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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

vendredi 12 juin 2009

Perpignan : en finir avec la guerre d'Algérie

Projection –débat
Mardi 16 juin, 19h10, au cinéma le Castillet

« Mémoires de guerre et de paix» (52 minutes)
3ème volet de la série documentaire de Mehdi Lallaoui « En finir avec la guerre… »
Organisée par le collectif PCDPHFA (Pour un Centre de Documentation à Perpignan sur l’Histoire Franco-Algérienne)
A l’issue de la projection, pourront s’instaurer un débat et des échanges avec le réalisateur, les organisateurs et Georges Treilhou.
Pour davantage d’informations, on peut contacter Jacky Mallea (membre de l’Association nationale des Pieds-Noirs progressistes)
ICI
Le 8 janvier 2004, quatre anciens soldats du contingent créent l’Association des Anciens Appelés en Algérie contre la Guerre (4ACG). Comme des centaines de milliers de jeunes français, ils ont participé à cette sale guerre. Plusieurs dizaines d’années plus tard, ce passé leur revient en boomerang. Un passé qui ne passe pas et qu’ils veulent transmettre pour nous aider à comprendre.
« À cet époque-là, nous les gars du contingent nous ne disions rien et n’avons pas eu le courage de hurler notre désaccord au monde. Aujourd’hui, nous avons décidé de refuser la retraite du combattant et d’en reverser le montant à des populations souffrant de la guerre ou à des organismes œuvrant pour la paix. Ce que nous avons vu et vécu en Algérie, l’inutilité de ce conflit, la conscience de l’horreur de la guerre, le désir de transmettre cette mémoire aux jeunes générations, nous poussent dans cette démarche ».
« Nous venions de nos campagnes pour une mission que nous pensions noble, mais la réalité était tout autre On opposait aux atrocités de nos adversaires, nos propres atrocités. Tout ce que l’on nous a fait faire était couvert par l’impunité, le droit et la justice étaient dans notre camp. Nous, on pouvait y aller. C’est parce qu’on peut devenir le contraire de tout ce qu’on nous a appris à l’école, qu’il nous faut essayer de transmettre. Nous avons vécu avec cette honte, il faut nous libérer à présent».

Qui sont-ils ?

Georges Treilhou. Président de l’association. Né le 8 janvier 1936, au Garric (Tarn). Parents agriculteurs et paysan lui-même, père de cinq enfants. 15 mois en Algérie de 1957 à 1958.
Armand Vernhettes. Né le 9 mars 1937 à Monjoux (Aveyron). Aîné de sept enfants, parents agriculteurs. BEP agricole, Ecole des bergers de Roquefort. Agriculteur à partir de 14 ans. Classe 57. 23 mois en Algérie (Grande Kabylie).

Rémi Serre. Né le 15 février 1938 dans les montagnes du sud de l’Aveyron.Fils de petits paysans, ouvrier agricole jusqu’à l’armée. Père de trois enfants. Retraité aujourd’hui avec un projet de ferme-mémoire. 30 mois de guerre en Algérie.
Michel Delsaux. Né le 9 mars 1937 à Frenyes dans le Pas-de-Calais. Éleveur ovin et maire de Montredon Labessonié (Tarn) depuis 1989. 14 mois en Algérie.

Depuis 2004, les membres de l’association reversent intégralement chaque année leur pension d’ancien combattant (542 euros par an) à une œuvreou un organisme ayant pour vocation la promotion de la paix, le développement ou la fraternité.
Lire Ces anciens soldats français pas comme les autres, par Mounir Cheriffa, Midi Libre (Algérie), 20/5/2009


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Cérémonie fasciste interdite
Les organisations anticolonialistes du département regroupées dans le collectif « Pour un centre de documentation à Perpignan sur l’histoire franco-algérienne » avaient lancé un appel à manifester le dimanche 7 juin pour s’opposer au traditionnel hommage pro OAS organisé par les fascistes de l’ADIMAD (amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française) devant la stèle érigée à l’intérieur du cimetière nord de Perpignan. Cet appel, relayé nationalement par Jean-François Gavoury, Président de l'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS et la Ligue des Droits de l’Homme, a atteint son but. Le Préfet a du prendre un arrêté d’interdiction de « toute manifestation et de tout rassemblement » aux abords du cimetière. De son côté, le Président de la délégation spéciale mise en place à Perpignan a fait fermer le cimetière. Finalement, la cérémonie nationale prévue par l’ADIMAD s’est déroulée le lendemain, quasi clandestinement, devant une dizaine de nostalgiques de l’Algérie française.



Stèle inaugurée le 5 juillet 2003, dans le cimetière du Haut-Vernet de Perpignan à la mémoire des quatre fusillés de l’OAS :

Bastien-Thiry, instigateur et acteur de l’attentat du « Petit-Clamart », le 22 août 1962, qui visait à abattre le Chef de l’Etat, le général Charles de Gaulle,
Degueldre : chef des escadrons de la mort à Alger, qui dirigea l’attentat contre six Inspecteurs des Centres sociaux éducatifs, le 15 mars 1962,
Dovecar et Piegts, impliqués dans l’assassinat du commissaire central d’Alger, Roger Gavoury, le 31 mai 1961.

Une stèle identique, érigée au cimetière de Marignane (13), a été retirée par décision de justice en 2008. Les anticolonialistes de Perpignan continuent d'exiger le retrait de cette stèle du lieu public qu'est le cimetière du Haut-Vernet.

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