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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

dimanche 29 mars 2009

Abdoulaye Wade à Montpellier : des lauriers contestables

Déjà Docteur honoris causa de l’Université Mohamed V de Rabat, de l’Université d’Auvergne (Clermont-Ferrand), de l’Université de Franche-Comté (Besançon), de l’Université de Lyon, ville dont il est aussi citoyen d’honneur, de l’Université du Havre, de la Sorbonne, de l’Université de Bordeaux, de la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux et de l'Université Libre de Bruxelles (Belgique), de l’Université de Naples (Italie), des Universités de Harvard et du Minnesota (USA), de l’Université du Suffolk (Royaume-Uni), Me Abdoulaye Wade, président du Sénégal, va être fait Docteur honoris causa de l’Université Montpellier I ce lundi 30 mars. Cette nouvelle distinction quelque peu contestable accordée par une université enseignant le droit à celui qu’un de ses hagiographes (Jean-Marc Kalflèche) a appelé un « libéral révolutionnaire », a suscité quelques inquiétudes légitimes que nous partageons pleinement.

Abdoulaye Wade Docteur Honoris Causa de l’UM1
Les raisons d’une inquiétude
Communiqué de presse du Collectif ad hoc NOUS disons NON !
disonsnon34@yahoo.fr Contact porte-parole : Mouhamed LY O6.12.50.12.41

Le 30 mars 2009, à partir de 16heures, le titre de Docteur Honoris Causa de la Faculté de Droit de Montpellier (UM1) sera décerné au président de la République du Sénégal, Maître Abdoulaye Wade.
Le temps d’une cérémonie, dans une des plus anciennes et prestigieuses faculté de droit d’Europe, on se détournera d’une évidence élémentaire : sans une pratique démocratique authentique de ses dirigeants, aucun engagement, aussi généreux soit-il, ne viendra à bout des maux chroniques qui frappent l’Afrique : gabegie, pauvreté, corruption, émigration clandestine…
Au prix d’âpres luttes et d’innombrables sacrifices, le peuple sénégalais a acquis un leadership démocratique reconnu en Afrique et dans le monde entier. Maître Abdoulaye Wade, en tant qu’opposant, y a incontestablement joué un rôle important. Hélas, une fois au pouvoir, il s’est révélé un fossoyeur de la démocratie : promotion de l’impunité, imposition d’un schéma dynastique, confiscation des libertés et des droits, répression des résistances citoyennes... Cette longue marche à rebours démocratique a un eu un coût économique, social, et culturel élevé. Il a été sévèrement condamné par la majorité des Sénégalais, lors des élections municipales et régionales du 22 mars 2008. Cela, malgré l’implication personnelle du Chef de l’Etat dans la campagne électorale en flagrante violation des dispositions légales en vigueur.
Des étudiants et des travailleurs sénégalais, des Français d’origine sénégalaise et des amis du Sénégal de différents horizons, qui vivent à Montpellier, ont décidé dans le cadre d’un rassemblement qui se tiendra devant la Faculté de Droit le 30 mars à partir de 15H30 d’informer les autorités montpelliéraines, le corps professoral et l’ensemble des étudiants de l’UM1 de la situation du Sénégal, afin que nul n’en ignore.
Ils comptent dire leur indignation à ceux qui se jouent des aspirations légitimes du peuple sénégalais en matière de démocratie et de respect des libertés.

__________________________________________________

Karim Wade, fils du président et candidat à la succession dynastique pour l’élection présidentielle de
2012, a
connu un premier échec lors des élections locales du 22 mars, qui ont vu une déroute générale du camp présidentiel : il n’a pas été élu maire de Dakar, poste qu’il briguait à la tête de son mouvement, « Génération du Concret » (sic). Mais ce n’est que partie remise : son père avait lui aussi échoué à devenir maire de Dakar en 1996. Cela ne l’avait pas empêché de devenir président en 2000.






Sur le Sénégal, lire
Le président du Sénégal sous perfusion élyséenne
Le Canard Enchaîné, 24/12/2008

Le Sénégal laboratoire du néofoccartisme, par Mayacine Diouf
Billets d'Afrique n°175, décembre 2008

Le temps de la révolte, par Mayacine Diouf
Billets d'Afrique n°176, janvier 2009

Sur la répression à Kédougou, voir le blog http://kedovinsdefrance.over-blog.com/

vendredi 27 mars 2009

Complicité

À l’occasion du Moi(s) contre la Françafrique
Et à la veille du 15ème anniversaire du génocide rwandais (avril-juillet 1994)
L’association SURVIE
Vous propose
Une projection du film
France-Rwanda 1994 : Complicité de génocide (Survie 2009, 42 minutes)
Suivie d’un débat
sur la complicité française dans le dernier génocide du XXème siècle
Le samedi 28 mars 2009 à 16 heures
Au
Foyer municipal de Maquens (Carcassonne)

Ouverture des portes à 15 h avec l’exposition de photos de Julie Pudlowski, réalisée en coopération avec Survie pour le 10ème anniversaire du génocide rwandais.

jeudi 26 mars 2009

France-Afrique : Nicolas Sarkozy est-il capable de se projeter vers l’avenir ?

Communiqué de la Plate-forme citoyenne France-Afrique*, 25 mars 20009
Nicolas Sarkozy effectue les 26 et 27 mars prochains une tournée qui doit le conduire dans les deux Congo et au Niger. Première étape de cette troisième tournée du président français en Afrique, une visite à Kinshasa dans un contexte politique et sécuritaire encore très précaire. Cette visite peut permettre de remettre au sommet de l’agenda diplomatique et médiatique international la situation de la RDC. Nous resterons vigilants afin que l’action de la France soit favorable aux intérêts des populations congolaises. Suit un passage à Brazzaville, terre présentant un intérêt particulier pour les groupes français, en l’occurrence Total et Bolloré, et à quelques mois d’une élection présidentielle sous forte tension. Le président se rendra enfin au Niger où le groupe Areva est leader dans l’exploitation de l’uranium dont l’impact social et environnemental est très contesté. Cette visite diplomatique nous fait craindre que la nature des relations entre la France et les pays africains continue à être fortement influencée par les perspectives de gains de marchés pour les entreprises françaises et ce au détriment des aspirations des citoyens. Deux ans après les promesses de rupture avec la Françafrique, nos organisations attendent que le président français change de grille de lecture et prenne pleinement en compte les demandes de réformes politiques, de transparence dans la prise de décision, de satisfaction des aspirations des peuples africains et de respect de leur souveraineté.
La politique de soutien aux droits de l’homme annoncée dans le discours d’investiture de Nicolas Sarkozy, apparaît comme la première grande sacrifiée de la rupture. Artisan de ce renoncement, le secrétaire d’Etat à la coopération Alain Joyandet, est devenu de fait l’émissaire officiel du président pour une défense totalement décomplexée des intérêts économiques français en Afrique quelle que soit la nature du régime en place. Le soutien à des régimes dictatoriaux, corrompus et vieillissants, ne se dément pas, malgré les actes de répression constatés. Les tensions récentes avec Libreville, due à la médiatisation de certains scandales, ne masquent pas la poursuite de la « politique de la stabilité » menée par la France.
Le contrôle parlementaire, bien qu’encouragé par la réforme constitutionnelle de juillet 2008, facteur essentiel de transparence réclamé par nos organisations, n’en est malheureusement encore qu’à ses balbutiements. Il reste en particulier largement insuffisant sur le contrôle des opérations extérieures, malgré les débats intéressants qui ont précédé le vote du 28 janvier dernier sur la prolongation de certaines Opex engagées par la France. De même, les exportations d’armements françaises en général et en Afrique en particulier, ne font toujours l’objet d’aucune question parlementaire. La timidité des parlementaires à se saisir des outils institutionnels à leur disposition s’incarne dans le manque d’ambition du rapport de la mission d’information parlementaire sur les relations franco-africaines publié en décembre dernier, rapport dont la plupart des sujets fâcheux ont été soigneusement écartés.
La réforme de la coopération militaire, annoncée comme une « remise à plat » a pris du retard, malgré l’annonce récente de la signature d’un partenariat de défense avec le Togo. Les modalités de négociation et de publication des nouveaux accords « renégociés » restent par ailleurs floues. Nos organisations réclament l’extension de la renégociation aux autres accords de coopération militaire (pour les pays non concernés par un accord de défense comme le Tchad) et une amélioration du contrôle parlementaire sur les opérations extérieures, au delà de la validation a posteriori proposée par lé réforme récente de la Constitution.
Le soutien de la diplomatie française à la société civile africaine, aux citoyens et associations qui s’organisent, construisent des espaces démocratiques et tentent de construire des alternatives est encore largement insuffisant. Les principaux interlocuteurs de la diplomatie française restent les régimes en place, qui se montrent de plus en plus répressifs face aux revendications populaires.


* Créée en juin 2007, la Plate-forme citoyenne France-Afrique regroupe :

ATTAC
Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France)
Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (CRID)
Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD)
Cedetim/Ipam
Mouvement de la paix
Oxfam France – Agir ici
Peuples Solidaires
Réseau Foi et Justice Afrique Europe (Antenne France)
Secours Catholique / Caritas France
Survie

Ses axes de travail sont :
Suivi du plaidoyer mené auprès des décideurs français dans le cadre de la campagne 2007 et du sommet citoyen France-Afrique
Elargissement des actions de plaidoyer au cadre européen. Participation au sommet Europe Afrique de décembre 2007 au Portugal.
Veille sur l’actualité politique, économique et militaire des relations franco-africaines
Echanges réguliers d’informations et actions communes avec les plates-formes associatives existantes (Dette & Développement, Paradis fiscaux et judiciaires, Publiez ce que vous payez !, groupes-pays, etc.)
Relais des mobilisations, campagnes menées par des organisations de la société civile africaines

Un aller-simple pour Maoré-Bienvenue en Françafrique

PERPIGNAN - Cinéma Le Castillet du 25 au 31 mars.
Projection-débat
avec Survie, MRAP 66, CCFD, Mouvement de la Paix, CIMADE et OXFAM
le jeudi 26 mars à 19 h 10
CASTRES - Cinéma Le Lido du 25 au 31 mars.
Projection-débat
en présence de la réalisatrice
le vendredi 27 mars à 20 h 30

Un film d'Agnès Fouilleux

Tout savoir sur le film

Extrait du film


CE FILM EST SOUTENU AU NIVEAU NATIONAL PAR : SURVIE & RÉSEAU ÉDUCATION SANS FRONTIÈRES (RESF)
PARTENAIRE : L’HUMANITÉ

mercredi 25 mars 2009

Biens mal acquis : N. Sarkozy doit demander des explications sur la mort de Bruno Jacquet Ossebi

A l’occasion de la visite présidentielle au Congo-Brazzaville le 26 mars 2009
Communiqué de presse 25 mars 2009



Trop de coïncidences. Le 21 janvier 2009, Bruno Jacquet Ossebi, journaliste franco-congolais qui dénonçait de longue date le régime de Denis Sassou Nguesso [1], a vu sa femme et les deux enfants de 9 et 11 ans de celle-ci disparaître dans l’incendie de son domicile. Lui-même, brûlé au second degré mais dont le diagnostic vital semblait positif, est mort dans la nuit du 1er au 2 février à Brazzaville alors que son rapatriement à Paris, demandé par la France, était prévu le lendemain [2]. Le même 21 janvier, à Saint-Ay (région d’Orléans), un incendie a ravagé le pavillon d’un autre militant congolais, Benjamin Toungamani, sans faire de victime.
Outre leur attache commune avec le Congo, Benjamin Toungamani et Bruno Jacquet Ossebi [3] ont tous deux affiché une détermination sans faille à voir aboutir la plainte pour recel de détournement de fonds publics déposée en France le 2 décembre dernier contre trois chefs d’Etat africains, dont Monsieur Denis Sassou Nguesso, ainsi que les membres de leur entourage. Après des mois d’investissement, Benjamin Toungamani avait dû renoncer à se constituer partie civile par crainte de représailles à l’encontre de sa famille. Quant à Bruno Jacquet Ossebi, dés le lendemain de la plainte du 2 décembre, il avait sollicité l’association Sherpa à plusieurs reprises afin de savoir de quelle manière il lui serait possible de rejoindre la procédure.
Les associations sont extrêmement préoccupées par les circonstances de sa disparition et par le silence qui entoure cette affaire. Elles dénoncent le contexte de répression qui sévit au Congo-Brazzaville à l’encontre des acteurs de la société civile.
Elles appellent en outre Nicolas Sarkozy pour qu’il exige, lors de sa visite au Congo-Brazzaville, que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
Contacts : Association Sherpa Maître Bourdon 06 08 45 55 46 Maud Perdriel-Vaissière 06 83 87 97 34 CCFD-Terre solidaire Jean Merckaert 01 44 82 81 23

Notes
1 En animant notamment les sites
http://www.mwinda.org/ et http://congo-biensmalacquis.over-blog.com/
2 Voir le rappel des faits ci-après.
3 Dès 2006, le CCFD a pu apprécier la qualité du travail du journaliste franco-congolais Bruno Jacquet Ossebi en préparant son document de travail sur les biens mal acquis : Biens mal acquis… profitent trop souvent. La fortune des dictateurs et les complaisances occidentales, mars 2007 :
http://www.ccfd.asso.fr/ewb_pages/d/doc_1641.php


Benjamin Toungamani

Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Paris, le 25 mars 2009
Monsieur le Président,
A la veille de votre déplacement en République du Congo, les associations signataires souhaitent attirer votre attention sur la mort du journaliste franco-congolais Bruno Jacquet Ossebi, dans un contexte où les atteintes aux droits de l’Homme par le régime congolais sont nombreuses. Voici les faits.
Le 21 janvier 2009 au petit matin, à Brazzaville, un incendie se déclenche dans la maison qu’occupe Bruno Jacquet Ossebi, avec sa compagne et les deux petites filles (11 et 9 ans) de cette dernière. Toutes trois ont péri brûlées vives tandis que Bruno est transporté à l’hôpital militaire de Brazzaville.
Le même jour, à Saint-Ay (près d’Orléans), un incendie s’est déclaré au domicile d’un autre militant congolais, Benjamin Toungamani, sans faire de victime. Outre leur attache commune avec le Congo, Benjamin Toungamani et Bruno Jacquet Ossebi ont tous deux affiché une détermination sans faille à voir aboutir la plainte pour recel de détournement de fonds publics déposée en France le 2 décembre dernier contre trois chefs d’Etat africains, dont Monsieur Denis Sassou Nguesso, ainsi que les membres de leur entourage.
Après des mois d’investissement, Benjamin Toungamani avait dû renoncer à se constituer partie civile par crainte de représailles à l’encontre de sa famille [1].
Quant à Bruno Jacquet Ossebi, dés le lendemain de la plainte du 2 décembre, il avait sollicité l’association Sherpa à plusieurs reprises afin de savoir de quelle manière il lui serait possible de rejoindre la procédure [2] .
La mort de Bruno Ossebi est pour le moins suspecte. Tandis que le Ministère français des Affaires étrangères préparait son rapatriement vers la France, et alors même que l’état de Bruno Jacquet Ossebi semblait s’être stabilisé, ce dernier est subitement décédé dans la nuit du 1er au 2 février.
Outre son soutien à l’action menée en France contre les Biens Mal Acquis, Bruno avait peu avant son décès mis en ligne un article sur le journal congolais Mwinda.org. Intitulé « Pétrole contre poignée de dollars ». Cet article révélait que le Congo et le groupe français BNP Paribas s’apprêtaient à mettre au point un préfinancement pétrolier pour un montant de 100 millions de dollars [3].
Outre la publication de cet article, Bruno Ossebi avait pris soin d’avertir la Banque Mondiale par un courrier électronique en date du 19 janvier 2009 (soit 2 jours avant l’incendie déclenché à son domicile) [4]. Pour mémoire, ce genre d’opération est strictement interdit par le FMI dans le cadre de son programme d’aide aux Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).

Notes
1 Une plainte pour menaces a été déposée devant le Procureur de la République d’Orléans.
2 Compte tenu de son activisme, il ne fait aucun doute que toute la correspondance de Bruno faisait l’objet d’une surveillance étroite du régime.
3 Un préfinancement pétrolier consiste à accorder un prêt à un Etat moyennant un droit de gage sur la production de barils de pétrole brut à venir. Cette pratique est propice à la corruption et à accélérer l’endettement des économies du Sud. La République du Congo s’est engagée à plusieurs reprises à y renoncer au titre de l’initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).
4 La copie de ces échanges se trouve en la possession des associations signataires.

mardi 24 mars 2009

Charles Masson: “La France est responsable de la situation à Mayotte”

Au début de l’année, Libération choquait l’opinion publique en dévoilant les conditions de détention inhumaines des migrants dans les camps de rétention de Mayotte. Comment les autorités françaises sont-elles arrivées à une situation aussi honteuse ? En retraçant l’histoire de l’île, Charles Masson nous éclaire sur le quotidien de ce bout des territoires d’Outre-Mer français, situé dans l’archipel des Comores, gravement malmené par le durcissement des lois contre l’immigration clandestine.
Une interview de Charles Masson, auteur de la BD Droit du sol, Casterman, 24 €, mars 2009 à lire ici
Charles Masson présentera son livre à Montpellier le 28 mars à la librairie Azimuts (13 rue Saint Guilhem), à partir de 20h.

Référendum du 29 Mars à Mayotte : un déni de démocratie et de droit

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 24 MARS 2009
Suite à la conférence de presse du 23 mars à Paris
CAAC - Survie - MRAP

L’archipel des Comores, ancienne colonie française, constitué de quatre îles, Mayotte/Maoré, Anjouan, Grande Comore et Mohéli, est devenu un indépendant le 6 juillet 1975.
C’est au travers du journal de 20h que les Français apprendront sans doute que la France compte désormais un 101ème département, suite à un référendum à Mayotte/Maoré, sans aucune consultation ni débat préalable en France, et ce, en violation de 20 résolutions de l’ONU. Le gouvernement français persiste à remettre en cause l’intégrité territoriale d’un état indépendant.
La délégation du PCF, dont faisait partie la sénatrice Eliane Assassi, qui s’est rendue la semaine passée dans l’Archipel des Comores, a confirmé que seuls les partisans de «Mayotte département» ont la possibilité d’exprimer leur point de vue.
En Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion, les travailleurs ont mené une longue lutte pour faire reconnaître leurs droits de citoyens. Le statut proposé par la départementalisation de Mayotte / Maoré ne fera des Mahorais que des citoyens de seconde zone, comme le montre l’exemple du mini-SMIC.
Les conditions de vie à Mayotte gagneraient pourtant à voir progresser les droits humains qui sont quotidiennement bafoués :
- Centre de Rétention Administrative indigne de la République Française,
- Expulsions illégales de Comoriens, chez eux à Mayotte en vertu du droit international,
- Plus de 6000 morts noyés victimes du « visa Balladur – Pasqua », dans ce qui est appelé le « plus grand cimetière marin » du monde,
- Risque à terme d’un foyer de tension en raison d’une xénophobie exacerbée.
Nous, signataires de ce texte, appelons :
- à l’annulation du référendum déjà considéré comme nul et non avenu par les instances internationales,
- à un règlement du contentieux entre les autorités françaises et comoriennes sous arbitrage international.- à la suppression du visa « visa Balladur – Pasqua » et à l’arrêt des expulsions, pour restaurer la libre circulation des Comoriens dans l’ensemble de l’archipel.
Depuis 1975, la partie indépendante de l’archipel est victime de manœuvres de déstabilisation qui ont généré la pauvreté. La solution ne peut être dans ce référendum mais doit être dans une logique de développement endogène de l’archipel, permettant une amélioration du niveau de vie de tous.
Les signataires
CAAC (Collectif des Associations et Amis des Comores), 06-99-93-10-20,
www.sos-comores.org
SURVIE : contact@survie.org, 01-44-61-03-25, http://www.survie.org
MRAP :
accueil@mrap.fr, 01-53-38-99-99, http://www.mrap.fr.

lundi 23 mars 2009

MÉMORANDUM SUR LE CONTENTIEUX FRANCO-COMORIEN À PROPOS DE L’ÎLE COMORIENNE DE MAYOTTE

Aux citoyens français et européens !
> Savez-vous que depuis plus de 33 ans la France ne respecte pas le droit international, en occupant illégalement l’île comorienne de Mayotte, refusant, à ce sujet, de se conformer à la Charte de l’ONU et à la vingtaine de résolutions votées contre elle ?
> Savez-vous que la France est en train de départementaliser une partie du territoire d'un État souverain membre de l'ONU rendant, ainsi, l'Europe, complice d'une forfaiture grave pour la paix du monde et qui fera certainement date ?
> Savez-vous, que contrairement à la propagande distillée, il s'agit d'une politique délibérée de l'État français visant à entretenir la "France des trois océans" par les colonies ultramarines, au prix des droits humains piétinés et de la vie de milliers de Comoriens sacrifiés ? > C'est donc votre affaire, à vous aussi. Nous vous appelons à vous informer, à prendre position et à agir avec nous pour que la force du droit triomphe sur le droit de la force !
Télécharger le mémorandum

vendredi 20 mars 2009

Signez la pétition-Sign the petition-Unterschreibt die Petition-Firmad la petición-Subscrevei o abaixo-assinado - تومار را امضا کنیدSinyé pétisyon la

français english deutsch español português فارسی kréyol papiamento italiano

Signez la pétition
Non au référendum illégal à Mayotte, territoire occupé !
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne.asp?lg=fr&ref_campagne=11
Départementalisation de Mayotte : un troisième référendum nul et non avenu
Communiqué de l'association
Survie
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne2.asp?ref_campagne=11&lg=fr

Sign the petition
No to the Illegal Referendum in the Occupied Territory of Mayotte!
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne.asp?lg=en&ref_campagne=11
Integration of Mayotte as Overseas Department: a Third [2] Invalid Referendum
Press release from the association
Survie
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne2.asp?ref_campagne=11&lg=en


Unterschreibt die Petition
Nein zum illegalen Referendum im besetzten Gebiet Mayotte!
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne.asp?lg=de&ref_campagne=11
Integration von Mayotte als Übersee-Département: ein drittes
[1] Referendum null und nichtig
Pressemitteilung von
Survie
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne2.asp?ref_campagne=11&lg=de


Firmad la petición
¡No al referéndum ilegal en Mayotte, territorio ocupado!
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne.asp?lg=es&ref_campagne=11
Departamentalización de Mayotte: un tercer referéndum nulo y sin valor
Comunicado de la Asociación
Survie
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne2.asp?ref_campagne=11&lg=es


Subscrevei o abaixo-assinado
Não ao referendo ilegal em Mayotte, território ocupado!
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne.asp?lg=po&ref_campagne=11
Departementalização de Mayotte: um terceiro referendo nulo e sem valor
Comunicado de imprensa da associação
Survie
http://www.tlaxcala.es/detail_campagne2.asp?ref_campagne=11&lg=po



به رفراندوم غیرقانونی در مناطق اشغال‌شده‌ی مایوت نه بگوییم

Sinyé pétisyon la
Référendòm atè Mayòt : sé AWA nou ka di awa !

Firma e petishon
No na Referèndem Ilegal den Teritorio Okupá di Mayotte!

Firmate la petizione
NO al referendum illegale nel territorio occupato di Mayotte!

mardi 17 mars 2009

Moi(s) contre la Françafrique 15 mars-15 avril

Pour la troisième année consécutive, Survie organise le moi(s) contre la Françafrique. Cette année 2009, il aura lieu du 15 mars au 15 avril. Deux évènements majeurs pour l’association sont au cœur de cette période : le voyage du Président Sarkozy en Afrique et les 15 ans du génocide des Tutsi du Rwanda, permettant de faire le point sur l’impunité de la France à ce sujet.
Nicolas Sarkozy : VRP des entreprises françaises en Afrique

Le voyage officiel en Afrique du Président Nicolas Sarkozy aura lieu a priori du 27 au 28 mars en République Démocratique du Congo, au Congo Brazzaville et pourrait se terminer par le Niger. Ce programme n’est pas encore fixe, tout peut encore changer…
Ce voyage correspond au lancement de notre brochure Diplomatie, Business et Dictatures, qui aura lieu le 25 mars à Paris lors d’une conférence de presse organisée par la Plateforme Françafrique.
Avec l’arrivée à la présidence française de Nicolas Sarkozy (qui avait promis une rupture avec la Françafrique et les pratiques de ses prédécesseurs), nous assistons non seulement à une perpétuation de cette politique mais également à son regain, caractérisé par une défense affichée et revendiquée des intérêts français en Afrique : ventes d’armes, prolifération irresponsable du nucléaire, conquête de nouveaux marchés par Total, Bolloré, Areva, Bouygues (et bien d’autres) en Angola, au Soudan, au Congo, etc.
15 ans du génocide des Tutsi du Rwanda : Où en est-on à propos de la complicité française ?
Le travail de Survie sur la complicité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda fait partie des plus hautes priorités en ce début d’année 2009. La 15ème commémoration du génocide est l’occasion de remettre sur le devant de l’actualité cette imprescriptible compromission de nos autorités politiques et militaires dans le dernier génocide du 20ème siècle.
C’est pourquoi Survie sort pour le 7 avril 2009 un nouvel ouvrage intitulé France-Rwanda. 15 ans après. 15 questions clefs autour de la complicité de la France dans le génocide des Tutsi. Ce livre de synthèse sur la complicité française dans le génocide, permet, autour de 15 questions clefs (cf 15 ans du génocide), de rappeler les raisons de l’engagement de Survie dans ce dossier.
Le 8 avril 2009 Survie organise un colloque à l’Assemblée Nationale intitulé La démocratie à l’épreuve du génocide. Organisé dans ce lieu à la fois symbolique et institutionnel de la démocratie française, ce colloque sera l’occasion d’exprimer nos revendications en terme de contrôle parlementaire, qui s’inscrit plus généralement dans la revendication de réforme de la politique de la France en Afrique. Plusieurs personnalités (journalistes, responsables associatifs, ancien député) y participeront. Cet évènement sera suivi d’une conférence de presse.
Des conférences, projection-débat et des actions symboliques sont organisées par nos groupes locaux, afin d’interpeller les médias et l’opinion sur cette impunité.
Programme détaillé ici

samedi 14 mars 2009

Rwanda, un cri d'un silence inouï

Mardi 17 Mars à 20H00
Au Centre Culturel Albin Minville
67 allée de Bellefontaine
Métro Bellefontaine
TOULOUSE
Projection du documentaire
Rwanda, un cri d'un silence inouï
Seuls les papillons franchissent les barbelés
suivie d'une rencontre avec des associations de Rwandais.



Le Genocide des Tutsis au Rwanda
En 1994, en moins de cent jours, étaient exterminées plus d'un million de personnes au Rwanda, un petit pays d'Afrique Centrale.En hommage aux victimes du plus grand génocide de l'après Shoah, et afin d'y sensibiliser le public, en particulier les collégiens et lycéens de France, le Conseil Régional d'Ile-de-France et le Mémorial de la Shoah proposent à travers cette exposition une entrée sur les génocides du XXe siècle.
Au Rwanda, 9 ans après le génocide, une grande partie de la population vit avec une bombe dans la tête qui peut exploser à tout moment. Ces gens, rescapés de tous âges du génocide, font ce que les psychiatres appellent des "rêves traumatiques". Ces "rêves traumatiques" sont extrêmement invalidants car ils privent les gens de tout repos : ils consistent à revivre avec un réalisme total – tous les sens sont mobilisés – le moment douloureux (viol, massacre d'un parent...) vécu par la victime.
De plus, ils génèrent la culpabilité, la peur, la dépression, handicapant la réflexion et la vie. On constatera que si la parole sur le génocide est partout, dans toutes les bouches, dans tous les lieux, le récit premier des victimes est figé, immuable et sans affect. Ce faisant, la victime tente de "gommer" quelque chose d'ineffaçable et garde ainsi le trauma prêt à ressurgir n'importe quand, comme une bombe à retardement.
Sur le terrain, des hommes et des femmes se battent pour atténuer ces souffrances : nous découvrons notamment le travail du Dr Naasson Munyandamutsa, psychiatre, et de Jeanne Mukamusoni, psychothérapeute au sein d’AVEGA (Association des Veuves du Génocide d’Avril). Nous verrons que ces pratiques thérapeutiques apportent un soutien essentiel aux rescapés et, en effectuant un travail contre l’oubli, participent à la reconstruction de ce pays traumatisé par l’horreur du génocide.

lundi 9 mars 2009

Départements d’outre-mer

par Odile Tobner, éditorial de Billets d'Afrique n°178, mars 2009
La sanglante guerre coloniale que la France a soutenue pour s’opposer vainement à l’indépendance de l’Algérie est dans toutes les mémoires. Les départements français en Algérie abritaient des citoyens français et une population autochtone au statut inférieur. L’éditorialiste du journal du FLN, El Moudjahid, était un certain Frantz Fanon né à la Martinique. Ses articles, réunis en volume sous le titre Pour la révolution africaine [1] , restent un bréviaire de la libération des peuples opprimés sous un joug colonial.
La fièvre de l’indépendance gagna tout l’outre-mer français. Elle fut jugulée aux Antilles, par la chasse aux militants indépendantistes, dont plusieurs des plus résolus eurent le bon goût de disparaître opportunément, tel le Guadeloupéen Albert Béville, Paul Niger de son nom de plume, mort le 22 juin 1962, en même temps que le député guyanais Justin Catayée, dans un accident d’avion, alors qu’il rentrait clandestinement en Guadeloupe où il était interdit de séjour. La départementalisation, accordée en 1946 à la revendication d’«égalité » posée notamment par Césaire - les esclaves, «libérés» en 1848, demeurèrent en effet des «sujets français» pendant encore cent ans - leur paraissait déjà une solution inadéquate.
Albert Béville disait : «L’étiquette «départements d’outre-mer» laisse entrevoir je ne sais quelle palpitation physique de morceaux de chair métropolitaine prospérant sous d’autres cieux avec une perpétuelle nostalgie du ventre originel ; elle recouvre une réalité, une entreprise très concrète, très comptable, très commerciale qui, au cours des siècles, ne s’est pas embarrassée d’inutiles scrupules, même si, par moments, elle s’est revêtue d’oripeaux engageants et de masques trompeurs.»
Les limites et les hypocrisies de cette départementalisation apparaissent aujourd’hui notamment dans la crise sociale que traversent la Guadeloupe et la Martinique. On voit que les vieux clivages coloniaux, hérités du passé esclavagiste et raciste, sont restés vivaces sous la défroque de la République française. Une société où les bagnards des plantations sont tous noirs indigènes et les préfets, juges, commissaires de police et autres gendarmes tous blancs métropolitains dit sa réalité sans discours, lequel n’est là que pour masquer la réalité.
Au moment où la départementalisation exhibe son caractère de fausse solution, le gouvernement français veut faire accéder Mayotte, île de l’archipel des Comores demeurée sous gouvernement français, au rang de département français par référendum, le 29 mars prochain. Outre que la France s’est maintenue à Mayotte contre les décisions de l’ONU reconnaissant l’indépendance des Comores dans leur ensemble, sa présence a créé une situation de crise permanente qui ne va aller que s’aggravant. Le cynisme qui consiste à revendiquer Mayotte comme territoire français tout en lui déniant les attributs de ce même territoire, au regard par exemple du droit de la nationalité, montre l’étendue de la mystification qui est à l’œuvre.
L’application de la loi française subira toutes sortes d’exceptions dans cet artefact territorial. Il va de soi que les représentants de l’autorité sont là aussi métropolitains pour encadrer une population étrangère à ce que Nicolas Sarkozy appelle «l’identité française», belle situation pour cristalliser haines et préjugés. Pour gagner l’assentiment d’une population vouée à la pauvreté on lui offre les ersatz d’un mode de vie dit «privilégié», dont sont privés les autres Comoriens et on l’enferme dans un bunker. Mais la France conserve son pied-à-terre dans le sud de l’Océan indien. On a vu des politiques plus intelligentes.
Ne parlons pas de morale.
Odile Tobner
1. Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, 1964. réédité à La Découverte.
Au sommaire de ce numéro de Billets d'Afrique :
- LES BREVES DE LA FRANÇAFRIQUE
- FRANCE. Happy birthday, la « rupture » !
- FRANCE RWANDA. Les complicités de la classe politique française
- CONGO-RWANDA. Sarkozy : « La France n´a pas à rougir de ce qu´elle a fait »
- PIERRE PÉAN. Le monde selon P. : Puant !-
UNION DES COMORES. Débat parlementaire sur Mayotte : retenir le meilleur ou le pire ?- MAURITANIE. Péril en la demeure
- CAMEROUN. Une répression sanglante
- CAMEROUN. Ambiance délétère

vendredi 6 mars 2009

Pour la libération immédiate et sans conditions de Nouhoum Keita, journaliste à Radio Kayira (Mali)



Nous apprenons avec surprise et consternation l’incarcération à la prison centrale de Bamako de notre camarade Nouhoum Keita. Il a été interpellé après avoir dénoncé sur l'antenne d'une radio l'existence d'un passeport falsifié à son nom et sa décision de porter plainte contre X.
De victime il se retrouve ainsi coupable (lire ci-dessous un petit résumé).
Journaliste à la radio associative Radio Kayira, membre de la Coalition des alternatives africaines, dette et développement (CAD Mali), militant infatigable pour les droits et la justice sociale, Nouhoum Keita est bien connu de nombre de nos associations (notamment de la plate-forme Dette & Développement qui regroupe 27 associations et syndicats français) avec lesquelles il a participé aux forums sociaux, aux manifestations contre les privatisations des services publics, pour l’annulation de la dette, contre les nouveaux accords économiques et commerciaux…
Cette arrestation se situe dans un contexte général de pressions et d'intimidations contre les mouvement sociaux au Mali. Et ce au moment même où la population malienne subit de plein fouet les conséquences des orientations libérales de son gouvernement (privatisation du chemin de fer, de la filière coton, expropriation des paysans de l’Office du Niger…).
La mobilisation sociale s'organise au Mali pour exiger sa libération avec le soutien de l'Union des journalistes du Mali. Un sit-in a eu lieu hier devant le siège de la radio, une marche de protestation est prévue la semaine prochaine.
Nous nous associons à ce mouvement et, avec lui, exigeons la libération immédiate et sans condition de Nouhoum Keita et l’éclaircissement rapide de cette affaire.
A Paris, le 5 mars 2008
Attac France, CADTM France, Survie
Contact : Zoul /
contact@survie-paris.org. / 06.88.93.35.71 – Anne : 06 72 35 77 85
Ecouter Nouhoum Keita, interviewé lors du forum social du Burkina Faso, en 2007 :
http://www.afriradio.net/audio12.html
Message de soutien à adresser à Radio Kayira - fax : 00 223 20 24 87 82.
Message de protestation à la présidence du Mali :
presidence@koulouba.pr.ml
A l’ambassade du Mali en France : Fax : 01.45.48.55.34

Résumé :
Il y a 6 mois, ayant appris l'existence d'un faux passeport établi à son nom utilisé dans le cadre d'une malversation financière, Nouhoum Keita est parti s'en plaindre à la police. Entendu par le tribunal, il a été soumis à une confrontation avec la personne victime de cette escroquerie qui a formellement reconnu que Nouhoum n'avait rien à voir dans cette affaire. Le tribunal a alors signé un mandat de dépôt, Nouhoum a été déféré puis relâché le même jour, en liberté provisoire.Le 25 février dernier, il annonce sur l'antenne d'une radio libre de Bamako qu'il entend constituer un dossier et porter plainte contre X. A 10 heures, le lendemain, il est arrêté et déféré à la prison centrale de Bamako, sans autre forme de procédures par le magistrat en charge du dossier. L'Union des journalistes a immédiatement engagé une procédure de mise en liberté provisoire. Une demande de mise en liberté provisoire a été signée par le magistrat le 28 février et remise au procureur général qui n'a pas réagi jusqu'à préseNT;

Lisez l'intervention de Nouhoum Keita
au cours d’une conférence de presse à la Maison de la presse du Mali en octobre 2008

Quand la presse en parle...

L'Hérault du Jour, quotidien paraissant à Montpellier, a publié le jeudi 5 mars l'article suivant, signé par Camille Vayssière.

Référendum. Le 29 mars, le projet de loi sur la départementalisation de Mayotte, au large de Madagascar, sera soumis aux habitants de l’île.
L’association Survie dénonce la précarité des insulaires

Ca sent le roussi sur celle que l’on surnomme « L’île aux parfums », Mayotte. Appartenant à l’archipel des Comores, qui comprend trois autres îles, la grande Comore, Anjouan, Mohéli, les Comores devaient former, suite au référendum de décembre 1974 avec 95 % de voix pour, un Etat indépendant. Coup de théâtre : la France procède au dépouillement île par île du référendum et ne reconnaît pas l’indépendance de Mayotte car celle-ci aurait voté à 65% en faveur de son rattachement à la France.
Mayotte est française depuis 1841 ( pour l’anecdote, un pirate malgache qui régnait sur l’île se met sous la protection de la flotte de Louis-Philippe et signe un traité d’annexion après avoir vidé une caisse d’absinthe), Mayotte restera donc française, un point c’est tout. Même si la question n’était pas là. Même si les vingt résolutions de l’ONU condamnent l’occupation illégale de Mayotte par la France depuis vingt ans. L’île qui est toujours à ce jour une Com (Collectivité territoriale d’Outre-mer), deviendra peut- être un Dom le 29 mars, prochain, ce qui renforcera l’ancrage définitif de Mayotte dans la France. Pourtant au regard de la communauté internationale et des résolutions de l’ONU qui reconnaît Mayotte comme étant comorienne, ce référendum est jugé illégal.
Comme en Guadeloupe
C’est aussi la position que prend Survie*, une association qui milite en faveur de relations assainies entre le Nord et le Sud. Maguy Mas, qui en est la présidente en Languedoc-Roussillon, informe d’une situation qui n’est pas sans rappeler celle de la Guadeloupe : « l’île est plongée dans une réelle précarité économique auxquels s’ajoutent de graves problèmes sociaux trop peu évoqués. Il n’y a pas de culture vivrière sur l’île car elle n’est pas soutenue, ce qui oblige à importer des denrées alimentaires de base. Sur 190 000 habitants, 16 000 personnes n’ont pas de papiers parce qu’ils ne peuvent pas prouver qu’ils sont nés ici. La plupart n’ont pas accès à la Couverture maladie universelle, un accouchement coûte 300 euros, ce qui correspond à la moitié du montant d’un SMIC net ! On a observé un centre pénitentiaire prévu pour 60 personnes en détenir 250, sans parler de leurs droits qui sont sans cesse bafoués. Deux présidents de l’Union des Comores ont été assassinés. Dans tous les domaines, la situation est ingérable, la France en est responsable en ayant crée une économie artificielle et une politique de l’assistanat. »
Ce qui inquiète également l’association, c’est ce que va devenir l’île après sa départementalisation : dans un endroit où moins de 20% de la population parle le français, (essentiellement des métropolitains), une annexion est-elle justifiée ? Il existe une culture locale qui va en partie disparaître. Pourtant les Mahorais ne se sentent pas français. Ils veulent juste de meilleures conditions de vie, ce que la France leur fait miroiter ; de son côté, la France rêve d’une base militaire marine, de la construction d’une piste gros-porteur, sans oublier la création de complexes touristiques. Un choix dont chacun espère qu’il pourra se faire dans le calme et la transparence.
*Association Survie, 210, rue St Martin, 75003 Paris.
http://survie .org. Contact :01 44 61 03 25.

Saïd Ali, doctorant en géographie politique et Maguy Mas, présidente de l’association pour la région Languedoc –Roussillon lors d’une réunion mardi soir
Photo Redouane ANFOUSSI

jeudi 5 mars 2009

Appel à rejeter l'élargissement du secret défense

Communiqué de Survie et de l’ARDHD (Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti), le 4 mars 2009
Invoquant la nécessité de protéger le secret-défense, le gouvernement français envisage de restreindre fortement l’accès des juges d’instruction à des lieux sensibles tels que la présidence de la République, des ministères, les services secrets ou de grandes sociétés. Cette disposition figure dans le projet de loi de programmation militaire pour 2009-2014, qui doit être soumis dans les prochaines semaines au vote du Parlement.
Par opposition à la situation actuelle où la protection ne couvre que des documents classés, le projet de loi prévoit de généraliser la protection à des locaux "susceptibles d’abriter des éléments couverts par le secret de la défense nationale" et des "locaux d’entreprises privées intervenant dans le domaine de la recherche ou de la défense".
Avant de perquisitionner dans ces lieux, le juge d’instruction devra prendre rendez-vous avec le président de la CCSDN qui l’accompagnera dans ses opérations. Le magistrat aura l’obligation d’indiquer par écrit les motifs de la perquisition et les documents recherchés. Sans l’effet de surprise propre aux perquisitions, on ne peut que craindre que les documents recherchés disparaissent …
Les deux principaux syndicats de magistrats français, Union Syndicale des Magistrats et Syndicat de la Magistrature, ont dénoncé, vendredi 27 février, la création, dans le projet de loi de programmation militaire 2009-2014, de "bunkers" ou de "citadelles d’impunités" à l’abri des juges, du fait de l’extension du "secret-défense" : celui-ci concerne aujourd’hui les documents, demain il pourrait s’étendre à des lieux entiers.
Pour le Syndicat de la Magistrature, ce projet "a été conçu à la suite d’investigations qui ont semé l’émoi dans les milieux politiques et militaires : l’instruction de l’affaire des frégates de Taïwan, la perquisition entreprise à l’Elysée dans l’affaire Borrel et surtout celle effectuée dans l’affaire Clearstream au siège de la DGSE" (Direction générale de la sécurité extérieure).
Nos associations, ARDHD et SURVIE, s’indignent de cette nouvelle disposition qui, de fait, aurait empêché l’accès à des éléments essentiels dans la recherche de la vérité et la justice sur l’assassinat du juge Borrel.
Elles demandent instamment aux députés d’exclure cette disposition de la loi de programmation militaire pour 2009-2014, afin de permettre à la justice française de poursuivre les investigations nécessaires et de conserver son indépendance face au pouvoir politique.

Contact presse : Stéphanie Dubois de Prisque - Chargée de communication de Survie 01 44 61 03 25 stephanie.duboisdeprisqu(a)survie.org
Jean-Loup Schaal - Président de l’ARDHD 01 46 34 70 70 jlschaal(a)ardhd.org
Pour consulter le site de l’ARDHD

mercredi 4 mars 2009

Hommage à Norbert Zongo



Interview de Tiken Jah Fakoly et de Vincent Ouattara sur Campus FM (94FM) Toulouse
Samedi 7 Mars à 13H00. Émission "Françafrique" n°14

Norbert Zongo était un journaliste burkinabè, directeur de publication de l’hebdomadaire L'Indépendant . Il menait une enquête sur la mort mystérieuse de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère du président Blaise Compaoré. Norbert Zongo et trois proches ont été retrouvés morts et calcinés dans leur véhicule le 13 décembre 1998 . 10 ans plus tard, l'émotion soulevée au Burkina est toujours très forte et de nombreuses commémorations ont eu lieu ici et là bas.
Ainsi, profitant de la présence de Tiken Jah Fakoly et de Vincent Ouattara à Toulouse au moment de cette commémoration, le premier pour un concert et le second invité pour un débat par Survie Midi Pyrénées, nous avons réalisé cette interview en hommage à Norbert Zongo ainsi qu'aux grandes figures africaines de résistance au néocolonialisme...

Site de Radio Campus

Pour écouter l'émission en ligne: http://www.afriradio.net/auteur51.html

Signez la pétition Justice pour Norbert Zongo

mardi 3 mars 2009

Comores: 2 référendums coup sur coup

Pour en savoir plus sur les Comores et le référendum à Mayotte, lire ici

Dernières infos : la Cour constitutionnelle des Comores a annulé lundi 3 mars le décret présidentiel portant référendum, le jugeant "illégal pour vice de procédure". Après avoir d'abord affirmé qu'il maintiendrait le référendum, le président Sambi a fait marche arrière et a accepté la décision de la Cour, ce qui a permis à la conférence inter-comorienne organisée sous l'égide de l'Union africaine de se tenir avec la participation de l'opposition, qui avait d'abord annoncé qu'elle la boycotterait.


La France organise le 29 mars prochain un référendum, totalement illégal du point de vue du droit international, au terme duquel l’île, annexée en 1975, au moment de la proclamation de l’indépendance de l’archipel, deviendra le 101ème département français et, par voie de conséquence, une RUP (région ultrapériphérique) de l’Union européenne. Survie lance une campagne de pétitions adressées aux responsables et aux élus de l’UE leur demandant d’intervenir auprès de Paris pour annuler ce référendum. On peut la signer en ligne ici http://www.tlaxcala.es/detail_campagne.asp?lg=fr&ref_campagne=11.


Ce référendum en cache un autre, qui aura lieu le 22 mars aux Comores. Le président de l'Union en place jusqu’en 2010, l’Anjouanais Ahmed Abdallah Sambi, propose une révision constitutionnelle réduisant les pouvoirs des présidents des îles, qui deviendraient des gouverneurs, et allongeant d'un an le mandat du président de l’Union, actuellement de quatre ans. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le gouvernement comorien n’a pas brillé par sa pugnacité à revendiquer le retour de Mayotte dans l’Union des Comores. Ces modifications contribueraient à re-fédéraliser les Comores, ramenant la Contitution à un état plus proche de ce qu’elle était avant la crise séparatiste. Celle-ci, instrumentalisée, voire provoquée, par la France, s’est soldée par la transformation de la Fédération en Union des îles.
Par ailleurs, le moins qu’on puisse dire, c’est que le gouvernement comorien n’a pas brillé par sa pugnacité à revendiquer le retour de Mayotte dans l’Union des Comores, malgré les promesses électorales. Les déclarations récentes de Sambi et de son ministre des Affaires étrangères Jaffar, selon lesquelles le seul point à discuter avec la France était la question de la libre circulation entre les Comores et Mayotte – supprimée par le visa Balladur en 1995 -, et passant sous silence la revendication légitime de restitution de Mayotte aux Comores, laisse pantois. Les Comoriens semblent plus soucieux du référendum que Sambi laisse faire à Mayotte sans protester, que de celui auquel ils vont pouvoir participer.
FG/PC

PS : la première voix critique à droite qui s'élève (avec retenue, certes) contre le référendum à Mayotte est celle d'Édouard Balladur. L'ancien Premier ministre va remettre à Nicolas Sarkozy le fruit des réflexions du Comité sur les collectivités territoriales qu'il préside. Interviewé par Le Figaro, Balladur répond ceci à la question :"Une réponse institutionnelle peut-elle être apportée à la crise aux Antilles ? ":
"Nicolas Sarkozy a proposé des États généraux de l'outre-mer. Il est probable qu'à cette occasion la question de l'avenir du statut des départements et des régions d'outre-mer sera posée. C'est une grande question qui nous invite à réfléchir aux institutions de l'outre-mer français, dans le respect, bien entendu, du principe d'égalité. En attendant que se tiennent ces États généraux, peut-être serait-il préférable que toute décision modifiant le statut actuel dans telle ou telle Région de l'outre-mer soit suspendue. Je pense au statut de Mayotte, dont la modification pourrait peut-être être reportée (Une consultation populaire est prévue le 29 mars à Mayotte, NDLR), chacun pourrait le comprendre, jusqu'à ce qu'on y voie plus clair sur l'ensemble des institutions d'outre-mer, mais je sais que cela pose le problème du respect du calendrier déjà fixé. Le comité ne s'est pas prononcé sur ces questions et s'est borné à proposer qu'une Assemblée unique se substitue aux conseils régionaux et aux conseils généraux qui régissent le même territoire."
Articles à lire pour mieux comprendre la situation

lundi 2 mars 2009

MADAGASCAR - DAEWOO FAIT MAIN BASSE SUR LA TERRE


http://www.cyberacteurs.org/

(Signer cette pétition)

Depuis plusieurs mois, la presse fait largement écho d’un phénomène inquiétant pour des millions de petits paysans ayant toujours vécu dans l’extrême pauvreté et d’autant plus affaiblis par la crise alimentaire mondiale actuelle : le rachat massif de terres agricoles dans les pays du Sud par des États tiers et des investisseurs privés. Motifs annoncés : sécuriser l’approvisionnement alimentaire et investir dans une valeur sûre en période de crise. Au détriment de qui ?

Des populations locales – en particulier des petits paysans – qui ne sont malheureusement pas les bénéficiaires de ces investissements dont les produits sont destinés aux pays d’origine des capitaux. Dans ce monopoly de la terre au niveau mondial, le cas de Daewoo est particulièrement révélateur. En novembre 2008, l’entreprise sud-coréenne annonçait en effet avoir signé dès juillet 2008 avec le gouvernement malgache un accord portant sur l’exploitation d’1,3 millions d’hectares de terres, pour la production de maïs et d’huile de palme à destination de la Corée du Sud. Dans un contexte politique aujourd’hui très tendu à Madagascar, Daewoo et le gouvernement malgache multiplient les déclarations contradictoires, mais les organisations de la société civile malgaches sont particulièrement inquiètes et appellent à la transparence et au respect du droit des paysans à la terre.
Face à cet accaparement des terres agricoles, dont l’Affaire Daewoo est emblématique, et dans un climat de durcissement politique à Madagascar, les organisations de la société civile et la population demandent des réponses claires et précises et en appellent à notre solidarité.

Traduction du message
Monsieur Kim Jae-Yong, J’ai été informé/e par Peuples Solidaires, les Amis de la Terre et le Collectif pour la Défense des Terres Malgaches, des négociations en cours entre votre entreprise et le gouvernement malgache, concernant la location pour 99 ans d’1,3 million d’hectares de terres pour produire du maïs et de l’huile de palme, à destination de la Corée du Sud. Je suis extrêmement préoccupé/e par les conséquences que cette transaction aurait sur la souveraineté alimentaire et l’accès à la terre pour les paysans de ce pays et vous exhorte à : - suspendre complètement les actions engagées et les prospections foncière, - faire preuve de la plus grande transparence vis-à-vis de la population malgache et de l’opinion internationale concernant ce projet, notamment sur les bénéficiaires du coût de la location foncière dont vous avez démenti la gratuité. Demander au gouvernement malgache de faire preuve de la même transparence, - respecter le droit des paysans et des populations à disposer de leurs terres.
(Salutations)

Selon le Collectif pour la défense des terres malgaches, constitué en décembre 2008 en réaction à l’annonce faite par Daewoo, « l’opinion publique malgache, informée par la presse internationale, est particulièrement en alerte car plusieurs grands projets déjà en cours à Madagascar démontrent la réalité de contrats dont les termes conjuguent une exploitation drastique des richesses du pays par les investisseurs étrangers avec des bénéfices insignifiants pour la nation et les populations malgaches ». Ce Collectif a réagi en demandant au gouvernement l’arrêt immédiat des actions entreprises avec Daewoo, et la Plateforme nationale des organisations de la société civile de Madagascar a demandé toute la transparence sur la transaction annoncée puis démentie.

Souveraineté alimentaire en danger
Alors que Madagascar semblait s’être engagé depuis quelques années dans une réforme foncière pour sécuriser progressivement le droit des paysans à exploiter leurs parcelles, l’affaire Daewoo a réveillé soudainement les vieux démons d’un néo-colonialisme foncier menaçant la souveraineté alimentaire de l’Ile et les droits fondamentaux des paysans. En effet, l’accord de juillet 2008, annoncé dans la presse en novembre dernier [1] par Shin Dong-Hyun, directeur financier de Daewoo Logistics, portait sur la signature d’un bail emphytéotique de location pour 99 ans sur 1,3 millions d’hectares, c’est-à-dire la « moitié des terres arables » [2] du pays ! Le groupe sud-coréen indiquait également qu’il avait l’intention de se lancer dans la culture de maïs et la production d’huile de palme, pour « renforcer la sécurité alimentaire de la Corée du Sud » [3] et fournir la moitié des importations de maïs de la Corée. Toujours selon Daewoo, la production de maïs devait débuter en 2009 sur 2000 hectares. Au final, 1 million d’hectares de terres seraient consacrés au maïs et 300 000 aux palmiers à huile. Or, les termes du contrat en négociation ne prévoiraient apparemment pas de contrepartie financière. Le « prix de location » consisterait à investir dans les infrastructures nécessaires à la réalisation du projet (routes, irrigation et infrastructures de stockage des récoltes). Mais quel avenir pour les paysans dépossédés de leurs terres dans un pays où plus de 70% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté ?
Si les démentis publiés par Daewoo Logistics insistent sur le fait qu’aucun contrat n’a encore été signé, ils confirment la nature des prospections foncières entreprises sur l’Ile. Très embarrassées, les autorités malgaches ont indiqué en janvier dernier que « Daewoo n’est pas encore propriétaire du terrain soi-disant déjà acquis » [4]. Seule la prospection du terrain aurait été faite. Daewoo devait encore fournir un « business plan ». De nombreuses démarches seraient nécessaires avant l’approbation finale. Mais de nombreux témoignages de paysans locaux indiquent que les protagonistes de cette affaire sont passés à l’acte dans plusieurs régions. Le représentant de Daewoo dans le pays aurait déjà acquis près de 218 000 hectares dans différentes régions. Madagascar Futur Entreprise Group, filiale de Daewoo Logistics à Madagascar, aurait ainsi déposé, dans certains cas déjà couronnés de succès, des demandes d’acquisition de 94 182 hectares dans le district de Brickaville, 33 767 dans le district de Toamasina II, 40 000 dans le district de Vatomandry et plus de 50 000 dans le district de Maintirano. De vastes terrains dans la région Sava seraient déjà également en cours de transfert de propriété. D’autres demandes d’acquisitions seraient enregistrées.

Un cas tristement emblématique
Pour la société civile malgache, il y a deux façons de spolier les paysans et le peuple malgache pour lesquels la terre est un bien sacré et un patrimoine commun : la location de type Daewoo et l’octroi de vastes terres domaniales à un nombre restreint de privilégiés. Tout cela est particulièrement inacceptable. De nombreuses familles vont être directement spoliées par ces transactions qui se font dans la plus grande opacité. D’importants soupçons ont vu le jour quant à l’enrichissement personnel d’un petit nombre d’individus au sommet de l’Etat à l’occasion de cet accord. En outre, alors que les paysans rencontrent de grandes difficultés pour surmonter les procédures leur permettant d’acquérir des titres de propriété, le groupe Daewoo semble avoir bénéficié d’un traitement de faveur particulièrement insupportable pour la population, lui permettant de voir les dossiers d’acquisition de terrain traités rapidement. D’autres questions inquiètent les paysans de l’Ile et ont été déjà soulevés par les experts et la société civile malgache : les plantations de maïs et d’huile de palme destinées à l’exportation en Corée du Sud et ailleurs ne vont-elles pas dessécher les terres agricoles et détruire la biodiversité ? Les semences utilisées ne seront-elles pas transgéniques comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays d’Afrique ? Par ailleurs, ce néo-colonialisme foncier ne se limite malheureusement pas à Madagascar, comme le montre le rapport de l’ONG GRAIN, paru en octobre 2008 [5], et détaillant des cas similaires de rachats de terre par des Etats et investisseurs privés. Dans tous les cas recensés, ce sont bien les populations locales, majoritairement paysannes, qui sont directement menacées par cette marchandisation de la terre.
Face à cet accaparement des terres agricoles, dont l’Affaire Daewoo est emblématique, et dans un climat de durcissement politique à Madagascar, les organisations de la société civile et la population demandent des réponses claires et précises et en appellent à notre solidarité.

POUR EN SAVOIR PLUS :
> Le Collectif de défense des terres malgaches s’est constitué en réaction à la transaction annoncée par Daewoo dans la presse. Vous trouverez une pétition adressée au gouvernement malgache sur le site
http://www.terresmalgaches.info > Les Amis de la Terre soutiennent cet Appel. Selon eux, les firmes des pays riches et émergents s’abattent sur le continent africain comme un nuage de criquets. Elles accaparent des terres afin d’assurer leur approvisionnement alimentaire et fournir le marché croissant des agro carburants. Espérant d’hypothétiques retombées économiques, des pays très pauvres accordent des concessions à des investisseurs étrangers sur des terres qui font cruellement défaut aux populations locales pour se nourrir. Madagascar en est le triste exemple. Cet appel sera diffusé dans le réseau des Amis de la Terre à 5000 exemplaires.
> Cet Appel est lancé dans le cadre de la campagne FaimZERO initiée par Peuples Solidaires et ActionAid et qui sera marquée cette année par l’organisation d’un Forum international sur l’accès à la terre, les 18 et 19 avril 2009 à Montreuil. Ce Forum est co-organisé par Peuples Solidaires, la Confédération Paysanne et la FNAB.
Pour en savoir plus et pour s’inscrire, télécharger le programme et bulletin d’inscription

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DAEWOO fait main basse sur
Madagascar : la course aux terres agricoles, nouvelle pratique de néocolonialisme, par Vololona R., 3/12/2008
Daewoo à Madagascar : "Bonne affaire ou Madagascar va-t-il rester sur sa faim ?, Par Song Jung-a et Christan Oliver et Tom Burgis, Financial Time, 19 novembre 2008