Le
vendredi 7 avril à 20 h 30 aura lieu au cinéma de Millau la
projection du film "Capitaine Thomas Sankara" de Christophe
Cupelin. A l'aide d'images d'archives, pour certaines introuvables il
y a peu, ce documentaire nous fait revivre le parcours d'un homme qui
exerça le pouvoir au Burkina Faso de 1983 à 1987.
Thomas
Sankara fut un chef d'État unique en son genre. Pas seulement parce
que proche
du peuple : il participait à des courses cyclistes ou jouait à
l’occasion de la guitare électrique en public. Mais parce que son
intégrité et son engagement le conduiront à se battre en faveur de
l'indépendance politique du pays, de son désendettement, mais aussi
de l'éducation des jeunes, de l'émancipation des femmes et de
l'éradication de la corruption.
Dans
ses discours, Thomas Sankara n’avait de cesse de dénoncer le
colonialisme et le néocolonialisme, notamment de la France en
Afrique. A la tribune des Nations Unies, il a courageusement plaidé
pour le droit des peuples à pouvoir manger à leur faim, boire à
leur soif, être éduqués.
Socialiste,
écologiste, il plante des arbres pour lutter contre la
désertification, fait vacciner les enfants de manière intensive,
instaure des tribunaux populaires pour les fonctionnaires corrompus
et veut libérer la femme de la "domination
féodale"
de l'homme.
Mais
Sankara dérange, et pas seulement par son style. Face à la presse,
il reproche à François Mitterrand d’avoir accueilli en France
Pieter W. Botha, le numéro deux du régime de l’apartheid en
Afrique du Sud, et Jonas Savimbi, le rebelle angolais, soutien du
régime ségrégationniste.
A
la tribune de l'OUA (Organisation
de l'unité africaine),
en juillet 1987, il appelle les autres États du continent à ne pas
payer la dette extérieure. "La
dette ne peut pas être remboursée parce que, si nous ne payons pas,
nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Par contre, si nous payons,
c’est nous qui allons mourir. Que celui qui veut payer prenne son
avion et aille tout de suite à la Banque mondiale !",
lance-t-il devant les autres dirigeants du continent.
Comme il le pressentait lui-même, ce brillant dirigeant qui fait trembler le monde des puissants sera assassiné le 15 octobre 1987 …assassinat pour lequel la justice militaire du Burkina Faso a demandé à la justice française la levée du secret défense pour déterminer le rôle que la France aurait joué dans sa mort. En visite au Burkina Faso fin mars 2017, Claude Bartolone, président de l'Assemblée Nationale, se dit favorable à ce que la vérité triomphe… Nous attendons les actes.
Comme il le pressentait lui-même, ce brillant dirigeant qui fait trembler le monde des puissants sera assassiné le 15 octobre 1987 …assassinat pour lequel la justice militaire du Burkina Faso a demandé à la justice française la levée du secret défense pour déterminer le rôle que la France aurait joué dans sa mort. En visite au Burkina Faso fin mars 2017, Claude Bartolone, président de l'Assemblée Nationale, se dit favorable à ce que la vérité triomphe… Nous attendons les actes.
Trente
ans après sa mort, l’influence
de Thomas Sankara, tout comme celle de Nelson Mandela ou de Patrice
Lumumba est considérable en Afrique. Son nom reste gravé dans
toutes les mémoires.
La
projection sera suivie d'un débat avec des membres du Comité
Thomas Sankara de Montpellier.
Vous
pourrez également déguster des pâtisseries et des boissons
africaines.
Et
la Librairie
Plume sera présente
avec de nombreux ouvrages concernant Thomas Sankara, le colonialisme
et la Françafrique.
Cette
soirée s'inscrit dans le cadre de la
semaine anticoloniale et antiraciste.
Elle est le fruit d'une co-organisation entre des membres des
associations Radio Larzac et Survie.
L'association Survie
est née en 1984. Elle dénonce toutes les formes d'intervention
néo-coloniale française en Afrique et milite pour une refonte
réelle de la politique étrangère de la France en Afrique. Elle
propose une analyse critique et des modalités d'action encourageant
chacun à exiger un contrôle réel sur les choix politiques faits en
son nom. Elle rassemble les citoyens et citoyennes qui désirent
s'informer, se mobiliser et agir contre la Françafrique, un système
qui perdure au mépris des peuples, en Afrique comme en France. Pour
les personnes intéressées par cette association, nous pourrons nous
rencontrer le vendredi 7 avril au cinéma de Millau.
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