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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)
samedi 3 avril 2010
Adoulaye Wade : "Que voulait-on que je fasse, une petite statue? "
Le Sénégal fête le cinquantenaire de son indépendance le 4 avril. Le clou des festivités sera l'inauguration du "Monument de la Renaissance africaine" voulu et conçu par Abdoulaye Wade, dans un style qui sent bon le Moscou des années 30 à 50, et construit par des escales...coréens. Le Président a déposé le copyright sur ce monument à son nom et encaissera 35% des revenus de toutes les reproductions du monument, notamment les répliques de 10 mètres de haut proposées à la vente aux États africains.. L'opposition manifestera aujourd'hui contre cette inauguration, qui est loin de faire l'unanimité. Nous publions plusieurs documents sur ce cinquantenaire:
- Le communiqué officiel
- Une interview d'Abdoulaye Wade sur Le Journal du Dimanche
- La revue de presse de SUD Radio FM
-"Nous sommes dépendants en tout": l'éditorial politique de Mamadou Ibra Kane sur RFM
- "10 années d’escroqueries, et un monument pour les symboliser", par Marvel
- Dakar, 26 août 1958 : discours de Valdiodio N'Diaye et réponse de De Gaulle - Changements de dénomination à Dakar : la Place de l’Indépendance et la Rue Le Dantec porteront désormais le nom de Valdiodio N’Diaye. Le Boulevard de la République s’appellera Boulevard Mamadou Dia.
Inauguration à Dakar du Monument de la renaissance africaine
De : Presse Culture Afrique
Envoyé le : Dim 28 mars 2010, 23 h 49 min 56 s
COMMUNIQUE DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
Une trentaine de Chefs d'État et de Gouvernement d'Afrique et du monde participe le samedi 3 avril 2010 à Dakar à l'inauguration du Monument de la Renaissance Africaine.
Situé sur l'une des 2 collines des mamelles qui surplombe l'ouest de la capitale sénégalaise, cette statue en cuivre est une sculpture monumentale d'une cinquantaine de mètres représentant un couple et son enfant faisant face à l'océan atlantique.
Ce monument se dresse à la fois comme un souvenir des différentes souffrances que l'histoire à imposer aux peuples noirs et un défi que l'Afrique d'aujourdâhui et sa diaspora lancent à leur intégration aux différents progrès du monde contemporain.
Initié par le Président de la République du Sénégal, Maître Abdoulaye WADE, le Monument de la Renaissance Africaine est soutenu par l'Union Africaine et son érection portée par les Présidents Thabo MBEKI d'Afrique du Sud, Olésegun OBASANJO du Nigéria....
A la fois symbolique, culturel, touristique et économique, le Monument a pour ambition de s'intégrer dans la galaxie des grands monuments du monde tels que la Tour Eiffel à Paris, la statue de la liberté à New York ou encore le Christ Rédempteur à Rio de Janero.
Son inauguration donnera lieu à de grandes festivités qui seront prolongées par la célébration le 4 avril du cinquantenaire de lâIndépendance du Sénégal.
« A toute la jeunesse africaine, terreau fertile des espérances surgies de l'Union africaine, j'ai voulu montrer qu'il existe en Afrique assez de ressources spirituelles, intellectuelles et morales pour sous-tendre notre volonté d'édifier une nation forte, démocratique et prospère. » Abdoulaye Wade.
Programme des activités:
Concours international de poésie sur le thème de la Renaissance africaine
Colloque international sur la Renaissance africaine
Séances de projection de films sur l'Afrique et la diaspora
Grand concert de musique animé par des vedettes d'Afrique
Exposition de photos sur «Coiffures et Costumes africains traditionnels »
Vernissage de lâexposition sur les Grandes figures du Panafricanisme et de la Résistance.
Présentation dâextraits de la pièce de théâtre « Tragédie du Roi Christophe » suivie dâun spectacle sons et lumières
Animation Culturelle Théâtre National Daniel Sorano
Hymne de la Renaissance africaine
Feu d'artifice
Retraite aux flambeaux
Sabar INFORMATIONS PRATIQUES
Dates
Festivités du vendredi 2 avril au lundi 5 avril 2010
Samedi 3 avril 2010 à 9 h Colloque international sur la Renaissance Africaine au Méridien à Dakar
Samedi 3 avril 2010 à 15 heures Inauguration du Monument de la Renaissance africaine sur le site du Monument
Dimanche 4 avril 2010: Commémoration des 50 ans d'indépendance de la République du Sénégal : Défilé sur le Boulevard du Centenaire
Lundi 5 avril 2010 : Grand Sabar
Lieu Ville de Dakar, Sénégal
Contact Alassane Cissé, presse nationale et continentale africaine au (221) 77 515 18 80
Wade: "Rien n’est assez grand pour l’Afrique!"
Ce week-end s'ouvrent les célébrations du cinquantenaire des indépendances africaines, alors que nombre de pays connaissent actuellement des turbulences. Abdoulaye Wade, le président du Sénégal, contesté par une grande partie de sa population, s'explique dans un entretien au Journal du Dimanche. Extraits.
Abdoulaye Wade justifie dans le JDD la construction d’un monument de la Renaissance africaine. (Reuters)
Vous ouvrez ce week-end les célébrations du cinquantenaire des indépendances africaines. Quelle est l’importance de ces commémorations pour le continent? Même si c’est une date assez artificielle, avant tout symbolique, ce cinquantenaire intéresse dix-sept Etats africains, pays francophones et anciennes colonies françaises, ce qui n’est pas rien. C’est important de voir ce qu’il s’est passé sur la moitié d’un siècle et d’avoir une vision de l’avenir.
Cet anniversaire survient alors que de nombreux pays d’Afrique, notamment de l’Ouest francophone, connaissent des turbulences en termes de gouvernance et de fonctionnement démocratique. C’est une résonance étrange? C’est vrai. Mais la décolonisation s’est faite dans des conditions qui contenaient les germes de l’instabilité. La France a conclu l’indépendance avec des personnalités politiques contestées qu’elle n’a pas poussées à organiser des élections libres et démocratiques. C’est pourquoi il y a eu tant de coups d’Etat jusqu’ici. Il faut en tenir compte si l’on dit que l’Afrique n’a pas fait de progrès malgré cinquante ans d’indépendance.
Ici, au Sénégal, vous marquez l’événement à travers l’inauguration d’un monument de la Renaissance africaine. Quel est le sens de ce choix? C’est un symbole important. Pour moi et pour tous les Africains. Ce monument représente l’Afrique qui sort de l’obscurantisme de quatre siècles et demi d’esclavage et de deux siècles de colonisation; l’Afrique qui sort à la lumière, et se présente au monde avec vigueur, avec la volonté enfin de se construire pour être à la table des nations libres et développées.
Mais ce monument suscite la polémique, sur son style et sa démesure, et vous attire de nombreuses critiques. Les comprenez-vous? Non, je ne les comprends absolument pas. Que voulait-on que je fasse, une petite statue? La statue de la Liberté, est-ce de la démesure? Le christ rédempteur qui domine Rio, est-ce de la mégalomanie? Se demande-t-on pourquoi les Égyptiens ont construit le Sphinx?
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le Journal du Dimanche à paraître ce week end.
Inauguration du Monument de la Renaissance Africaine; Marche de l'Opposition contre le Monument de la Renaissance; Les présidents attendus à l'inauguration du Monument de Wade; Coup d'Etat en Guinée Bissau; Inauguration des nouveaux locaux de Walf; Wade et la Presse : Écoutez
10 années d’escroqueries, et un monument pour les symboliser
Alfred Capus a défini l’escroquerie comme « une bonne affaire qui a rencontré une mauvaise foi ». Si l’on rapporte cette définition au magistère d’Abdoulaye Wade (sa famille, leurs complices et valets, de minables transhumants en majorité), ce dernier a bénéficié en Mars 2000 d’une bonne affaire, à savoir des conditions plus que favorables pour accomplir confortablement son mandat, produire des résultats, et sortir par la grande porte. Mais c’était sans compter avec l’incommensurable mauvaise foi du personnage, ses capacités d’imposture, sa cupidité sans limite, son attrait pour le mensonge.
Tout le magistère de Wade, pour les 10 années qui viennent de passer, peut se résumer en un seul mot « ESCROQUERIE »
1° Escroquerie sur sa propre personne.
Sur son âge, il ne fait de doute pour personne qu’Abdoulaye raconte des balivernes. Il est de très loin le président le plus vieux et le plus sénile au monde.
Aucun des diplômes dont il se prévaut, aucune des nombreuses compétences dont il se targue, n’a jamais été démontré par des faits ou des résultats. Le soi-disant juriste qu’il est n’est pas capable de poser des actes sans violer grossièrement les lois ou sans tripatouiller une constitution qu’il s’est pourtant fait tailler sur mesure à son arrivée. Le soi-disant économiste qu’il est a complètement déstructuré notre économie et divisé par deux le taux de croissance.
2° Escroquerie au point de vue politique
Le soi-disant génie politique qu’il est a dû s’opposer pendant 26 longues années avant de parvenir enfin au pouvoir, à l’âge ou d’autres prennent définitivement leur retraite, et il y est parvenu seulement parce qu’il a été soutenu et cautionné par ceux qu’il hait aujourd’hui, les Niasse, Bathily, Dansokho, Talla Sylla, etc..
Une fois au pouvoir, la période de grâce passée, et la caution de ses anciens alliés expirée, Wade est lamentablement réduit à tripatouiller tout le processus électoral, à en ôter toutes les garanties de transparence, et à frauder pour espérer obtenir ne fusse qu’un second mandat. Pour éviter de se faire cracher dessus ou de se faire lyncher par des populations qui ne peuvent plus le voir en peinture depuis qu’elles ont découvert sa supercherie, il se déplace avec une armée de forces de l’ordre et dépense des millions pour se fabriquer des foules.
Lorsqu’il appelle les électeurs à participer à ses élections boycottées par son opposition, c’est plus de 80 % des sénégalais qui lui répondent « merd…. ». Et lorsque les sénégalais décident de le lui répéter par la voie des urnes, c’est jusque dans son propre bureau de vote, dans celui de sa femme et dans celui de son fils qu’ils le font, comme un certain 22 Mars 2009.
Wade ne suit en réalité aucune idéologie, ni libérale, ni socialiste, ni autre chose. Peut-être qu’il ne les comprend même pas. Sa seule idéologie, c’est l’argent, et exclusivement mal acquis. Aujourd’hui, son nom ne suscite plus que de la haine, tout ce à quoi ce nom est associé est automatiquement rejeté, même jusqu’à un simple concert pour la cause haïtienne. Quiconque est vu lui serrant la main ou sortant du palais est automatiquement suspect.
C’est conscient de ce qui l’attend et attend sa famille qu’il a été obligé de déclarer sa candidature, à la place d’un fils décidément incapable en tout, une candidature en laquelle Wade est le premier à ne pas y croire, et s’attelant à saboter le code électoral, à supprimer le second tour, à multiplier par 20 (par rapport à 2000) la caution des candidats, à virer le président de la Cena et nommant à nouveau discrétionnairement un autre valet, a museler les journalistes le jour du scrutin, et bien d’autres encore
3° Escroquerie sur toute sa gestion.
Il n’y pas un seul indicateur de performance au sujet duquel le Sénégal n’a pas reculé.
- L’Indice de Développement Humain. Le Sénégal recule d’année en année et se dispute la dernière place
- L’indice de corruption de 2008 démontre qu’elle a été démocratisée au Sénégal selon Transparency International. En 2009 le Sénégal perd même 14 autres places,
- Le taux de croissance moyen est passé de 5,5 % avant 2000 à moins de 3 %
- Au Forum Economique de Davos, le Sénégal est passé de la 79ème à la 100ème place
- Le Doing Business 2008 avait fait reculer le Sénégal à la 162ème place
- Un sondage d’Afrobaromètre publié en Mai 2009 classe le Sénégal parmi les 4 pays où la démocratie est en déclin ou en danger
- En matière de liberté de la presse, le Sénégal recule sans cesse selon Reporters Sans Frontières.
- Inutile d’évoquer la baisse du pouvoir d’achat des ménages, la hausse de la pauvreté, la montée en flèche des prix ou les pénuries en tous genres
Toute la gestion de Wade (bien aidé par sa famille et leurs valets) se résume à du pillage, à des marchés fictifs, à des surfacturations grossières, à des détournements, à du maquillage des chiffres, à des mensonges sur un bilan. Aucun secteur n’est épargné par la régression et les pillages. Mêmes les morts ne sont pas épargnés par la cupidité de Wade qui n’a pas renoncé à s’accaparer de certains cimetières par boulimie foncière.
Wade a également passé son magistère à se faire humilier, et à faire humilier le Sénégal par la même occasion. Il est la risée du monde entier et de la presse occidentale qui le qualifie tantôt de corrupteur minable, tantôt de comédien, tantôt de mégalomane, tantôt de menteur tout simplement. Il s’incruste à tous les débats, à toutes les rencontres, dans tous les conflits, se présente personnellement aux invitations les plus insignifiantes.
4° Et un monument pour symboliser toute cette escroquerie
Tout africain qui a eu vent de ce monument et du procédé qui a conduit à son érection doit se sentir insulté et humilié
- Ce monument symbolise 10 années de mensonges
Wade qualifie son monument d’Africain, et paradoxalement il en revendique seul la paternité et la propriété. Un monument supposé appartenir à l’Afrique alors qu’aucune organisation africaine, voire même régionale ne s’est associée à l’idée ou à la réalisation, ni de près ni de loin, ni en amont, ni en aval. Par pure escroquerie, Wade justifie le qualificatif d’africain à son monument parce qu’un certain Obasanjo, en visite au Sénégal, avait été invité à poser la première pierre du monument, et vu que par coïncidence Obasanjo assurait à la même période la présidence tournante de l’Union Africaine, cela est suffisant à Abdoulaye Wade pour donner qualité d’Africain à son monument. Ben voyons ! Et où est Obasanjo aujourd’hui ? Quel texte ou résolution a été laissé derrière lui lorsqu’il a quitté la présidence de l’UA ?
Si on suivait cette logique stupide de Wade, le monument aurait été « Européen » si c’était Sarkozy, au moment où il assurait la présidence tournante de l’Union Européenne, qui avait été invité par Wade à poser la 1ère pierre.
Mais une telle ânerie ne saurait surprendre lorsque l’on se rappelle que c’est le même Abdoulaye Wade qui avait qualifié de « pure tradition africaine » un acte minable de corruption en remettant une valise de près de 100 millions de CFA en devises, détournés des maigres deniers publics, à un fonctionnaire international.
- Ce monument symbolise 10 années de boulimie foncière et de pillage
Abdoulaye Wade, si libertin avec le foncier sénégalais, soustrait 30 hectares de terre de la capitale appartenant à tous les contribuables. Une surface de 300.000 mètres carrés subdivisés en quatre titres fonciers, dans une zone où le mètre carré couterait 200.000 à 250.000 F CFA à n’importe quel pauvre contribuable
Il choisit son complice, un parfait délinquant doublé d’un transhumant, un certain Mbackiyou Faye, à qui il troque le tout, non pas à 60 ou 70 milliards, mais à un peu plus d’un milliard de CFA, jamais perçus par le trésor d’ailleurs.
Objectif déclaré de la transaction surréaliste : le délinquant notoire s’engage à financer en contrepartie la construction du monument pour la somme de +ou- 12 milliards. Pour l’y aider d’ailleurs, Abdoulaye Wade fait aussitôt acheter à 27 Milliards par l’institution publique qu’est l’IPRES une petite portion de 18 Hectares de ces terres, soit à 180.000 le mètre carré, cédé quelques mois plus tôt à un peu plus de 4000 f le mètre carré.
Si on résume à ce stade ce que les Sénégalais ont perdu, il s’agit de :
- 75 Milliards, l’estimation réaliste des terres dérobées
- 27 Milliards ponctionnés de la caisse des retraités
- 12 Milliards jetés par la fenêtre sur un monument
- 30 Milliards de perte potentielle sur les 12 hectares restants à vendre
- Soit un total de 144 milliards volés pour dit-on symboliser la renaissance africaine. Quelle pire insulte à l’Afrique que celle-là ?
Voilà où se situe d’abord le vrai problème de ce monument, un problème qui n’a ni religion, ni frontière. Un problème qui concerne imams, prêtres, curés, khalifes, évêques, sénégalais, maliens, burkinabé, les amis de l'Afrique, etc. .
Il est indéniable que les 10 années qui viennent de s’écouler ont été catastrophiques pour le Sénégal, au point de vue économique, mais surtout moral. Le seul mérite du magistère de Wade aura été de mettre un nom et un visage sur toutes les charognes du pays. Aujourd’hui nous savons qui est patriote ou opportuniste, qui est marabout ou charlatan, qui est guide confrérique ou imposteur enturbanné, qui est journaliste ou mercenaire, qui est croyant ou simulateur, qui est utile à la société ou parasite...
Même si on peut reprocher à juste titre aux Sénégalais d’être trop fatalistes ou attentistes, il faut reconnaître qu’au Sénégal, après seulement un mandat de 7 ans d’une président bouffon, les électeurs étaient déjà plus que déterminés à en finir avant de subir une mascarade électorale qui a plongé le pays dans un climat de deuil au soir de la proclamation des résultats fabriqués. A à peine 5 ans de règne, ce président suscitait beaucoup de haine, de mépris, de rejet, et de détermination à en finir. Alors qu’il a fallu 40 ans de pouvoir pour que les Sénégalais se radicalisent contre le régime socialiste.
Même dans la majorité des pays africains, les présidents ont l’habitude de régner pendant 15 ou 20 ans, voire plus, avant que la population ne se radicalise ou que les tendances électorales ne commencent à s’inverser. Wade quant à lui à dû frauder grossièrement pour avoir juste un second mandat après 7 ans, a vu la même année sa 2ème législative boycottée à plus de 80 % des électeurs à l’appel de l’opposition, a vu ses sénatoriales boudés par tous. Il a lamentablement perdu ses 2ème élections locales qu’il a dû reporter 5 fois pour reculer sa défaite qui aurait été plus cuisante si les brigades anti-fraude avait été étendues dans les coins les plus reculés du pays.
Les choses sont donc claires. Le choix des Sénégalais d’en finir avec Wade et sa clique ne fait aucun doute. Ceux qui ont de la chance finiront en prison comme le minable Serigne Mbacké Ndiaye l’a prédit, les autres finiront peut-être lynchés ou pourchassés toute leur vie. La fin est proche, ce n’est pas le moment de se relâcher. Il faut accentuer la lutte contre la charogne, et de préférence par la manière forte, le seul langage que la charogne redoute.
1-Aujourd'hui que le Sénégal fête le 50ème anniversaire de son indépendance, quels sentiments vous habitent?
Chaque année, lors des fêtes de l’indépendance du Sénégal, c’est pour mon Père, Valdiodio N’Diaye, que j’ai une pensée émue. Cela suscite chez moi une vive émotion, où se mêlent plusieurs sentiments contradictoires que j’ai du mal à clairement définir.
D’abord, j’éprouve une vraie fierté en raison du rôle, oh combien majeur, qui a été le sien, dans ce combat pour la liberté de tout un Peuple, le Peuple sénégalais, auquel il s’identifiait complètement, tant dans ses valeurs que dans ses racines.
Ensuite, en pensant à l’indépendance, c’est une profonde tristesse qui m’habite. J’imagine mon père enfermé à Kédougou pendant 12 ans, j’imagine ce qu’il a dû ressentir chaque année, au moment de la célébration des fêtes de l’indépendance, quand ses adversaires politiques s’empressaient, non seulement de récupérer ses actes fondateurs empreints de courage et d’abnégation, mais encore d’occulter, de nier purement leur existence.
Tristesse aussi quand je constate que Valdiodio N’Diaye et ses compagnons d’infortune à Kédougou, Mamadou Dia, Joseph M’Baye, Ibrahima Sarr, Alioune Tall se sont engagés avec courage dans un combat pour la liberté, pour se retrouver eux-mêmes privés de liberté, et cela, de façon tout à fait injuste, et inadmissible.
C’est aussi de la colère que je ressens lorsque je m’indigne et que j’accuse alors ouvertement le Président Léopold Sedar Senghor d’avoir éliminé, de manière machiavélique, ses adversaires politiques, et d’avoir par le biais d’un procès truqué, œuvré à des fins personnelles pour la conquête du pouvoir et d’avoir par là même travesti l’histoire du Sénégal ! Les évènements de 1962 sont qualifiés en général de : « Coup d’État manqué de Mamadou Dia. » N’est-il pas grand temps de rétablir la vérité et de revoir sa copie ?
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2-Feu Valdiodio Ndiaye fait partie des pères de cette indépendance, pouvez-vous nous livrer quelques souvenirs que vous avez gardé de son combat pour cette indépendance même si à l'époque, j'imagine que vous étiez encore très jeune?
Oui , j’avais 8 ans, mais, malgré tout, j’ai des souvenirs très précis de cette période de mon enfance qui m’a beaucoup marquée. Je me souviens d’une photo parue dans la presse sénégalaise, qui portait en sous-titre: « Valdiodio N’Diaye, l’homme qui a sauvé le Sénégal. » C’était au moment de l’éclatement de la fédération du Mali. J’ai vu dans plusieurs comptes-rendus de journaux , notamment dans jeune Afrique du 28 mars dernier - je cite - :« Les Sénégalais anticipent en mettant aux arrêts le chef d’état-major de l’armée nommé par Keita.» Peut-être conviendrait-il de préciser, que c’était Valdiodio N’Diaye qui avait fait arrêter le Colonel Soumaré nommé par Modibo Keita, sauvant ainsi le Sénégal. Si son action avait échoué, que serait-il advenu de lui ?
Des omissions comme celle-là il y en a beaucoup, car d’aucuns ont tenté de nier la remarquable action politique des détenus de Kédougou, pour les effacer de l’histoire. Si vous le permettez je vais vous donner un autre exemple.
J’ai fait un film documentaire intitulé « Valdiodio N’Diaye, l’Indépendance du Sénégal. Comment se fait-il que je n’ai jamais trouvé les images du discours de mon Père ? Pourtant le Directeur de la télévision de l’époque m’a bien garanti que les caméras étaient là. Il s’est renseigné pour m’aider à trouver ces images qui font partie du patrimoine historique du Sénégal et il m’a dit : « Inutile de chercher, elles sont au Ministère des armées, en France, classées « Secret Défense ». Or, une nouvelle loi vient de sortir, en France, pour rendre publiques les archives de plus de 50 ans. Un site étant ouvert au Ministère, j’ai envoyé un mail, pas de réponse. Quand on dit « Non » à De Gaulle on est censuré ! Peut-être que si nombre de Sénégalais font la même demande sur ce site internet, on pourra faire changer les choses et récupérer ce qui appartient aussi à la nation sénégalaise, je lance un appel !
3-Ce Sénégal, et ceux qui le dirigent aujourd'hui, est-il ce qu'aurait souhaité votre Papa?
Mon Père, dans un discours dit : « Je veux draguer tous les écueils qui jalonnent notre itinéraire, pour éradiquer l’analphabétisme, la maladie et la faim. Cela résume assez bien son engagement politique ainsi que ses préoccupations pour le bonheur des peuples. Il pensait que tout passait par l’éducation, la formation des jeunes, cela faisait partie de ses préoccupations majeures. Lorsqu’il faisait ses études au Lycée Faidherbe à St Louis, il était en contact avec des Africains qui venaient de tous horizons puisque le Sénégal formait l’élite de l’Afrique. Je me souviens que pendant la Loi Cadre, au moment où il imaginait une fédération des États africains , c’est-à-dire, les États-Unis d’Afrique, il avait eu pour projet de bâtir à Dakar une université unique, de très haut niveau, qui jouerait un rôle majeur dans la formation des étudiants de tous les États francophones. Il avait soumis cette idée à Michel Debré qui lui avait dit: « On va encore m’accuser de favoriser le Sénégal.» Cet argument négatif de Debré ne prenait pas en compte la notion de complémentarité qui était sous-jacente à ce projet. En réalité, l’idée d’une fédération n’était pas de l’intérêt de la France !
Par ailleurs, aux côtés de Mamadou Dia, mon père s’efforçait aussi de développer le pouvoir d’achat des populations rurales. Ces mêmes populations produisaient les cultures vivrières, en cela elles alimentaient les villes et il trouvait désastreux de ne pas les intégrer au développement social. Il aimait à citer Albert Camus, il l’a d’ailleurs fait dans son fameux discours de la place Protée, mais aussi, il s’inspirait de cette idée selon laquelle : « Il ne servait à rien de bâtir une Nation si c’était pour désespérer les Peuples. » Pour lui, les mots faisaient sens et, fort de ses profondes convictions, il agissait en conséquence, dans le respect des lois, de la justice et de la démocratie.4-Si vous aviez des conseils à donner, par rapport à l'expérience vécue de votre famille à cause de la politique, quel serait votre message?Donner des conseils ne relève pas vraiment de mes compétences mais ce que je peux tenter d’expliquer, c’est pourquoi qu’il est important pour les jeunes générations de connaître la vérité de leur histoire. L’historien Joseph ki-Zerbo résume très bien cette idée: « Pour aller de l’avant, il faut savoir d’où l’on vient.» Quand une histoire, comme celle de l’indépendance d’une nation, est digne de rester dans les mémoires, il ne faut pas hésiter à la transmettre, j’estime que c’est même une obligation morale vis-à-vis des générations futures. Valdiodio N’Diaye est devenu un personnage mythique, parce qu’il s’est comporté en héros à plusieurs occasions, mais aussi, parce que son histoire a été cachée. Je me suis rendu compte, quand j’ai fait mon film, que, sous le secret, on racontait nombre d’anecdotes, plus ou moins fondées. Histoires souvent embellies - drôles parfois - mais qui circulaient, qui étaient répétées et transformées bien évidemment... C’est ainsi que j’ai pu constater que bien que disparu, il demeure dans les mémoires, malgré le temps qui passe, et c’est dans cette acception que je parle d’un personnage mythique. Célébrer un cinquantenaire, c’est l’occasion de faire des bilans, à la fois dans la connaissance du passé, avec tous ses manques, mais aussi dans l’analyse du présent, pour engendrer une plus grande cohésion sociale. En considérant l’histoire des indépendances, je pense qu’il est important de rétablir une vérité sur les rôles joués par les uns et les autres. Cela permettrait aux jeunes générations d’avoir un esprit critique, d’ouvrir des portes fermées en analysant par eux-mêmes des faits passés gênants qui pourraient remettre en cause l’écriture officielle de l’histoire du Sénégal. En reconstituant le puzzle des divers éléments, les faits connus et ceux qui ont été révélés au cours du temps, sans oublier les mensonges d’État, ils seraient à même de forger leur propre identité. Je leur souhaite de pouvoir choisir, en toute liberté et en connaissance de cause, les maîtres fondateurs auxquels ils pourraient s’identifier.
[Extrait du film Valdiodio N'Diaye, L'indépendance du Sénégal, un film de Amina Ndiaye Leclerc et Eric Cloué]
Document
Allocution prononcée à Dakar le 26 août 1958 par maître Valdiodio N'Diaye, ministre de l'intérieur et de l'information représentant M.Le président du conseil de gouvernement du Sénégal
M. le PRESIDENT,
Monsieur le Sénateur Maire de Dakar vient de vous adresser au nom de la ville qui vous a accueilli aujourd’hui, et avec toute l’autorité qui s’attache à sa double qualité de premier Magistrat Municipal et le doyen des hommes politiques sénégalais, des paroles de bienvenue auxquelles veut d’abord s’associer le Conseil de Gouvernement du Sénégal, dont je suis aujourd’hui l’interprète en l’absence de M. le Président Mamadou Dia retenu en Suisse par une cure que ses médecins lui ont déconseillé d’interrompre. Pour la Ville de Dakar, et pour le Sénégal tout entier, votre visite a trop de sens et répond à trop de préoccupations pour que nous puissions simplement nous réjouir de recevoir un hôte illustre, nous féliciter de l’honneur qui nous est fait et vous remercier d’être venu personnellement nous exposer vos projets.
Le Peuple d’Afrique, comme celui de France, vit en effet des heures qu’il sait décisives, et s’interroge sur le choix qu’il est appelé à faire. Dans un mois, le suffrage populaire, par la signification que vous avez voulu donner à sa réponse Outre-Mer, déterminera l’avenir des rapports Franco-africains. A la veille d’une telle consultation, sur un tel objet, vous n’avez pas craint d’entreprendre pour nous informer et pour vous informer un voyage long et exténuant. Une telle initiative a d’autant plus de prix que votre temps est mesuré et nos climats incléments.
Aussi, pensons-nous que le meilleur témoignage que nous puissions vous rendre est de nous imposer à nous-mêmes le devoir de vous donner ici, du haut d’une tribune suffisamment sonore, en toute franchise et en toute clarté, sans passion mais sans équivoque, notre position à l’égard des grands problèmes qui se posent à nous. Ainsi, lorsque vous quitterez demain Dakar pour regagner Paris, nous saurons mieux, les uns et les autres quelles sont les aspirations de ce pays, et les données du choix qui nous est proposé. Ainsi, pourrons- nous, pendant le peu de temps qui nous sépare du jour où sera annoncée la version définitive du projet constitutionnel, procéder aux ultimes mises aux points et préparer les dernières décisions.
Le programme et les revendications du Gouvernement du Sénégal, si elles doivent être rappelées, ne devraient cependant pas surprendre, car elles ne sont pas nouvelles. Par des vœux unanimes et répétés, le Conseil de Gouvernement et l’Assemblée territoriale du Sénégal, expressions authentiques de la volonté populaire, n’ont pas manqué de faire connaître les grandes lignes et les détails des réformes qu’ils jugeaient immédiatement nécessaires. Leurs revendications essentielles, leurs appels les plus pressants n’ont alors reçu aucune réponse.
C’est alors que le Congrès de Cotonou s’est réuni et a défini la doctrine et le programme du parti du Regroupement africain auxquels appartiennent, je dois le rappeler, tous les Parlementaires du Sénégal, tous les Conseillers de son Assemblée territoriale, tous les Ministres de son Gouvernement. Il ne peut donc y avoir aucune hésitation.
La politique du Sénégal, clairement définie, s’est fixée trois objectifs qui sont, dans l’ordre où elle veut les atteindre : - L’Indépendance - L’unité africaine - Et la confédération.
C’est dire, et nous ne devons pas nous le dissimuler, que ce que nous avons pu jusqu’ici savoir des avants projets constitutionnels ne nous laisse pas sans inquiétude, ni même sans angoisse, en raison des malentendus qu’ils permettent, et des fausses alternatives qu’ils semblent imposer. Nous disons Indépendance d’abord, mais en nous fixant ce préalable nous ne faisons qu’interpréter l’aspiration profonde de tous les peuples d’Afrique Noire à la reconnaissance de leur personnalité et de leur existence nationale. L’Indépendance est un préalable. Elle n’est pas une fin en soi. Elle n’est pas un idéal en elle-même, mais pour ce qu’elle rend possible. Elle ne véhicule pas une volonté de succession. Elle ne recèle aucune intention d’isolement ni de repliement sur soi. C’est pourquoi, le dilemme Fédération ou succession nous paraît un faux dilemme et qu’à cet égard notre réponse court le risque de recevoir arbitrairement une interprétation qu’elle n’implique naturellement pas.
Je peux, et j’ai même le devoir de déclarer que demain tous les Oui ne comporteront pas une renonciation délibérée à l’Indépendance et que tous les Non ne traduiront pas une volonté de rupture complète. Il y a là une possibilité de malentendu, aussi grave dans l’un ou l’autre cas. Il serait également contraire au droit et à l’équité de considérer comme en état de succession le territoire qui fait aujourd’hui partie intégrante de la République et qui demain voterait Non, alors que la Constitution offre à des Etats aujourd’hui étrangers à la République d’entrer avec elle dans une Association des peuples libres.
A tout le moins, cette dernière possibilité, que les avants projets semblent refuser aux Territoires d’Outre-Mer devrait-elle leur être ouverte. Nous disons Indépendance, et nous disons ensuite Unité africaine. Si l’Indépendance que nous voulons n’est pas la sécession, elle n’est pas davantage l’indépendance dans le cadre de chaque territoire, la rupture de toutes les solidarités fédérales existantes, le repliement à l’intérieur de frontières dont nous avons jamais cessé de dénoncer le caractère artificiel.
Aussi, les avants projets dont nous avons eu connaissance, et qui ne semblent vouloir envisager l’avenir des pays d’Outre-Mer que Territoire par Territoire, comportent-ils un grave danger : celui de briser les unités fédérales d’Afrique occidentale et d’Afrique équatoriale dans l’hypothèse où tous les territoires n’apporteraient pas la même réponse le 28 septembre.
Certes ils ont également prévu que les Territoires ainsi dissociés pourraient, par le choix de leurs Assemblées territoriales, se grouper ou non entre eux en fédérations primaires. Mais commencer par briser l’unité de l’AOF, l’unité de l’AEF., qui aujourd’hui nous paraissent non seulement nécessaires, mais encore insuffisantes, ce serait pour l’Afrique un recul d’un demi siècle alors que tout lui commande d’aller de l’avant. A cet égard, aussi le choix qui nous est proposé n’est donc pas pleinement libre et notre réponse n’aura pas pleinement le sens que vous en attendez. Ou bien nous voterons selon nos seules convictions au risque de retarder la réalisation de l’Unité africaine ou bien nous définirons avec les autres Territoires de la Fédération une position commune, faite de compromis tactiques, et qui laissera dans l’ombre, sans les supprimer, les vrais problèmes. Enfin, au-delà de l’Indépendance et de l’Unité, le Gouvernement du Sénégal, avec le Congrès de Cotonou, propose la négociation avec la France d’une Confédération multinationale de peuples libres et égaux.
Cette solution nous apparaît comme la seule réaliste et la seule durable parce qu’elle est la seule qui tienne compte à la fois du sentiment national des masses africaines, de leur aspiration à l’unité et de leur volonté d’entrer dans le monde moderne au sein d’un ensemble plus vaste encore. C’est pourquoi, nous regrettons de voir écarter la Confédération, avec toutes les perspectives d’association qu’elle contenait. Car avec quel peuple l’Afrique Indépendante et unie pourrait elle plus librement et volontairement s’associer qu’avec le peuple de France, qu’elle connaît, et qu’elle aime.
Avec lui elle a non seulement des liens d’interdépendance économique et culturels, mais, encore tout un passé de souvenirs qui dans le meilleur et le pire sont des souvenirs communs. Avec lui elle partage un idéal de liberté et de dignité humaine, une même conception du progrès et de l’avenir du monde. Voilà, Monsieur le Président, quels sont nos buts et quelles sont nos inquiétudes. Nous pensons que certaines perspectives méritaient de n’être pas d’abord écartées, que certaines options devaient être différemment proposées et surtout que les réponses ne pouvaient pas être à priori interprétées au-delà de leur sens le plus immédiat.
Mais nous ne sommes pas non plus sans espoir. Notre espoir se fonde sur le fait qu’en venant ici pour nous informer et pour vous informer, vous avez créé un climat de discussion et avez par là même, tourné le dos à cette nouvelle philosophie de la vieille Europe, qui, si l’on en croit Albert Camus, a répudié le dialogue pour épouser le communiqué. Une Europe qui ne dit plus : "Je pense ainsi ; quelles sont vos objections ?" Mais : "voici ma vérité, peu m’importe que vous la discutiez, l’armée et la police se chargeront d’établir que j’ai raison".
Monsieur le Président, l’étendue des pouvoirs que détient votre Gouvernement vous permet d’apporter, au projet sur lequel les peuples de France et d’Afrique devront se prononcer, tous les aménagements qui, après ce périple africain, vous paraîtraient nécessaires. Nous espérons que vous entendrez nos arguments et que vous pourrez vous en souvenir avant d’arrêter votre décision. Le Gouvernement du Sénégal, pour sa part, ne se prononcera que lorsqu’il aura connaissance du texte définitif.
Très sincèrement il souhaite y trouver la réponse aux préoccupations que j’ai eu, en son nom, le devoir de vous exposer. Très sincèrement il souhaite de pouvoir alors apporter le 28 septembre, la réponse qui permettrait à la France et à l’Afrique, l’une et l’autre indépendantes, de s’associer librement pour affronter ensemble le monde de demain et pour écrire ensemble une nouvelle histoire.
Je vois que Dakar est une ville vivante et vibrante. Je ne me passerais pas de la saluer en raison, d'abord, des souvenirs qui m'y attachent, en raison, aussi, des espérances que j'y ai placées. Je veux dire un mot, d'abord, aux porteurs de pancartes. Je veux leur dire ceci : " Ils veulent l'indépendance. Qu'ils la prennent le 28 septembre ". Oui, l'indépendance, que les porteurs de pancartes la prennent le 28 septembre prochain. Mais s'ils ne la prennent pas, alors qu'ils fassent ce que la France leur offre : la communauté franco-africaine. Qu'ils la fassent en toute indépendance, en toute indépendance de l'Afrique et de la France. Qu'ils la fassent avec moi. Qu'ils la fassent pour le meilleur et pour le pire. Qu'ils la fassent dans les conditions que j'ai évoquées d'une manière précise, en particulier l'autre jour, à Brazzaville, et dont je n'admets pas qu'on paraisse douter de leur précision ni de leur sincérité. Nous sommes à l'époque de l'efficacité, de l'efficience. Nous sommes à l'époque des ensembles. Nous ne sommes pas à l'époque des démagogues. Qu'ils s'en aillent, les démagogues, là où on les attend. J'ai dit ce que j'avais à dire. Je l'ai dit à Dakar comme ailleurs. Je salue Dakar et le Sénégal depuis trois cents ans lié à la France, et réciproquement. Je salue l'Afrique, l'Afrique qui est libre, l'Afrique pour la liberté de laquelle l'homme qui vous parle a fait tout ce qu'il a pu, et est prêt à continuer de le faire. Allons, la route est claire et la lumière est devant nous. A Dakar, on le sait. Je constate avec une certaine satisfaction qu'en tout cas, le sujet paraît vous intéresser. On dit : " De Gaulle, je constate aussi que quand il est là et qu'il parle, les choses sont précises, qu'on ne doute pas et qu'on ne s'ennuie pas ". Et ceci dit, je prends congé de Dakar. J'aurai préféré, bien sûr, que ce fut dans un silence plus complet. Mais je n'en veux à personne. Je tiens à répéter à cette Afrique que j'aime l'expression de mon amitié, l'expression de la confiance et de l'amitié de la France. Et je suis sûr que malgré les agitations systématiques et les malentendus organisés, la réponse du Sénégal et de l'Afrique à la question que je lui pose au nom de la France sera : oui, oui, oui. Vive le Sénégal ! Vive la République ! Vive l'unité franco-africaine ! Vive la France ! (Source: INA)
COMMUNIQUE DE PRESSE: Fête de l'Indépendance Le Conseil municipal de Dakar, en sa séance du 29 Mars 2010, a décidé, dans le cadre du cinquantenaire de la Déclaration de l’Indépendance du Sénégal, de rendre hommage à deux éminents acteurs de la lutte menée par le Peuple sénégalais à cette époque. C’est ainsi que la Place de l’Indépendance et la Rue Le Dantec porteront désormais le nom de Valdiodio N’Diaye. Le Boulevard de la République s’appellera Boulevard Mamadou Dia. La Ville organisera les cérémonies à des dates qui seront communiqués ultérieurement, en accord avec les familles de ces illustres personnalités. KHALIFA ABABACAR SALL
Dans le superbe boubou qu'il portait pour son sacre, le président a visité les banlieues z'inondées. Dans un grand élan de solidarité envers les populations sinistrées, il n'a pas hésité "à mouiller son maillot" comme on dit chez les footeux, il est descendu de son véhicule et a fait quelques pas au milieu des foules enthousiastes dont les uns scandaient : "Prési avec nouuuuuuuuus", et les autres : "Tous dans le même bain"
Aussitôt remonté dans son véhicule, le médecin personnel du président lui a administré quelques sérums anti-diphtérique, anti-cholérique, anti-tétanos, anti-tiphus. Au dernières nouvelles, les deux body guards, descendus avec le président, et engloutis par un égout dont la plaque s'est évaporée depuis 12 ans, n'ont toujours pas été retrouvés.
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