "Pour caractériser le colonialisme léopoldien, les sources les plus diverses utilisaient les notions et les concepts les plus évocateurs pour l'époque, curse ("malédiction"), slave state ("Etat esclavagiste"), rubber slavery ("esclavage du caoutchouc"), crime, pillage...Aujourd'hui on n'hésite plus à parler de génocide et d'holocauste" (Elikia M'Bokolo, Le livre noir du colonialisme. XVIè-XXIè siècle : de l'extermination à la repentance, p.434). On peut d'ailleurs pour évaluer l'ampleur de la monstruosité coloniale au Congo sous Léopold II consulter de nombreuses références* . Un documentaire britannique intitulé « Le Roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire »   réalisé par Mark Dummett et produit par la BBC a suscité les foudres de la maison royale et du ministre des affaires étrangères Louis Michel lors de sa diffusion sur la RTBF le 8 avril 2004. Le passage incriminé était un commentaire faisant le parallèle entre la colonisation de Léopold II et le génocide hitlérien. Même si bon nombre de ces enquêtes sont postérieures à 1960, ni la Belgique, ni les Congolais ne pouvaient ignorer le cataclysme pour le Congo que fut le règne de Léopold II. Les travaux de l'avocat afro-américain George Washington Williams, du missionnaire afro-américain William Shepperd, du journaliste britannique Edmund Dene Morel, du consul britannique Roger Casement, du premier mouvement des droits de l'homme (Anti-Slavery International) furent à l'origine d'une commission d'enquête belge instituée par décret le 23 juillet 1904 et dont les témoignages ne furent pas publiés. Cette commission fut relayée par une de nombreux articles dans la presse et par une abondante littérature dont les fleurons les plus célèbres sont Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad (1905) et The crime of the Congo (1909) de Sir Arthur Conan Doyle.
Le discours de Baudoin Ier en faisant l'apologie de son grand oncle et de l'oeuvre coloniale apparaît pour les colonisés comme un discours de légitimation des nombreuses humiliations et discrimination qui ont jalonné la colonisaton : arrestations arbitraires, exécutions sommaires, répressions sanglantes, spoliations et expropriations... En juin 1960, aucun Noir ne dépassait le grade de sergent-chef dans la Force Publique (force coloniale belge), et le dérisoire statut "d'évolué", censé couronner les efforts d'assimilation des indigènes, concerne à peine un millier de Congolais sur treize millions.
Baudoin Ier :
"Ne compromettez pas l'avenir par des réformes hâtives, et ne remplacez pas les organismes que vous remet  la Belgique, tant que vous n'êtes pas certains de pouvoir faire mieux...N'ayez crainte de vous tourner vers nous. Nous sommes prêts à rester à vos côtés pour vous aider de nos conseils, pour former avec vous les techniciens et les fonctionnaires dont vous aurez besoin."
Au discours pro-colonial du roi Baudoin répondra le discours officiel insignifiant du président du parlement, Joseph Kasavubu qui remercie le roi et en appelle à Dieu : "...Dans une attitude de profonde humilité j'ai demandé à Dieu qu'il protège notre peuple et qu'il éclaire tous ses dirigeants...".
Puis il y eut l'allocution non annoncée du Premier Ministre Patrice Emery Lumumba à la grande surprise du gouvernement belge et de la maison royale. Son discours, pour les Congolais, fut libérateur  de tant d'humiliations, de brimades et de crimes contre l'humanité subis et jamais dénoncés publiquement. Il fut interrompu à huit reprises par les applaudissements de la foule  et son discours fut couronné par une véritable ovation tandis que le roi Baudoin devint livide selon nombre d'observateurs. Lumumba intervint immédiatement après l'allocution du président congolais. C'est Joseph Kasongo, le président de la chambre des représentants qui donna la parole au Premier ministre à la grande stupéfaction du gouvernement Eyskens et du roi. Aucun des spectateurs de cette journée n'avait eu le projet de texte de Lumumba, ni la presse, ni les Belges, ni les Congolais. Jean Van Lierde, ami belge de Lumumba, raconte comment il a vu Lumumba corriger son texte durant l'allocution du roi Baudoin et du président Kasavubu. C'est le contenu du discours qui va sceller le sort de Lumumba et montrer au monde entier de quelles valeurs, de quelle idéologie politique il était trempé. Pour la première fois, un "nègre" devenu le plus haut responsable du gouvernement congolais, révèle au monde entier le sort que les colonisés ont subi sous le joug colonial au Congo. Comble du déshonneur, il ne s'adresse ni au roi, ni au gouvernement belge mais aux Conglais, reléguant les anciens colons au rôle de spectateurs :

Ce portrait de Lumuba, commandé au peintre Bernard Safran pour orner la couverure du TIME MAGAZINE du 22 août 1960, ne parut jamais, car il fut remplacé au dernier moment par un portrait de Dag Hamarskjِld, le Secrétaire général de l'ONU, qui venait de mourir dans un accident d'avion, resté inexpliqué à ce jour, au...Congo


Discours du 30 Juin 1960


Congolais et Congolaises,
Combattants de l'Indépendance aujourd'hui victorieux, Je vous salue au nom du gouvernement congolais.
 A vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffablement gravée dans vos coeurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l'histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.
Car cette Indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd'hui dans l'entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d'égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c'est par la lutte qu'elle a été conquise (applaudissements), une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n'avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.
Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu'au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l'humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.
Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions le chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des êtres chers.
Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu'à un Noir on disait "tu", non certes comme à un ami, mais parce que le "vous" honorable était réservé aux seuls Blancs ?
Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi était jamais la même selon qu'il s'agissait d'un Blanc ou d'un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces de relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même. Nous avons connu qu'il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les Blancs et des paillotes croulantes pour les Noirs ; qu'un Noir n'était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens ; qu'un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du Blanc dans sa cabine de luxe.
Qui oubliera enfin les fusillades dont périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d'une justice d'oppression et d'exploitation ? (Applaudissements.)
Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert.
Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréés pour diriger notre cher pays, « Nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre coeur de l'oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. »
La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants.
Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur.
Nous allons établir ensemble la Justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. (Applaudissements).
Nous allons montrer au monde ce que peut faire l'homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l'Afrique tout entière.
Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d'autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.
Nous allons mettre fin à l'oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens puissent jouir pleinement des libertés fondamentales prévues dans la déclaration des Droits de l'Homme. (Applaudissements.)
Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu'elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudra sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays.
Nous allons faire régner, non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés. (Applaudissements.)
Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter, non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l'assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque jour qu'elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique, quelle qu'elle soit.  (Applaudissements.)
Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l'histoire, n'a pas essayé de s'opposer à notre indépendance est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d'être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j'en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis.
Ainsi, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, le Congo nouveau, notre chère République que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m'aider de toutes vos forces.
Je vous demande à tous d'oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l'étranger.
Je demande à la minorité parlementaire d'aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques.
Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise.
Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays.
L'Indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent Africain.  (Applaudissements.)
Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j'ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre Indépendance complète et souveraine.  (Applaudissements.)
Notre gouvernement, fort, national, populaire sera le salut de ce pays. J'invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants, à se mettre résolument au travail en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.
Hommage aux combattants de la liberté nationale !
Vive l'Indépendance de l'Unité Africaine !
Vive le Congo indépendant et souverain !  (Applaudissements prolongés.)

À voir et à entendre
“Africa will write its own history… » Conflict rages in the  Congo ! (English, 9’56”)
Vie et mort de Patrice Lumumba (une émission « M. X »sur France-Inter avec des images des actualités télévisées sur le Congo d’aujourd’hui) : 1ère partie, 9’57 , 2ème partie, 9’57 

Lumumba, le "Casus Belli", 3’58” (avec un extrait du discours du 30 juin 1960 et le récit de Jean Van Lierde, ami belge de Lumumba sur cette journée)

Lumumba, the plot, 3’58” : « Sa destitution devient notre objectif principal » (message de la CIA)




La bestialidad del imperialismo, discurso de Ernesto Che Guevara antes las Naciones Unidas el 11 de diciembre de 1964, sobre l’imperialismo, Argelia, Vietnam, Congo y Lumumba (“Bajo la bandera de Naciones Unidas fue asesinado Lumumba”), en espaٌol con sottotitoli italiani, 5’12''

“Lumumba a choisi le mauvais camp : il était…plus ou moins…communiste » : 17 janvier 1961 : L’assassinat de Lumumba, une mort de style colonial, documentaire de Michel Noll (2001) , 52’
Et enfin, le fameux Indépendance ChaCha, de l’incomparable musicien Joseph Kabasele, alias Grand Kallé, qui fournit la musique de fond de cette époque de grands bouleversements.

mardi 29 juin 2010

MAROC : une banale opération de filouterie

Communiqué du Bureau national  d'ACME*-Maroc, 26/6/2010

*Association pour le Contrat Mondial de L'Eau
Informé du début d’exploitation commerciale des eaux de la Source de Ben S’mim par l’entreprise ‘’les Brasseries du Maroc’’, le Bureau national d’Acme-Maroc a publié un communiqué, à la suite de sa réunion tenue à Rabat le 26 juin 2010, dans lequel il est revenu sur ce sujet emblématique et où il énonce les principaux points suivants:

1/ Acme-Maroc dénonce l’opération de filouterie à travers laquelle l’exploitation de la source de Ben S’mim a été concédée aux Brasseries du Maroc après s’être aidée dans un premier temps d’une entreprise-écran – Euro Africaine des eaux – qui a servi de façade initiale tendant à brouiller les cartes. Ceci confirme ce que nous avons maintes fois énoncé au sujet d’un projet douteux dans son fondement, son objet et ses composantes, comme il renforce notre affirmation initiale selon laquelle l’entreprise Euro-africaine des eaux n’était qu’une simple couverture de capitaux et d’intérêts précis cherchant à perpétuer leur main-mise sur les ressources du pays.
2/ Acme-Maroc condamne l’absence de transparence qui a marqué le processus de concession des eaux de Ben S’mim dès son lancement en 1999, et ce dans une flagrante connivence avec plusieurs parties officielles, dont l’Agence de bassin du fleuve du Sebou qui a renié ses propres engagements pour une nouvelle étude technique portant sur le débit effectif de la source.
3/ Exprime également sa ferme condamnation de la démarche officielle adoptée en la circonstance qui a usé d’opacité et de manipulation pour priver la population de ses droits sur les eaux de la source de son village – y compris, très probablement les 40 % des eaux qui lui ont été assignés par des textes indiscutables – et pour s’approprier un bien collectif et le commercialiser hors des procédures démocratiques, transparentes et légales.

4/ Le Bureau national d’ACME-Maroc dénonce la négation des luttes menées de façon civilisée par la population proclamant son refus du projet d’embouteillage de ses eaux, avec le soutien continu d’associations nationales et internationales, dont ACME, ce qui démontre le désintérêt des responsables marocains, leur refus d’entendre les doléances et plaintes de la population et leur total alignement sur les sphères d’influence économique et financière. Cristallisant de la sorte la politique de ''l’économie de rente'' dans notre pays
5/ Le BN réaffirme le soutien inconditionnel d’Acme-Maroc à la population de Ben S’mim , atteinte dans ses droits et dans le fondement de son existence, comme il affirme la poursuite des luttes et de la revendication d’abandon de ce projet – néfaste pour le village – qui n’est en fin de compte qu’un acte de spoliation d’une ressource représentant la base de vie dans une région marginalisée.
Le BN renouvelle sa demande d’abandonner les poursuites en appel contre un groupe d’habitants du village, qui continuent à être déférés devant les tribunaux dans le cadre de l’action systématique qui a visé à faire régner la peur parmi la population en vue de permettre le déroulement de toutes les phases d’un projet qui constitue un véritable crime économique et social foulant aux pieds le droit de simples citoyens à une vie digne.

dimanche 27 juin 2010

"Répétitions", une pièce sur le génocide rwandais, dans le Tarn, en juillet

à 40 minutes de Toulouse, à 10 minutes de Lavaur
si vous venez en train, on vient vous chercher (téléphoner au 05 63 58 61 63)
Représentations en plein air aux Combelles les 19, 21, 23 et 25 juillet 2010 à 21 h 30. Accueil du public à partir de 19 h 30
Restauration (produits de la ferme) et buvette sur place
Tarifs: 7 à 12 €
Théâtre de l'improviste
Les Combelles
81500 Ambres
05 63 58 61 63
les.combelles@alsatis.net

mercredi 23 juin 2010

Afrique : une économie en sursis-Ciné-Soupe à Béziers le 24 juin

La Cimade de Béziers
14 rue de la Rotonde
invite Survie à son Ciné-Soupe du 24 juin 2010 à 19h
Projection de
documentaire de 52 minutes de Sébastien Tézé (2005 Cameroun)
puis débat avec Maguy Mas (Survie) avant la soupe

Sur le film :
Sur le continent africain, l'économie informelle s'est imposée comme la première source de revenus pour ses habitants. La rue est devenue un terrain propice au commerce en tout genre. Vitrine de l'informel, trottoirs et chaussées constituent le creuset de toutes les ressources humaines. Aujourd'hui, deux citadins sur trois vivent de l'activité de la débrouille. Chacun peut trouver une place et construire son "business". C'est aujourd'hui la seule manière pour survivre dans une société en plein développement économique et bousculée par les inégalités.
A Yaoundé, la capitale du Cameroun, nous suivons le quotidien de ces gens qui travaillent pour survivre. A travers quelques portraits de ces travailleurs de la rue, nous donnons à voir la réalité de l'Afrique. A savoir que ce continent bouillonne d'énergie, que ses habitants en sont les acteurs principaux et que leur modèle de société n'est comparable à aucun autre car basé sur une stratégie de survie.
http://www.harmattantv.com/_uploads/complemen/article_afrique_une_econmie_en_sursis.pdf

Le Ciné-Soupe à la Cimade…
Pas de grimaces, pas de choux, la soupe à la Cimade, c’est tout un concept, citoyen et convivial. C’est tout bête en fait. On mange une soupe tous ensemble, préparée par nous même, une bonne soupe bien chaude quand il fera froid et bien fraîche quand il fera chaud. Mais il faut la mériter cette soupe.
Avant de la déguster, il y a un film à regarder et un débat à partager.
Et sur quoi vont porter ces films, me direz-vous ? C’est à ce moment là qu’il faut présenter la Cimade. Pour résumer, la Cimade est une association qui essaie d’aider les étrangers et qui cherche à combattre toutes les formes de racisme, inégalités, injustices, discriminations faîtes aux étrangers ou à ceux qui sont perçus comme tels.
Et donc la Cimade mène tout un tas d’actions dans ce sens. Il nous a semblé important de proposer un espace citoyen sur Béziers, pauvre en la matière, pour discuter de ces questions là. Et c’est ainsi que nous invitons dans nos locaux chaque fin de mois, tous ceux qui désirent s’informer et débattre, qu’ils soient acteurs associatifs, institutionnels, professionnels ou simples citoyens. Pourquoi ? Parce que personne ne devrait pouvoir dire « je ne savais pas », que personne ne devrait pouvoir dire « ça ne me concerne pas».

mardi 22 juin 2010

50 ans de Françafrique, ça suffit ! Arrêtons le soutien aux dictateurs ! Soutenons les peuples africains !

Appel à la manifestation du  13 Juillet 2010  18H Place de la République (angle bd Magenta), Paris


Le 14 juillet à Paris, des unités militaires de 14 pays africains défileront sur les Champs - Elysées, au côté des troupes françaises. Convoqués par Nicolas Sarkozy, les chefs d'État, amis de toujours de la France et des réseaux de la Françafrique : les Gnassingbé (Togo), Bongo (Gabon), Compaoré (Burkina Faso), Déby (Tchad), Sassou Nguesso (Congo Brazzaville), Biya (Cameroun) seront présents dans la tribune présidentielle.
Ceux-là, ainsi que d'autres dictateurs et putschistes, responsables pour certains du massacre d’une partie de leur population et du maintien de celle-ci dans la pauvreté, viendront s'assurer du soutien politique, économique et militaire et de leur enrichissement personnel auprès de leur ancienne puissance coloniale.
La France qui, durant la colonisation, avait abondamment pillé les ressources et utilisé les peuples comme réservoir de main d’oeuvre, poursuit depuis 50 ans sa politique par tous les moyens, au détriment du développement des pays concernés, ce qui amène de nombreux africains à migrer pour nourrir leurs familles.
Dans la plupart des pays concernés, les gouvernements de la France ont éliminé ou se sont rendus complices des assassinats de leaders qui ont combattu pour l’indépendance de leur pays comme Patrice Lumumba, Medhi Ben Barka, Félix Moumié, Ruben Um Nyobé, Ernest Ouandié, Thomas Sankara, Sylvanus Olympio, Farhat Hached.
Les autorités françaises ont mis en place des dictateurs, intégrés dans les réseaux de la Françafrique où ils côtoient l’Etat major de l’Armée, l’Elysée et des grandes entreprises comme Total, Bouygues, Bolloré, ou Areva. De l’Afrique de l’Ouest au Maghreb où Ben Ali et Mohamed VI prospèrent sur le dos de leurs peuples, l’héritage du colonialisme est toujours présent.
Aujourd’hui encore, la plupart des élections dans ces pays sont truquées, les opposants souvent emprisonnés, parfois torturés ou assassinés, par ceux là même qui défileront le 14 juillet , avec la complicité des autorités françaises.
A cette politique françafricaine s’ajoute une agriculture exportatrice européenne et la recolonisation des terres qui détruisent les productions locales, accélèrent le réchauffement climatique et contraignent les paysans africains à fuir les campagnes ou à migrer vers l’Europe. Cette « Europe Forteresse » qui fabrique des sans papiers, les exploite et les expulse sous couvert d'accords de réadmission codifiés dans la Directive Européenne de la Honte, au mépris de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

CONTRE :

· Le soutien de la France aux dictateurs qui vivent impunément des rapports néocoloniaux au détriment du développement de leurs pays et du bien-être des populations ;
· La torture, les massacres, les assassinats politiques, les trafics d'armes, et l'impunité de leurs auteurs et de leurs complices ;
· La vie chère et la hausse des produits de première nécessité en Afrique ;
· Le pillage du continent par les pays riches par le biais de leurs multinationales, de la Banque Mondiale et du FMI ;
· L'impunité, la criminalité financière et les paradis fiscaux et judiciaires ;
· La politique africaine de la France menée par Nicolas Sarkozy et ses prédécesseurs.

POUR :

· La démocratie et des élections libres et transparentes ;
· Le respect des droits humains ;
· L'annulation de la dette illégitime payée par les peuples africains ;
· L'accès de tous à l'alimentation, à l’eau, à la santé, à l'éducation, à l'emploi, à l'habitat, et à la justice ;
· Une vraie mobilisation contre le Sida et le paludisme ;
· La régularisation de tous les Sans Papiers : Grévistes en lutte depuis 8 mois et Marcheurs partis de Paris le 1er Mai pour aller interpeller les dictateurs africains réunis à Nice le 31 mai, tous ensemble unis et déterminés dans un combat commun ;
· La fermeture des bases militaires françaises en Afrique et l’arrêt de l’aide militaire et policière française aux dictateurs sous couvert d’Aide Publique au développement.

Nous, organisations françaises et africaines, exigeons un partenariat entre l’Europe et l’Afrique pour le développement et l'émancipation de l'Afrique hors de la tutelle du gouvernement français.


Manifestons contre la Françafrique ! Place de la République, Paris, le 13 juillet, à 18 h.

Bal anticolonial, 20h30, au Ministère de la régularisation de Tous
les Sans papiers, 14 rue Baudelique, 18ème, M° Simplon, (ligne
4).

contact: contact@anticolonial.net
Premiers signataires :
Union des Populations du Cameroun, CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise), CNR-MUN (Conseil National pour la Résistance - Mouvement Umnyobiste Cameroun/Allemagne), Mouvement panafricaniste de Munich (AK Panafrikanismus München), Fédération Congolaise de la Diaspora, ACTUS / prpe ( Tchad), CAAC Comores, Attac Gabon, PCOT, FTCR (Tunisie), La Voie Démocratique (Maroc) CORELSO, République Sahraouie, Collectif Gazy Tia Tanindrazana (GTT) ( Madagascar) , ARD (Alliance Républicaine pour le Développement ), Uguta-Toosa ( Djibouti) , Sortir du Colonialisme, Survie, AFASPA, MRAP, Droits Devant, CEDETIM, IPAM, ACCA - Agir aujourd'hui contre le Colonialisme, Afriques en lutte, Respaix Conscience Musulmane (RCM), Réveil des Consciences, « 93 au coeur de la République » (Aubervilliers) L'Association Culturelle des Travailleurs Immigrés de Turquie (ACTIT), Ministère de la Régularisation de Tous les Sans papiers, CNT, Union Syndicale Solidaires, FASTI , les Alternatifs, NPA, P.I.R , FASE, Parti de Gauche, PCF, Les Verts

50 ans 2 dépendance

Clip vidéo de Smockey Réal: Gideon Vink / Manivelle Productions

lundi 7 juin 2010

Tournée de conférences d'Alain Deneault sur les paradis fiscaux

Alain Deneault, l'auteur du livre Offshore. Paradis fiscaux et souveraineté criminelle, qui vient de paraître aux éditions La Fabrique, entame une tournée de conférences-débat au mois de juin en Europe, qui le conduira à Montpellier, Lyon, Saint-Étienne, Strasbourg, Paris, Bruxelles, Liège, Luxembourg, Rennes, Lannion, Nantes et Bordeaux.
La première de ces conférences aura lieu le 9 juin à Montpellier.
cliquer sur l'image pour l'agrandir















 

Autres conférences
Paradis fiscaux  et souveraineté criminelle
 
 À Lyon
Jeudi 10 juin 20 h
à la MJC Monplaisir
25 avenue des Frères Lumière 69008
(Métro D Sans Souci)

À St-Etienne
Samedi 12 juin 2010
AG de Survie

À Paris
XV°Arrdt: Mardi 15 juin
Assemblée nationale : Vendredi 18 juin

À Bruxelles
 
22 juin
À Liège
23 juin, LIbrairie Article 23
À Luxembourg
24 juin
À Strasbourg
jeudi 17 juin 2010, 20 h 
Humanis, 23, rue Wodli
Pour vous rendre rue Wodli :
Prendre la rue du Faubourg de Saverne direction Cronenbourg. Passer sous le tunnel. Les locaux d’Humanis sont installés dans les anciens bâtiments de la SNCF, sur la gauche. L’entrée se fait par la deuxième grille, près de laquelle se trouve un panneau « Humanis ». Sonner à la grille, annoncer au gardien « conférence à Humanis ».

À Rennes
Lundi 28 juin 2010
Salle Carrefour 18
À Lannion
Mardi 29 juin
À Nantes
Jeudi 1er juillet: Forum Mondial des Droits de l'Homme
À Bordeaux
6-7 juillet : Université d'été du CRID
Alain Deneault
Philosophe de formation (Université de Paris VIII)
Chercheur en sociologie à Université du Québec à Montréal (UQAM). Chaire de recherche du Canada sur la mondialisation, la citoyenneté et la démocratie .
Ses recherches et publications portent sur la fonction sociale, conceptuelle, psychique et esthétique de l’argent; les notions relatives au développement en Afrique de même que les concepts fondamentaux de la philosophie politique jaugés au regard des réalités financières offshore.

http://www.socio.uqam.ca/modules/medias/documents/pdf/syllabus/1Cycle_H10/syl_SOC1400_H10.pdf

Alain Deneault anime
Ressources d’Afrique,  un collectif d’auteurEs qui s’emploie à analyser le rôle des sociétés canadiennes en Afrique, le soutien diplomatique et politique dont elles profitent de même que le discours que tient le gouvernement canadien à leur propos. Le collectif s'intéresse aussi au développement international et à l’endettement des pays du Sud.  http://parolecitoyenne.org/node/21332&dossier_nid=20837
Alain Deneault a fait paraître des articles dans de nombreuses revues scientifiques (
Global Crime, Mouvements, Le Coq héron…) de même que dans des publications politiques telles que Billets d’Afrique, http://survie.org/auteur/alain-deneault,  À bâbord !, ou encore dans Le Devoir. http://www.ledevoir.com/politique/172471/un-bon-gars-le-canada
Il est l’auteur de
·         Paul Martin et compagnies, Soixante thèses sur la légalité des paradis fiscaux (VLB, 2004).
·         Noir Canada, Pillage, corruption et criminalité en Afrique, avec Delphine Abadie et William Sacher  Edition Écosociété,  2008   http://www.ecosociete.org/t117.php
·         Offshore. Paradis fiscaux et souveraineté criminelle,  La Fabrique  2010 

"Noir Canada" - Entrevue avec Alain Deneault – vidéo 8’50
Le prix Richard-Arès 2008 pour Noir Canada
Allocution d'Alain Deneault, récipiendaire du prix Richard-Arès du meilleur essai publié en 2008 au Québec pour l'ouvrage Noir Canada (en coll. avec Delphine Abadie et William Sacher). Vidéo 4’31

CADTM Entretien avec Delphine Abadie
, co-auteure du livre Noir Canada : Pillage, corruption et criminalité en Afrique. « Au Canada, la démocratie est en danger ! » 15 décembre 2009 par Renaud Vivien
Entrevue avec Alain Deneault
sur les activités minières en Afrique – audio 46’41 – Canada
16 juin 2008, entrevue et description par Guillaume Lamy
Poursuite bâillon - SLAPP

Écosociété menacée par une multinationale, Barrick Gold

http://www.ecosociete.org/Communique%20ecosociete.pdf

http://slapp.ecosociete.org

http://www.survie-paris.org/campagne-de-soutien-et-de.html

Dernier livre :
Offshore. Paradis fiscaux et souveraineté criminelle Alain Deneault  La Fabrique  2010 
Présentation du livre
Quelques bonnes feuilles
À l'occasion de sa sortie au Canada – vidéo 8’06
Paradis fiscaux et souveraineté criminelle qui gangrènent notre économie  
Alain Deneault
  vidéo 21’20
Entretien avec Denis Robert et Alain Deneault - Pour en finir avec la criminalité financière - Paris Françafrique ; 1h29’20 - 16 03 09
Intervention à l'Assemblée nationale française, sur les paradis fiscaux, en 2009 


POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES PARADIS FISCAUX ET JUDICIAIRES 

Taxer les transactions financières :
Associations et syndicats lancent une pétition citoyenne adressée au G20

Communiqué de presse , 18 mai 2010
Cette semaine se réunissent les Ministres des Finances européens, ainsi que la Conférence internationale du G20 sur la régulation financière, accueillie par Angela Merkel le 20 mai à Berlin. Ces réunions se tiennent alors que les Etats de la zone Euro annoncent des plans de restrictions pour satisfaire les exigences des marchés.
À un mois du G20 de Toronto, de nombreuses organisations de la société civile ont choisi cette semaine pour affirmer une mobilisation internationale en faveur d’une taxe sur les transactions financières (TTF). Depuis plusieurs mois, un mouvement international se développe en effet pour des taxes sur les transactions financières : aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Allemagne, en Italie, en Autriche, en Australie... En France, s'est formée une coalition sans précédent d'organisations syndicales, écologiques, de solidarité internationale et citoyennes [1]. Dans leur diversité d’actions et de préoccupations, elles se rejoignent sur le même diagnostic : de telles taxes doivent être établies d’urgence pour répondre aux défis globaux d’aujourd’hui.
Ensemble, ces organisations lancent en France, lors de cette semaine d'action, une pétition qui rejoint un mouvement citoyen international appelant les leaders du G20, dont Nicolas Sarkozy, à mettre en place une taxation globale des transactions financières [2].
Chaque jour, 6 000 milliards de dollars s’échangent sur les marchés financiers : même à un faible taux, la taxation de ces transactions dégagerait chaque année des centaines de milliards de revenus à redistribuer et contribuerait à dissuader les comportements les plus spéculatifs.
La taxation des transactions financières permettrait :
•    De financer les urgences sociales et environnementales mondiales, telles que la lutte contre la pauvreté, le changement climatique et les pandémies meurtrières.
•    De promouvoir aussi une plus grande stabilité du système financier, en réduisant la spéculation, néfaste à l’économie réelle.
Notes aux rédactions :

[1] ACTION CONSOMMATION, AIDES, AITEC, Les Amis de la Terre, Attac France, CCFD – Terre solidaire, CFDT, CGT, CRID, FSU, Oxfam France, Réseau Foi et Justice, RITIMO, SOLIDAIRES, WWF.
[2] Le texte de la pétition citoyenne à la laquelle appellent les organisations est disponible sur leurs sites respectifs, ainsi que sur le site centralisateur : www.makefinancework.org/?lang=fr/

Contacts presse :
- Action consommation : Yann Fiévet, info@actionconsommation.org
- AIDES : Floriane Culter, 01 41 83 46 32 / 06 20 19 23 81
- AITEC : Gildas Jossec,  01 43 71 22 22
- Les Amis de la Terre : Caroline Prak, 01 48 51 18 96 / 01 48 51 32 22 /  caroline.prak@amisdelaterre.org
- Attac France : Thomas Coutrot, 06 24 56 79 32
-
CCFD – Terre solidaire : Véronique de La Martinière, 01 44 82 80 64 / v.delamartiniere@ccfd.asso.fr
- CFDT : Damien Cerqueus, 01 42 03 80 12 / atdepresse@cfdt.fr
- CGT : Jacques Delallée, 01 48 18 84 70 / presse@cgt.fr
- CRID: Ronack Monabay, r.monabay@crid.asso.fr
- FSU : Agnès Verdurand, 06 62 52 95 21 / 01 41 63 27 40
Guillaume Prox, 06 50 00 35 73 / 01 41 63 27 37
- Oxfam France : Magali Rubino, 01 56 98 24 45 / 06 30 46 66 04 / mrubino@oxfamfrance.org
- RITIMO: Myriam Merlant, 01 44 64 74 14 / m.merlant@ritimo.org
- SOLIDAIRES : Gérard Gourgechon, 01 58 39 30 20 / gerard.gourguechon@solidaires.org
- WWF: Elise Buckle, +41 79 278 48 90  elise.buckle@wwf.panda.org


Le CCFD-Terre Solidaire salue l’initiative pionnière de la Région Île-de-France dans la lutte contre les paradis fiscaux
Le CCFD-Terre Solidaire se félicite de l’apparition prochaine du premier « Territoire Stop paradis fiscaux »
Paris, le 3 juin 2010

La région Île-de-France va exiger des banques qu'elles publient leurs comptes pays par pays.
Le CCFD-Terre Solidaire salue l'initiative pionnière de la Région Île-de-France dans la lutte contre les paradis fiscaux.

Le CCFD-Terre Solidaire se félicite de l'apparition prochaine du premier « Territoire Stop paradis fiscaux »
, démarche qu'il appelle de ses vœux depuis plus d'un an avec ses partenaires de la campagne Stop paradis fiscaux (1). Le 16 juin prochain, la Région Île-de-France votera pour mettre en œuvre l'engagement pris entre les deux tours par la liste majoritaire de ne plus travailler avec les banques présentes dans les paradis fiscaux.

La résolution soumise au vote par le groupe Europe Ecologie ne se contente pas d'appeler au respect d! e la loi de décembre 2009, qui oblige les banques françaises à faire état du détail de leurs activités dans les 18 paradis fiscaux (2) listés par la France. Elle demande aux partenaires financiers de la région Île-de-France de publier, pour chaque pays où ils opèrent, le nom de leurs filiales et succursales, le chiffre d'affaires, le bénéfice, les effectifs et l'impôt payé.

Pour Jean Merckaert, spécialiste des paradis fiscaux au CCFD-Terre Solidaire, « cette exigence marque un tournant dans la lutte contre les paradis fiscaux : pour la première fois, au lieu de s'attaquer à une liste forcément incomplète de paradis fiscaux, c'est à leurs principaux utilisateurs qu'on demande d'être transparents. C'est une première au niveau mondial. Le principe est simple&nbs! p;: si la banque n'a rien à cacher, elle n'aura aucun souci à s'expliquer sur son activité pays par pays ».

Il ajoute : « Le CCFD-Terre Solidaire veillera à ce que ces informations soient rendues publiques et qu'elles soient un critère déterminant dans le choix des partenaires financiers de la Région Île-de-France. Nous souhaitons à présent que l'initiative francilienne fasse des petits et s'étende au-delà des banques, à l'ensemble des entreprises multinationales ».

Jusqu'à présent, en effet, les multinationales peuvent générer leurs profits dans les pays du Sud, ou en France, et les faire apparaître dans leurs filiales fictives des paradis fiscaux pour échapper à l'impôt. Cette évasion fi scale coûte aux pays du Sud 125 milliards d'euros de recettes f! iscales, qui leur permettraient de lutter contre la faim et la pauvreté. C'est pourquoi le CCFD-Terre Solidaire plaide pour que les normes comptables internationales soient modifiées, afin d'obliger les multinationales à présenter leurs comptes pays par pays. Il se mobilise pour que la France fasse de cette réforme une priorité du G20 en 2011. Récemment, la Commission européenne et l'OCDE ont exprimé leur intérêt pour cette proposition.

(1) Les organisations à l'origine de la campagne Stop paradis fiscaux sont : la CFDT, la CGT, Solidaires, le SNUI, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD - Terre Solidaire), Oxfam France, Attac et la Plate-forme paradis fiscaux et judiciaires. http://www.stopparadisfiscaux.fr/

(2) Le CCFD-Terre Solidaire a calculé que ces 18 paradis fiscaux ne pèsent que 0,25% de la finance offshore mondiale. Voir sur notre site le rapport « Paradis fiscaux, bilan du G20 en 10 questions ». http://www.ccfd-terresolidaire.org/

Contacts-presse : Nathalie Perramon - 01 44 82 80 67 - n.perramon@ccfd.asso.fr  et Véronique de La Martinière - 01 44 82 80 64 - v.delamartiniere@ccfd.asso.fr


Sur proposition des élus écologistes, le Conseil régional

d'Ile de France s'attaque aux paradis fiscaux

Communiqué de presse Europe Ecologie – 3 juin 2010



Europe Ecologie a placé les questions d'éthique et l'exigence de
transparence au premier rang des valeurs sur lesquelles elle a fait
campagne, lors des récentes élections régionales.

Parmi les applications concrètes de cet engagement, elle a affirmé son
intention de lutter contre le recours, par des établissements financiers
et
donc par certains de leurs clients, aux paradis fiscaux. Europe Ecologie
s'est engagée à ce que la Région Ile de France prenne en compte, pour le
choix de ses partenaires, la mesure dans laquelle ils exercent des
activités, directement ou à travers des filiales, dans les Etats et
territoires "non coopératifs" avec l'administration fiscale française.

Tel est le sens d'un projet de délibération, proposé par Europe Ecologie,
et que l'exécutif du Conseil régional vient d'inscrire à l'ordre du jour
de
sa prochaine session plénière, qui se tiendra les 17 et 18 juin.

Europe Ecologie se félicite de cette décision de la majorité régionale, à
l’élaboration de laquelle Madame de la Gontrie, Première vice-présidente
encharge des finances a apporté une contribution décisive.

Ce projet de délibération affirme, d'abord, l'exigence de transparence
posée par la Région à l'égard de ses partenaires financiers.

Elle vise ensuite les banques continuant de travailler, directement ou par
leurs filiales, dans l'un des 18 pays figurant sur une liste publiée en
février 2010 par le gouvernement, en application de la loi du 30 décembre
2009. Le Conseil régional sera particulièrement attentif à l’éventuelle
activité des établissements dans ces pays.

Pour l'ensemble des établissements financiers aux services desquels il
aura recours, le Conseil régional exigera un "rapport pays par pays"
indiquant annuellement, pour tous les pays où ces établissements ou leurs
filiales sont actifs, les caractéristiques de ces activités et les
effectifs employés sur place.

Ces éléments constitueront un critère d'appréciation pour la décision de
continuer, ou de commencer, d'avoir recours aux services de ces banques.

Ces dispositions s'appliqueront à toutes les banques travaillant en
France, que leur siège soit en France ou à l'étranger.

Le projet de délibération indiquera enfin que le Conseil régional se
réserve le droit de modifier et étendre ce dispositif, chaque année, au vu
d'un rapport rendant compte de son application.


« Une collectivité locale s’engage enfin concrètement contre les paradis
fiscaux ! Europe Ecologie montre ainsi que l’action politique peut aboutir
à une plus grande transparence de la part des acteurs financiers. Les élus
écologistes invitent les autres collectivités territoriales en France et
dans d’autres pays, à agir de la sorte pour contribuer à une reconstruction
crédible du système financier international », déclare Cécile Duflot,
Présidente du groupe Europe Ecologie - les Verts au Conseil régional d’Ile
de France et Secrétaire nationale des Verts.

« En ces temps de rigueur pour les finances publiques, l’évasion fiscale,
en particulier vers les paradis judiciaires et fiscaux, est un scandale.
La région Ile de France ouvre la marche, par ces premières mesures concrètes,
contre ces pratiques. Elle inaugure ainsi la réponse à une vive attente de
nos concitoyens », déclare Robert Lion, conseiller régional Europe
Ecologie–Les Verts en Ile de France.

- Cécile Duflot, Présidente du groupe Europe Ecologie - les Verts au
Conseil régional d’Ile de France et Secrétaire nationale des Verts
- Robert Lion, conseiller régional Europe Ecologie – Les Verts en Ile de
France

Contact presse : Michael Luzé, au 06 63 63 40 08




Pour signer la pétition en direction du G20 "taxation des transactions financières" www.makefinancework.org/?lang=fr/
Pour en savoir encore plus :