Une projection-débat organisée avec le soutien et la participation de plusieurs associations, dont Survie
Gerboise bleue, premier essai atomique français effectué le 13 février 1960 dans le Sahara à Reggane en Algérie, est le point de départ de la puissance nucléaire de la France. Il s’agit de tirs aériens radioactifs puissants effectués dans des zones appartenant à l’armée française, l’Algérie étant à l’époque un territoire français. Suivront des essais souterrains, et ce même après l’indépendance de l’Algérie.
De 1960 à 1978, 30 000 personnes auraient été exposées dans le Sahara. L’armée française a reconnu officiellement neuf irradiations. Aucune plainte contre l’armée ou le Commissariat à l’Energie Atomique n’a abouti. Trois demandes de commission d’enquête ont été rejetées par la commission de la défense nationale.
Partant à la rencontre des protagonistes de cet épisode de l’histoire coloniale, classé encore "Secret défense", le réalisateur franco-algérien interroge la mémoire de ceux qui ont vécu ces essais en atmosphère (d’une puissance quatre fois supérieure à Hiroshima) et qui, depuis, en subissent les conséquences dans leur chair. Vétérans français et Touaregs nous racontent comment les tirs se sont réellement déroulés, dans le mépris total des normes les plus élémentaires de sécurité. Et comment la République française, n’ayant reconnu officiellement que 9 cas d’irradiation, a, jusqu’en 2008, refusé toute responsabilité dans les différentes maladies développées depuis lors, aussi bien par les anciens appelés de retour chez eux que par les populations locales demeurées sur place.
Suite à la mobilisation de l’AVEN (Association des Vétérans des Essais nucléaires crée en 2001), un projet de loi concernant l’indemnisation des victimes doit être présenté au Parlement. Ce projet de loi restant très en retrait de ses revendications initiales, l’AVEN, qui s’associe à la sortie du film, a décidé d’amplifier son action afin d’obtenir une véritable loi de reconnaissance.
De 1960 à 1978, 30 000 personnes auraient été exposées dans le Sahara. L’armée française a reconnu officiellement neuf irradiations. Aucune plainte contre l’armée ou le Commissariat à l’Energie Atomique n’a abouti. Trois demandes de commission d’enquête ont été rejetées par la commission de la défense nationale.
Partant à la rencontre des protagonistes de cet épisode de l’histoire coloniale, classé encore "Secret défense", le réalisateur franco-algérien interroge la mémoire de ceux qui ont vécu ces essais en atmosphère (d’une puissance quatre fois supérieure à Hiroshima) et qui, depuis, en subissent les conséquences dans leur chair. Vétérans français et Touaregs nous racontent comment les tirs se sont réellement déroulés, dans le mépris total des normes les plus élémentaires de sécurité. Et comment la République française, n’ayant reconnu officiellement que 9 cas d’irradiation, a, jusqu’en 2008, refusé toute responsabilité dans les différentes maladies développées depuis lors, aussi bien par les anciens appelés de retour chez eux que par les populations locales demeurées sur place.
Suite à la mobilisation de l’AVEN (Association des Vétérans des Essais nucléaires crée en 2001), un projet de loi concernant l’indemnisation des victimes doit être présenté au Parlement. Ce projet de loi restant très en retrait de ses revendications initiales, l’AVEN, qui s’associe à la sortie du film, a décidé d’amplifier son action afin d’obtenir une véritable loi de reconnaissance.
Lire le Dossier de presse
Film soutenu par
L'AVEN (Association des vétérans des essais nucléaires)
L'ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) http://www.arac-et-mutuelle.org/
La CRIRRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) http://www.criirad.org/
La FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie) http://www.fnaca.org/
La Ligue des droits de l'homme http://www.idh-toulon.net/
La Ligue de l'Enseignement http://www.laligue.org/
Le CDRPC (Observatoire des armements) http://www.obsarm.org/
Le Mouvement de la Paix http://www.mvtpaix.org/
Le Réseau “Sortir du Nucléaire” http://www.sortirdunucleaire.org/
L'APHG (Association des Professeurs d'Histoire et Géographie) http://www.aphg.asso.fr/
L'ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) http://www.arac-et-mutuelle.org/
La CRIRRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) http://www.criirad.org/
La FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie) http://www.fnaca.org/
La Ligue des droits de l'homme http://www.idh-toulon.net/
La Ligue de l'Enseignement http://www.laligue.org/
Le CDRPC (Observatoire des armements) http://www.obsarm.org/
Le Mouvement de la Paix http://www.mvtpaix.org/
Le Réseau “Sortir du Nucléaire” http://www.sortirdunucleaire.org/
L'APHG (Association des Professeurs d'Histoire et Géographie) http://www.aphg.asso.fr/
Gerboise bleue : un document à charge sur les essais nucléaires français en Algérie, avant et après l’indépendance du pays
par Jacques Mandelbaum, Le Monde du 11 février 2009
Sous le nom de code militaire évoqué par le titre de ce film, se cache le premier essai nucléaire français mené dans le Sahara algérien. Il a lieu le 13 février 1960, à Reggane. Le tir est aérien, sa puissance est quatre fois supérieures à la bombe d’Hiroshima. Trois autres tirs - intitulés "Gerboise blanche", "rouge" et "verte" - suivront rapidement.
Par la suite, y compris après l’indépendance de l’Algérie, en 1962, et selon une clause secrète des accords d’Evian, treize autres essais auront lieu jusqu’en 1967. Ils sont cette fois souterrains, parmi lesquels le tir "Beryl" qui échoue et libère le 1er mai 1962 un nuage radioactif contaminant tous les soldats présents sur le site d’In-Eker, à une centaine de kilomètres au sud de Reggane.
Ces faits - ils ont donné lieu à des enquêtes restées méconnues -, le réalisateur Djamel Ouahab nous les remet en mémoire moins pour sonder un épisode du colonialisme dont ils témoignent que pour évoquer un scandale qui se perpétue.
Ce scandale est de deux ordres. Le premier est que cette zone d’essais, pas aussi inhabitée qu’on voudrait le croire, ne fut pas décontaminée par l’armée française lors de son départ et que le gouvernement algérien n’a visiblement pas pris non plus cette tâche à coeur.
Exposés aux radiations
Le second est qu’il existe aujourd’hui, selon toute apparence, des victimes de cette exposition aux radiations, qui se trouvent tant dans la population touareg que chez les appelés du contingent français qui stationnèrent sans aucune protection sur ces sites. Le film s’appuie essentiellement sur le témoignage de deux anciens soldats, Lucien Parfait et Gaston Morizot. Le premier, présent lors du tir "Beryl", est aujourd’hui énucléé et à moitié défiguré, et continue de subir des opérations chirurgicales.
Le second, avec un poumon irradié et un vieillissement prématuré de la moelle épinière, vit continuellement sous morphine et antidépresseurs. Aux paroles de ces hommes physiquement brisés, et moralement humiliés de n’avoir jamais obtenu réparation du gouvernement français, s’oppose celle de Jean-François Bureau, porte-parole du ministère de la défense en 2007, qui fait état de la difficulté à mettre scientifiquement en corrélation l’exposition aux radiations et l’apparition des maladies.
Cette question de la preuve se révèle centrale, non seulement sur le plan juridique, mais aussi pour le film, selon qu’on la juge déterminante ou non. Dans le premier cas, il sera loisible de juger le film trop compassionnel, pas assez argumenté, ne recourant pas suffisamment à l’arbitrage des experts. Dans le second, faute de pouvoir susciter cette preuve, il convient de s’en remettre à la parole, serait-elle faillible, des témoins. Dans ce dernier cas, Gerboise bleue - à l’instar du documentaire d’Agnès Fouilleux consacré à la politique française dans les Comores sorti le 4 février (Un aller simple pour Maoré) - constitue une nouvelle pierre dans le jardin politique à la française.
Jacques Mandelbaum
Autres projections et débats dans notre région :
Cinéma Le Regain, Barjac, Gard, vendredi 15 mai, 18h30
Ailleurs en France :
Ciné 4 11, Place Jasmin 47330 Castillonnes, vendredi 15 mai, 20h30
Abel Gance 184, bd. Saint-Denis 92400 Courbevoie, vendredi 15 mai, 20h45
Eldorado 21, rue Alfred-de-Musset 21000 Dijon, mardi 19 mai, 20h15, débat avec le Mouvement de la Paix
Courbevoie (Abel Gance)du 13 au 19 mai : Salle Paul Eluard. Débat le 15 mai.
Castillonnes (Ciné4) 15 et 18 mai .Débat le 15 mai avec Guy Dumas (AVEN) et J.Luc Sans Vice-Président de l'AVEN.
Dijon (Eldorado): Débat le mardi 19 mai à 20h00.
Romainville (Trianon): débat le mercredi 20 mai à 20h30
Salon de Provence (Les Arcades): du 13 au 19 mai
St Malo de Guersac (Ciné Malouine): débat le 26 mai
Périgueux (Cap Cinéma Montaigne) du 20 au 26 mai. Débat le 26 mai avec Yann Cambon (membre du CA AVEN) et J.Luc Sans Vice-Président de l'AVEN.
Alès ( Les Arcades) : du 20 au 26 mai
Créteil (cinéma Le Palais, allée Parmentier, face au tribunal d'instance): du 27 mai au 2 juin. Débat le jeudi 28 mai avec la participation de Djamel Ouahab , réalisateur et de Michèle Lecardonnel, responsable du collectif départemental.
Juin 2009
Carcassonne (Cap Cinéma l'Odeum) : du 27 mai au 2 juin
Uzès (Capitol) : du 27 mai au 2 juin.
Valence (Le Navire) : du 27 mai au 2 juin. Débat : mardi 2 juin.
St Michel sur Orge (Ciné Carné) : du 3 au 9 juin
Creil (Théatre de la Faïencerie) : Débat le mardi 9 juin
Le Havre (Le Sirius) :du 10 au 16 juin.
Mamers (Le Rex): du 10 au 16 juin.
La Ferté-Bernard (Le Palace): du 10 au 16 juin
Choisy le roi (Cinéma Paul Eluard) Débat jeudi 11 juin
Montauban (Cap Cinéma Le Paris): du 11 au 16 Juin. Débat le 14 Juin à 16h00 avec René Rey , Arlette Dellac (AVEN) et Jean-Luc Sans Vice-Président de l'AVEN
L'Isle sur Sorgue (La Strada): Débat vendredi 19 Juin
Avignon (Utopia) : du 17 au 23 Juin
Vitry-sur-Seine (Cinéville) débat le mardi 23 juin.
Contact
Si le film n’est pas encore programmé dans votre ville et que vous désirez organiser un débat merci de contacter le 01 42 55 07 84 ou le 01 42 87 33 96.
Des victimes d'essais nucléaires déboutées par la justice
La cour d'appel de Paris a refusé, pour des problèmes de procédure, l'indemnisation de 12 anciens militaires frappés de maladies graves imputées aux conséquences des essais nucléaires français en Algérie et dans le Pacifique entre 1960 et 1996.
Les magistrats ont confirmé des décisions de première instance, estimant que pour les faits survenus avant 1976 la loi sur l'indemnisation des victimes d'infraction pénale ne s'appliquait pas, et que pour les autres, les plaignants avaient choisi les mauvais tribunaux.
Cet arrêt intervient alors que le gouvernement prépare un projet de loi organisant l'indemnisation des victimes des 210 essais nucléaires français au Sahara entre 1960 et 1966 puis en Polynésie jusqu'en 1996, avec la création d'un fonds spécial. Le projet doit être présenté en conseil des ministres mercredi prochain.
L'avocat des victimes, Me François Lafforgue, s'est déclaré déçu, estimant que la décision était injuste car des personnels civils ayant souffert des conséquences des mêmes essais nucléaires se voyaient, eux, accorder des indemnisations, de même que les salariés victimes de l'amiante.
Il dit avoir peu confiance dans le projet du gouvernement.
"Les magistrats n'ont pas pu se laisser abuser par cet effet d'annonce. Je pense qu'aujourd'hui on peut exiger qu'un fonds d'indemnisation soit créé, mais surtout en mettant en œuvre des conditions qui ne soient pas aussi restrictives que se peut craindre", a-t-il déclaré.
Les plaignants, dont sept sont aujourd'hui décédés et représentés en justice par leurs familles, demandaient environ cinq millions d'euros au total.
Ils ont tous été atteints de cancers de la peau, du sang ou des reins après avoir travaillé sur les théâtres d'essais vêtus de simples combinaisons en tissu, sans précautions.
150.000 VICTIMES ?
Les 12 arrêts de la cour confirment pour certains les premières décisions de la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions pénales (Civi) de Paris rejetant leurs demandes, au motif que la loi a limité le champ d'action de cette juridiction aux faits survenus après le 1er janvier 1976.
Concernant les faits avant cette date, les autres arrêts stipulent que la Civi n'est pas compétente pour les "accidents de travail ou de service" et renvoie les plaignants à d'autres juridictions - tribunaux des pensions militaires ou administratifs.
Environ 150.000 personnes ont participé en tant que personnel civil et militaire aux 210 essais nucléaires français - dont une cinquantaine en atmosphère - réalisés au Sahara algérien entre 1960 et 1966 puis en Polynésie française, sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, entre 1966 et 1996.
Le projet défendu par le ministre de la Défense Hervé Morin prévoit de créer un fonds d'indemnisation doté pour commencer de dix millions d'euros.
S'il marque symboliquement la reconnaissance par la France, bien après la plupart des autres puissances nucléaires, de l'existence d'un dommage longtemps nié, le texte pourrait cependant prévoir certaines restrictions.
Une liste de maladies liées aux effets de la radioactivité sera retenue dans ce texte, et les demandes seront prises en compte en fonction d'un seuil d'exposition qui sera précisé dans un décret, a déjà dit Hervé Morin.
Le litige a provoqué de nombreux procès et depuis 2004, deux juges d'instruction parisiens du pôle de santé publique instruisent une information judiciaire pour "homicides involontaires et atteintes involontaires à l'intégrité physique" ouverte sur plainte de certaines victimes.
Thierry Lévêque, édité par Sophie Louet, Reuters, 22/5/2009
Les magistrats ont confirmé des décisions de première instance, estimant que pour les faits survenus avant 1976 la loi sur l'indemnisation des victimes d'infraction pénale ne s'appliquait pas, et que pour les autres, les plaignants avaient choisi les mauvais tribunaux.
Cet arrêt intervient alors que le gouvernement prépare un projet de loi organisant l'indemnisation des victimes des 210 essais nucléaires français au Sahara entre 1960 et 1966 puis en Polynésie jusqu'en 1996, avec la création d'un fonds spécial. Le projet doit être présenté en conseil des ministres mercredi prochain.
L'avocat des victimes, Me François Lafforgue, s'est déclaré déçu, estimant que la décision était injuste car des personnels civils ayant souffert des conséquences des mêmes essais nucléaires se voyaient, eux, accorder des indemnisations, de même que les salariés victimes de l'amiante.
Il dit avoir peu confiance dans le projet du gouvernement.
"Les magistrats n'ont pas pu se laisser abuser par cet effet d'annonce. Je pense qu'aujourd'hui on peut exiger qu'un fonds d'indemnisation soit créé, mais surtout en mettant en œuvre des conditions qui ne soient pas aussi restrictives que se peut craindre", a-t-il déclaré.
Les plaignants, dont sept sont aujourd'hui décédés et représentés en justice par leurs familles, demandaient environ cinq millions d'euros au total.
Ils ont tous été atteints de cancers de la peau, du sang ou des reins après avoir travaillé sur les théâtres d'essais vêtus de simples combinaisons en tissu, sans précautions.
150.000 VICTIMES ?
Les 12 arrêts de la cour confirment pour certains les premières décisions de la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions pénales (Civi) de Paris rejetant leurs demandes, au motif que la loi a limité le champ d'action de cette juridiction aux faits survenus après le 1er janvier 1976.
Concernant les faits avant cette date, les autres arrêts stipulent que la Civi n'est pas compétente pour les "accidents de travail ou de service" et renvoie les plaignants à d'autres juridictions - tribunaux des pensions militaires ou administratifs.
Environ 150.000 personnes ont participé en tant que personnel civil et militaire aux 210 essais nucléaires français - dont une cinquantaine en atmosphère - réalisés au Sahara algérien entre 1960 et 1966 puis en Polynésie française, sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, entre 1966 et 1996.
Le projet défendu par le ministre de la Défense Hervé Morin prévoit de créer un fonds d'indemnisation doté pour commencer de dix millions d'euros.
S'il marque symboliquement la reconnaissance par la France, bien après la plupart des autres puissances nucléaires, de l'existence d'un dommage longtemps nié, le texte pourrait cependant prévoir certaines restrictions.
Une liste de maladies liées aux effets de la radioactivité sera retenue dans ce texte, et les demandes seront prises en compte en fonction d'un seuil d'exposition qui sera précisé dans un décret, a déjà dit Hervé Morin.
Le litige a provoqué de nombreux procès et depuis 2004, deux juges d'instruction parisiens du pôle de santé publique instruisent une information judiciaire pour "homicides involontaires et atteintes involontaires à l'intégrité physique" ouverte sur plainte de certaines victimes.
Thierry Lévêque, édité par Sophie Louet, Reuters, 22/5/2009
Victimes des essais nucléaires français en Algérie :
Comment Paris veut classer le dossier
Par Mokrane Ait Ouarabi, El Watan, Alger, 20/5/2009
Comment Paris veut classer le dossier
Par Mokrane Ait Ouarabi, El Watan, Alger, 20/5/2009
A Hamoudia comme à In Ekker, l’air n’est pas bon à respirer. Quarante-neuf ans après les premiers essais nucléaires français à Reggane, au Sud algérien, les effets néfastes sont là. Certains spécialistes disent qu’ils ne disparaîtraient pas de sitôt. Pas avant 240 000 ans. Les effets dévastateurs de ces essais ravagent la santé de la population locale et affectent l’écosystème. Fausses couches, malformations des nouveau-nés, cancers et autres maladies rares sont très répandues dans ces régions, allant de Reggane au Hoggar. Plusieurs chercheurs ont établi un lien direct entre ces maladies et les rayonnements radioactifs. Les résultats du travail de Abdelkadhim Al Aboudi, docteur en physique nucléaire, présenté en février dernier lors d’une journée d’étude à Alger, corroborent cette thèse : « On a enregistré 87 fausses couches en une année dans une petite commune de cette région ».
Pour ce chercheur, de telles malformations, comme l’existence de nombreux cas de personnes dont le système immunitaire est affecté, sont, sans nul doute, dues à l’exposition aux radiations. « On nous explique, a-t-il souligné, que la destruction de plusieurs cellules du système immunitaire de nombreuses personnes au sud du pays, à Tamanrasset et Adrar surtout, est induite par une atteinte au virus du sida. Mais je peux vous assurer que l’exposition aux rayonnements radioactifs peut aussi provoquer le même effet ». Selon lui, c’est toute la région du Touat qui est contaminée. Même les populations des pays voisins sont touchées par les rayonnements radioactifs. Les mêmes maladies constatées à Adrar sont répandues aussi bien au Mali qu’au Tchad. Les opérations n’étaient pas de simples essais « propres » comme certains milieux français veulent le faire croire. Déjà le premier essai, Gerboise Bleue effectué le 13 février
1960, était quatre fois plus puissant que la bombe d’Hiroshima, ont indiqué des rapports français. Le tir était aérien comme également les trois autres tirs – intitulés Gerboise blanche, rouge et verte – qui ont suivi. Ils ont été effectués d’une tour située plus précisément à Hamoudia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Reggane. Le rapport annuel du Commissariat à l’énergie atomique (organisme public de recherche scientifique français dans les domaines de l’énergie, de la défense, des technologies de l’information et de la santé) de 1960 montrait l’existence d’une zone contaminée de 150 km de long environ.
Ce rapport indiquait que les essais atmosphériques en particulier se sont avérés très polluants en irradiant le sol algérien tout en causant un grave préjudice écologique dont témoignent encore les roches noires et les terres brûlées où aucune végétation ne pousse. La France avait ainsi abandonné les essais aériens optant pour des explosions souterraines. De novembre 1961 à février 1966, treize autre tirs en galerie ont été effectués dont quatre n’ont pas été totalement contenus ou confinés (Béryl, Améthyste, Rubis, Jade). Mal confinées, les bombes avaient dégagé des effets radioactifs dévastateurs sur la faune et la flore. Les bombes utilisées étaient plutôt fabriquées avec du plutonium connu pour être plus toxique que l’uranium. Les explosions qui avaient provoqué des déplacements tectoniques, ont fait disparaître l’eau potable notamment au niveau du site de In Ekker. Bien qu’invisible à l’œil nu, le danger de radiations guette encore, et pour longtemps, les milliers de personnes vivant dans ces régions. Cette réalité chaotique, qu’on n’arrive toujours à admettre en France, a été illustrée par des films documentaires comme Vent de sable de Larbi Benchiha, Gerboise bleue de Djamal Ouahab et Combien je vous aime de Azzedine Meddour. Des vétérans de l’armée française avaient indiqué qu’ils étaient utilisés comme « cobayes » lors de ces essais. Des Algériens aussi.
Pour ce chercheur, de telles malformations, comme l’existence de nombreux cas de personnes dont le système immunitaire est affecté, sont, sans nul doute, dues à l’exposition aux radiations. « On nous explique, a-t-il souligné, que la destruction de plusieurs cellules du système immunitaire de nombreuses personnes au sud du pays, à Tamanrasset et Adrar surtout, est induite par une atteinte au virus du sida. Mais je peux vous assurer que l’exposition aux rayonnements radioactifs peut aussi provoquer le même effet ». Selon lui, c’est toute la région du Touat qui est contaminée. Même les populations des pays voisins sont touchées par les rayonnements radioactifs. Les mêmes maladies constatées à Adrar sont répandues aussi bien au Mali qu’au Tchad. Les opérations n’étaient pas de simples essais « propres » comme certains milieux français veulent le faire croire. Déjà le premier essai, Gerboise Bleue effectué le 13 février
1960, était quatre fois plus puissant que la bombe d’Hiroshima, ont indiqué des rapports français. Le tir était aérien comme également les trois autres tirs – intitulés Gerboise blanche, rouge et verte – qui ont suivi. Ils ont été effectués d’une tour située plus précisément à Hamoudia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Reggane. Le rapport annuel du Commissariat à l’énergie atomique (organisme public de recherche scientifique français dans les domaines de l’énergie, de la défense, des technologies de l’information et de la santé) de 1960 montrait l’existence d’une zone contaminée de 150 km de long environ.
Ce rapport indiquait que les essais atmosphériques en particulier se sont avérés très polluants en irradiant le sol algérien tout en causant un grave préjudice écologique dont témoignent encore les roches noires et les terres brûlées où aucune végétation ne pousse. La France avait ainsi abandonné les essais aériens optant pour des explosions souterraines. De novembre 1961 à février 1966, treize autre tirs en galerie ont été effectués dont quatre n’ont pas été totalement contenus ou confinés (Béryl, Améthyste, Rubis, Jade). Mal confinées, les bombes avaient dégagé des effets radioactifs dévastateurs sur la faune et la flore. Les bombes utilisées étaient plutôt fabriquées avec du plutonium connu pour être plus toxique que l’uranium. Les explosions qui avaient provoqué des déplacements tectoniques, ont fait disparaître l’eau potable notamment au niveau du site de In Ekker. Bien qu’invisible à l’œil nu, le danger de radiations guette encore, et pour longtemps, les milliers de personnes vivant dans ces régions. Cette réalité chaotique, qu’on n’arrive toujours à admettre en France, a été illustrée par des films documentaires comme Vent de sable de Larbi Benchiha, Gerboise bleue de Djamal Ouahab et Combien je vous aime de Azzedine Meddour. Des vétérans de l’armée française avaient indiqué qu’ils étaient utilisés comme « cobayes » lors de ces essais. Des Algériens aussi.
1 commentaire:
"Vent de sable, le Sahara des essais nucléaires" sorti quelques mois avant Gerboise bleue sous format video n'a pas bénéficié du même soutien médiatique, et c'est regrettable. Il a été diffusé sur France 3 Corse et TV Rennes, et présenté au festival d'Amiens et au festival de Dakar. Il est sélectionné pour les prochaines rencontres cinématographiques de Béjaïa du 13 au 19 juin 2009.
Présentation du film, bande annonce, compte rendu de tournage ... sur le site :
http://larbi.benchiha.chez.com
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