Survie s’associe à cette démarche collective face aux
nombreux cas concernés par le secret défense. Les candidat.e.s aux
prochaines élections en France doivent s’engager à lever le secret
défense et permettre l’accès aux archives encore aujourd’hui
inaccessibles aux citoyen.ne.s, juristes, historien.e.s, chercheur.e.s,
magistrat.e.s et familles de victimes.
Adresse aux candidats aux élections présidentielles et législatives françaises de 2017
Dans un État de droit comme la France, qui se présente sur la scène
internationale en donneur de leçon en matière de droits de l’homme,
comment expliquer que le seul fait d’invoquer simplement la raison
d’état ou le secret défense permette aux institutions de faire échec à
l’exigence de vérité et de justice des victimes et des citoyens.
Combien de temps encore, les représentants de l’État français vont-ils pouvoir, sans contrôle réel et indépendant :


Il est de la responsabilité de chaque citoyen de veiller à ce que les
valeurs de la République qui sont le socle du pacte démocratique, gage
de vérité et de justice, soient pleinement respectées en toute
circonstance.
Une demande de levée du secret défense vient d’être envoyée par le
juge burkinabé chargé de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara et
de ses collaborateurs ; une enquête de l’émission Envoyé Spécial vient
de replacer l’assassinat des journalistes Ghislaine Dupont et Claude
Verlon, le 2 novembre 2013 au nord Mali au-devant de l’actualité
démontrant les tentatives de certains services de l’État de cacher la
vérité ; comble de scandale, l’affaire Borrel qui dure depuis déjà plus
de 20 ans, a encore une fois mis en évidence un énième dysfonctionnement
de la justice française après la découverte de la destruction des
scellés en novembre 2015 ; cinquante et un ans après les faits et
quarante et un an d’instruction, le secret défense tient en échec la
justice sur la vérité de l’enlèvement et de la disparition de Mehdi Ben
Barka.
Il est de notre responsabilité de citoyen d’empêcher que la raison
d’état et son paravent « le secret défense » ne servent trop souvent à
voiler les dérives, voire les turpitudes des services et responsables de
la Nation. Aucun des cas cités ne met en danger la sécurité de l’état
et l’autocontrôle instauré depuis 1998 par une commission administrative
est notoirement lacunaire et contraire aux engagements européens de la
France.
C’est pourquoi, membres de familles de victimes d’assassinats,
associations, chercheurs, journalistes, magistrats, avocats, nous avons
décidé de nous regrouper pour interpeller les candidats aux élections
présidentielle et législative.
Ensemble nous leur demandons de s’engager pour que non seulement dans
ces dossiers le secret défense n’entrave plus la justice et la vérité
mais qu’en outre ils et qu’elles s’engagent sur le nécessaire contrôle
par une juridiction indépendante de la notion et de l’usage du Secret
Défense.
Premières signatures :
Familles de victimes
pour Thomas Sankara et Frédéric Kiemdé : Mariam Sankara, Nagnouma Bailou, Aïda Georges Kiemdé
pour le juge Borrel : Elisabeth Borrel
pour Maurice Audin : Michèle Audin, Pierre Audin
pour Mehdi Ben Barka : Bachir Ben Barka
pour Ghislaine Dupont et Claude Verlon : Marie-Solange Poinsot, Denise Verlon, Marie-Pierre Ritleng
pour le camp de Thiaroye : les familles de Kotou Diakité, Fasséry
Coulibaly, Tindaogo Bélem, Souleymane Doucouré, Mbap Senghor, Antoine
Abibou
Chercheurs et historiens
Armelle Mabon, Vincent Hiribarren, Amber Murrey-Ndewa, Charlotte
Lacoste, Thomas Deltombe, Marielle Debos, Sonia Combe, Odile Tobner,
Thomas Potdevin, Raphaël Grandvaud, François Graner, René Gallissot,
Lluis Sala-Molins, Brian Peterson, Francis Arzalier, Jean Claude
Rabeherifara, Ludivine Bantigny, Vincent Bonnecase, Olivier Le Cour
Grandmaison, Patrice Bouveret
Avocats et juristes
Emmanuel Daoud, Géraud de la Pradelle, Emmanuel Cattier, Louis
Joinet, Maurice Buttin, Anne Crenier, Safya Akorri, Henri Thulliez
Journalistes
Maria Malagardis, Christophe Boisbouvier, Denis Robert, Dominique
Vidal, Rémi Carayol, Jean-Paul Bobin, Olivier Piot, Antoine Dreyfus,
Jean-Pierre Tuquoi, Alain Lebaube, Hervé de Williencourt, Eric Le Braz,
Geoffroy Livolsi, Pat Perna, Rosa Moussaoui, Benoît Collombat
Associations
Réseau « Justice pour Sankara justice pour l’Afrique », Comité de
soutien à Elisabeth Borrel, Mémoire vivante, Institut Ben Barka –
Mémoire vivante, Survie, Sortir du Colonialisme, CPCR (Collectif des
Parties Civiles pour le Rwanda), ARDHD (Association pour le Respect des
Droits de l’Homme à Djibouti), AMDH / IDF (Association Marocaine des
Droits Humains-Paris/IDF), association « Les Amis de Ghislaine Dupont et
Claude Verlon », Au nom de la mémoire, AFASPA (Association française
d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique), Comité Sankara de
Montpellier, Syndicat de la Magistrature
Autres personnalités
Isabelle Carré, Jean-Loup Schaal (ARDHD), Alain Gauthier (CPCR),
Dafroza Gauthier (CPCR), Danièle Gonod, Boubacar Boris Diop, Bruno
Jaffré, Henri Pouillot, Laurence Dawidowicz (Survie), Pierre Jaladeau
(CFI), Alain Fredaigue (MSF) Laurence Lacour (éditrice), Loïc Faujour
(dessinateur), Patrick Filliou, Mehdi Lallaoui
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