Ces derniers ont cependant
été les cibles et les principales
victimes du crime de 1994.
été les cibles et les principales
victimes du crime de 1994.
par Marie-France Cros, La Libre Belgique, 19/12/2013
- France-
Intention
frauduleuse ou incompétence ? La France, qui fut l’alliée du régime
hutu génocidaire,
s’illustre-t-elle une nouvelle fois dans la négation
du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 ? Les deux questions se posent
alors que le président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda
(CPCR, qui regroupe les familles de victimes), Alain Gauthier, vient
d’écrire au ministre français de l’Éducation, pour protester contre une
de ses publications.
Il s’agit d’un livret de "corrigés",
destiné aux professeurs de français enseignant aux élèves de 3e année,
hors de France. Il appartient au Centre national d’enseignement à
distance (CNED), qui diffuse les cours par correspondance utilisés dans
les écoles françaises à l’étranger, notamment par l’École St-Exupéry de
Kigali.
Or, le dernier manuel, "achevé d’imprimer le 30 juin 2013", comporte en sa page 25 les phrases suivantes : "De
plus, le souvenir peut permettre de déterminer les responsabilités et
rendre la justice. A ce titre, le génocide des Hutus par les Tutsis au
Rwanda illustre bien ceci."
Monumentale contre-vérité
Une
monumentale contre-vérité puisque c’est un régime extrémiste hutu qui a
mis en œuvre le génocide de 1994 contre la minorité tutsie, dans lequel
ont également été assassinés des Hutus qui avaient sauvé des Tutsis, ou
tenté de le faire ou été soupçonnés de vouloir le faire. Il y avait eu
un million d’assassinés.
Alain Gauthier a écrit cette semaine au
ministre français de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, avec copie
au Premier ministre, pour exprimer son "indignation" devant cette distorsion de l’histoire, "à la veille de la vingtième commémoration du génocide", et lui demander ce qu’il "compte faire après la publication d’un tel document", auquel son ministère a donné son aval.
La
question est d’autant plus délicate que la France a autant de mal à
reconnaître sa responsabilité dans la tragédie, en tant qu’alliée du
régime génocidaire, qu’à abandonner ses anciens amis. Elle avait évacué
en avril 1994, pour des raisons "humanitaires", des personnalités
du régime hutu Habyarimana - qui avait organisé le génocide - et donné
asile à de nombreuses personnes soupçonnées d’avoir joué un rôle dans ce
crime contre l’humanité. Près de 20 ans plus tard, elle n’en a encore
ni jugé elle-même, ni extradé vers le Rwanda pour y être jugées.
Ces
derniers temps, des progrès avaient été enregistrés en vue de mettre
fin à cette situation peu honorable pour un pays qui se considère comme "la patrie des droits de l’homme". Ainsi,
en février prochain, la cour d’assises de Paris devrait juger
l’ex-capitaine Pascal Simbikangwa pour sa participation présumée au
génocide.
L’affaire du manuel scolaire, on le voit, brouille à nouveau le paysage.
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Canal+ doit s'excuser pour avoir profané la mémoire du génocide des Tutsi du Rwanda
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