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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

mardi 31 décembre 2013

Paris enseigne "le génocide des Hutus par les Tutsis"…

Ces derniers ont cependant
été les cibles et les principales
victimes du crime de 1994.
par Marie-France Cros, La Libre Belgique, 19/12/2013
- France-
Intention frauduleuse ou incompétence ? La France, qui fut l’alliée du régime hutu génocidaire,
s’illustre-t-elle une nouvelle fois dans la négation du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 ? Les deux questions se posent alors que le président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR, qui regroupe les familles de victimes), Alain Gauthier, vient d’écrire au ministre français de l’Éducation, pour protester contre une de ses publications.
Il s’agit d’un livret de "corrigés", destiné aux professeurs de français enseignant aux élèves de 3e année, hors de France. Il appartient au Centre national d’enseignement à distance (CNED), qui diffuse les cours par correspondance utilisés dans les écoles françaises à l’étranger, notamment par l’École St-Exupéry de Kigali.
Or, le dernier manuel, "achevé d’imprimer le 30 juin 2013", comporte en sa page 25 les phrases suivantes : "De plus, le souvenir peut permettre de déterminer les responsabilités et rendre la justice. A ce titre, le génocide des Hutus par les Tutsis au Rwanda illustre bien ceci."
Monumentale contre-vérité
Une monumentale contre-vérité puisque c’est un régime extrémiste hutu qui a mis en œuvre le génocide de 1994 contre la minorité tutsie, dans lequel ont également été assassinés des Hutus qui avaient sauvé des Tutsis, ou tenté de le faire ou été soupçonnés de vouloir le faire. Il y avait eu un million d’assassinés.
Alain Gauthier a écrit cette semaine au ministre français de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, avec copie au Premier ministre, pour exprimer son "indignation" devant cette distorsion de l’histoire, "à la veille de la vingtième commémoration du génocide", et lui demander ce qu’il "compte faire après la publication d’un tel document", auquel son ministère a donné son aval.
La question est d’autant plus délicate que la France a autant de mal à reconnaître sa responsabilité dans la tragédie, en tant qu’alliée du régime génocidaire, qu’à abandonner ses anciens amis. Elle avait évacué en avril 1994, pour des raisons "humanitaires", des personnalités du régime hutu Habyarimana - qui avait organisé le génocide - et donné asile à de nombreuses personnes soupçonnées d’avoir joué un rôle dans ce crime contre l’humanité. Près de 20 ans plus tard, elle n’en a encore ni jugé elle-même, ni extradé vers le Rwanda pour y être jugées.
Ces derniers temps, des progrès avaient été enregistrés en vue de mettre fin à cette situation peu honorable pour un pays qui se considère comme "la patrie des droits de l’homme". Ainsi, en février prochain, la cour d’assises de Paris devrait juger l’ex-capitaine Pascal Simbikangwa pour sa participation présumée au génocide.
L’affaire du manuel scolaire, on le voit, brouille à nouveau le paysage.
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Canal+ doit s'excuser pour avoir profané la mémoire du génocide des Tutsi du Rwanda
 

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