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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

dimanche 4 janvier 2015

Flintlock 2015 : 20 pays participeront à l'exercice militaire dirigé par l'US Africom au Tchad en février

par Antonio Mazzeo, 3/1/2015. Traduit de l'italien par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les forces armées italiennes vont participer à une opération militaire multinationale à plusieurs volets sous commandement US au Tchad. Du 16 février au 9 Mars 2015 un contingent italien participera à "Flintlock 2015" (Pierre à fusil 2015), l'exercice principal d'intervention d'urgence de l'US Africom, le commandement militaire US pour le continent africain.  
Les opérations seront coordonnées par un centre interarmes dans la capitale N'Djamena et
se dérouleront principalement au Tchad et, d'accessoirement, également au Cameroun, au Niger, au Nigeria et en Tunisie. Flintlock 2015 verra la participation de plus de 1 200 soldats de vingt pays (outre l'Italie, la Belgique, le Burkina Faso, le Danemark, le Canada, le Tchad, l'Estonie, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Lituanie, le Mali, la Mauritanie, la Norvège, les Pays-Bas, la République tchèque, le Sénégal, l'Espagne, les USA et la Suède). "Sous la direction du US Special Operations Command Forward – West Africa (Commandement avancé des opérations spéciales US - Afrique de l'Ouest), Flintlock est un exercice conjoint visant à améliorer l'échange d'informations aux niveaux opérationnel et tactique dans la région du Sahara et à promouvoir une coopération et une coordination plus étroites", dit le Commandement de l'US Africom.  
"Cet exercice vise à l'interopérabilité et au renforcement des capacités des forces militaires antiterroristes du continent africain, de l'Occident et des USA. Il renforce les institutions de sécurité et développe la coopération mutuelle entre les pays adhérant au Partenariat transsaharien contre le terrorisme (Trans-Sahara Counter-Terrorism Partnership, TSCTP). Flintlock permet également à l'US Africom de développer des initiatives de formation militaire et de coopération régionale multinationale".
Le général Ngoboungue et l'ambassadeur Knight
Le choix par le Commandement US du Tchad pour mener le plus grand exercice annuel du continent africain, a été particulièrement bien accueilli par le gouvernement et les autorités militaires locales. "Il s'agit un événement très important pour l'histoire militaire de notre pays", a dit le général Zakaria Ngobongue, commandant de l'armée du Tchad. "Les forces armées nationales développeront les activités de formation de Flintlock ‘15 avec la conscience de contribuer au renforcement des relations entre les militaires des pays participants et de leur capacité à assurer des conditions de stabilité pour la croissance et le développement de la région. Cet exercice récompense l'engagement et les progrès de notre armée, durant toutes ces années, dans l'octroi de sécurité et de stabilité à notre peuple".
La disponibilité du Tchad à accueillir Flintlock 2015 a été particulièrement appréciée par Washington. "L'exercice multinational est un parfait exemple de coopération régionale et internationale entre partenaires africains, européens et nord-américains", a déclaré l'ambassadeur US au Tchad, James A. Knight. " La réalisation de Flintlock ‘15 est due à la réussite et aux leçons apprises au cours des exercices précédents, menés sans interruption depuis 2005 pour réduire le poids et toutes les formes de soutien à des organisations extrémistes violentes".

Les jeux de guerre prévus dans les prochains mois au Tchad étaient au centre d'une conférence sur la coopération sécuritaire dans la région du Sahel", tenue à N'Djamena à la mi-décembre, qui a réuni les chefs traditionnels du pays, les responsables des forces armées nationales, l'ambassadeur US Knight et le général James B. Linder, commandant en chef du Commandement des opérations spéciales US en Afrique
 
"Les menaces qui viennent des organisations extrémistes exigent une approche plus agressive de la part des pays de la région les plus touché", a déclaré Sa Majesté le Sultan Tamita Djidingar, président de l'Association des chefs traditionnels, co-organisatrice de l'événement. "Les militaires ne doivent plus être vus comme l'autre et ne doivent pas être une entité étrangère», a déclaré Sa Majesté le Sultan. "La coalition civilo-militaire doit être le rideau qui barre la route à toutes les formes d'extrémisme, au terrorisme et aux trafiquants. En se faisant l'hôte de Flintlock 2015, le Tchad a une occasion unique de renforcer le partenariat entre les forces militaires régionales et internationales, ainsi que celui entre la population civile du pays et ses forces armées. Nous allons combattre ensemble et, ensemble, nous allons vaincre le mal commun". 
Le Tchad, un des pays les plus pauvres d'Afrique, a vu croître  durant la dernière décennie son rôle en tant qu'acteur politique et militaire régional. "Les crises au Mali et en République centrafricaine, en particulier, ont fourni à N'Djamena la possibilité de se proposer comme acteur militaire et diplomatique toujours plus actif sur ces théâtres difficiles", écrit Vincenzo Gallo dans une étude récente publiée par Centre international d'études, Cesi. "Cette approche entreprenante a eu le triple effet de favoriser le renforcement des relations avec les pays occidentaux engagés dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, en premier lieu la France et les USA, de démontrer à l'opinion publique internationale la volonté de N'Djamena d'employer les ressources considérables consacrées à la défense non seulement à des objectifs de sécurité intérieure mais aussi au maintien de la stabilité régionale, et enfin de consolider son rôle d'acteur émergent en Afrique".
Idriss Déby

Les choix politico-militaires du Tchad ont cependant impliqué d'énormes sacrifices en termes de ressources économiques et de vies humaines. "Au cours de la dernière décennie, les revenus immenses du pétrole ont permis au président du Tchad, Idriss Déby Itno, au pouvoir sans interruption depuis 1990, d'investir des sommes considérables dans le secteur de la défense», ajoute Vincenzo Gallo. Selon les données officielles, en 2011 le Tchad a alloué 2,6% de son PIB aux dépenses militaires. La seule participation opérations aux opérations au Mali avec la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine) a coûté au Tchad environ 114 millions de $, tandis que plus de 30 soldats tchadiens ont été tués au combat. La contribution du Tchad aux opérations de maintien de la paix de l'Union africaine en République centrafricaine a eu des formes et des résultats discutables; en avril 2014, le gouvernement a officialisé le retrait du contingent de 850 soldats, après qu'il eut été établi que certains soldats tchadiens avaient ouvert le feu sans discernement contre des civils.
Bangui, République Centrafricaine, décembre 2013 : des militaires français "neutralisent" un soldat tchadien

Actuellement, parmi les principaux fournisseurs d'armes au Tchad, on trouve l'Ukraine, la Belgique, la Russie, Israël, la Chine et, immanquablement, l'Italie. En 2014, la société Alenia Aermacchi (Groupe Finmeccanica) a livré à la Force aérienne tchadienne un avion de transport tactique C-27J "Spartan". Un autre C-27J avait été livré en décembre 2013. Pour les deux avions, le régime de N'Djamena a déboursé plus de 106 millions de $; l'accord avec Alenia Aermacchi a également prévu la fourniture de soutien logistique, de pièces de rechange et de kits de protection balistique, de recherche et secours.

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