Survie Languedoc-Roussillon
Nous écrire : survielr@wanadoo.fr - survie1166@yahoo.fr
survielero
dimanche 25 février 2024
samedi 6 avril 2019
« Déni et non-dits : 25 ans de mensonges et silences complices sur la France et le génocide des Tutsis du Rwanda »
Rapport de Survie
Cliquer pour ouvrir |
Alors que l’Élysée s’apprêterait, selon plusieurs journalistes, à
annoncer ce vendredi la composition d’un comité d’historiens chargé de
travailler sur « la place du génocide des Tutsis dans notre mémoire
collective » (selon les termes employés par Emmanuel Macron le 23 mai
2018), sans qu’on sache quelle marge de manœuvre il aura, l’association
Survie publie un rapport intitulé « Déni et non-dits : 25 ans de
mensonges et silences complices sur la France et le génocide des Tutsis
du Rwanda ». Cette synthèse propose en fait 25 documents officiels déjà
connus et une galerie de portraits qui, mis bout à bout, donnent une
image tristement cohérente qui doit amener les citoyens et responsables
politiques français à l’évidence : il est temps que les plus hautes
autorités de l’Etat reconnaissent officiellement le génocide des Tutsis
du Rwanda mais également les soutiens diplomatiques, militaires et
économiques apportés aux extrémistes hutus avant et pendant le génocide
par les autorités civiles et militaires françaises.
samedi 6 octobre 2018
#SaveAquarius : Rassemblements citoyens pour l'Aquarius ce samedi 6 octobre
Sauvons l’Aquarius et le sauvetage en mer !
SOS MEDITERRANEE appelle à une mobilisation citoyenne à l’échelle européenne, afin de demander à tous les Etats d'Europe :
- De prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à l’Aquarius de reprendre sa mission de sauvetage le plus rapidement possible ;
- De faire respecter le devoir d'assistance aux personnes en détresse en mer ;
- D’assumer leurs responsabilités étatiques en établissant un véritable modèle de sauvetage en Méditerranée.
Vague orange samedi 6 octobre 2018 !
Nous appelons tous les citoyens et citoyennes à descendre dans la rue à 14h30 en t-shirt orange afin de soutenir les valeurs d’humanité portées par SOS MEDITERRANEE.Tous sont invités à rejoindre les rassemblements pacifiques et apolitiques. SOS MEDITERRANEE organisera des rassemblements citoyens dans plusieurs villes d’Europe et en France.
Télécharger le Kit de Mobilisation (slogans, visuels...etc) : https://we.tl/t-nMLfkS5Cze
Voir notre carte interactive des lieux de rendez-vous : http://bit.ly/2Pa2zhs
> Paris : Place de la République à 14h30
> Marseille : Vieux-Port - rassemblement Place Gabriel Péri à 14h30 puis défilé en bord de mer jusqu'à la place de la Joliette.
> Nantes : Square Jean-Baptiste Daviais à 14h30
> Montpellier : Place de la Comédie à 14h30
> Brest : Place de la Liberté à 14h30
> Bordeaux : Place Pey Berland à 14h30
> Quimper : Place Terre aux Ducs à 14h30
> Morlaix : Place des Otages à 14h30
> Concarneau : Place du 8 mai 1945 à 14h30
> Lyon : Place des Terreaux à 14h30
> Toulouse : Place Saint-Pierre à 14h30
> Grenoble : Esplanade Alain Le Ray, caserne de Bonne à 14h30
> Saint Etienne : Place Jean-Jaurès à 14h30
> Rennes : Place de la République à 14h30
> Mouans-Sartoux : Cinéma La Strada à 14h30
> Palerme (Italie) : Piazza Castelnuovo à 17h
> Berlin (Allemagne) : Am Barenbrunnen à 13h
> Bruxelles (Belgique) : Place du Luxembourg à 12h
> Madrid (Espagne) : Plaza de Cibles à 14h30
> Valencia (Espagne) : Plaza del Carme à 14h30
Mais aussi des rassemblements organisés par d'autres associations ou collectifs :
> Ajaccio : Devant la préfecture à 18h
> Amiens : Place de la Maison de la Culture à 14h30
> Angers : Place du Ralliement à 14h30
> Angoulême : Place Herge à 11h
> Annecy : en face de la Préfecture à 14h30
> Auxerre : Place de l'Hôtel de Ville à 15h
> Avignon : place Pie à 17h
> Bastia : Festival des Cultures en Méditerranée à 14h30
> Beauvais (Oise) : Place Jeanne Hachette à 15h
> Belfort : place de la République à 11h
> Biarritz : Devant la grande plage à 14h30
> Briançon : Champs de Mars à 17h30
> Caen : place Bouchard à 13h
> Calais : Place d'armes à 14h
> Cahors : place du marché à 10h30
> Chartres : Marché de Chartres à 10h30
> Carcassonne : place Carnot à 10h
> Dijon : Place de la Libération à 15h30
> Gerardmer : Place des Droits de l'Homme à 11h
> Guingamp : Place du Champ-au-Roy à 9h
> Lannion : Place du Marc'hallah à 11h30
> La Roche-sur-Yon : Place Napoléon à 14h30
> Le Mans : Parvis du théâtre des Quinconces à 15h
> Le Vigan (30) : Place du Quai à 10h30
> Lille : Place de la République à 14h30
> Lons le Saunier : Place de la Liberté à 14h30
> Lorient : Place Aristide Briand à 14h30
> Mende : Marches de la cathédrale, Place Urbain V. à 10h30
> Millau : Place du Mandarous à 14h30
> Nancy : Place Maginot à 14h30
> Narbonne : Place de l'Hôtel de Ville à 14h
> Nevers : Place de la Résistance à 14h30
> Nîmes : Maison Carrée à 14h30
> Niort : place des halles à 11h
> Nyons : Place de la Libération à 14h30
> Orléans : Place du Martroi à 14h30
> Perpignan : Place de la République à 14h30
> Puy en Velay : Place de la Mairie à 10h30
> Royan : Carrefour des Droits de l'Homme à 14h30
> Rouen : devant la mairie à 15h
> Saint-Brieuc : devant le théâtre de la passerelle à 11h
> Saint-Omer (62) : la place principale à 14h30
> Saint Pierre de la Réunion : Place des victoires à 14h30
> Saint-Nazaire : Plage de Saint-Nazaire à 16h
> Sartène : devant la sous préfecture à 10h30
> Strasbourg : devant le Centre Bernanos, 30 rue du Maréchal Juin à 14h30
> Vouziers : devant l'hôtel de ville à 11h30
vendredi 5 octobre 2018
Kanaky – Nouvelle-Calédonie : Le temps de la décolonisation, 2 RV à Montpellier
Deux évènements pour mieux comprendre le référendum historique d’autodétermination sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie
Le 4 Novembre prochain, les Calédoniens se rendront aux urnes pour dire si oui ou non ils veulent « que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante. »
Regards sur la société kanak à la veille du référendum d’autodétermination.
Vendredi 5 octobre 2018 à 18 heures, Espace Martin Luther King, 27 boulevard Louis Blanc
Projection du film « Lune d’Avril sur Canala » en présence de Michel Daëron, réalisateur. Débat, intermède de chants et musiques kanak.
Soirée organisée par le Centre de Documentation Tiers-Monde, la Case calédonienne de Montpellier et Mabelyna, associations culturelles.
Projection du film « Lune d’Avril sur Canala » en présence de Michel Daëron, réalisateur. Débat, intermède de chants et musiques kanak.
Soirée organisée par le Centre de Documentation Tiers-Monde, la Case calédonienne de Montpellier et Mabelyna, associations culturelles.
« Lune d’Avril sur Canala »,
tourné à la fin des années 1980 à Canala, en Nouvelle-Calédonie, donne
la parole à des Kanak qui affichent leur conviction indépendantiste. Cet
engagement bouleverse l’équilibre tribal : Christiane défie la
condition des femmes, Soma celle des jeunes, Upan celle de la coutume.
Une Réunion publique : « Kanaky-Nouvelle-Calédonie, quel futur ? »
Organisée par le PCF de Montpellier,
Samedi 13 octobre à 15 heures au Salon du Belvédère (terrasse du
Corum), la réunion publique portera sur
- La situation économique actuelle du pays et les possibilités de diversifier l’économie calédonienne – Jean-Michel Sourisseau économiste ;
- Une approche historique des revendications (notamment foncière) qui ont été au fondement de la lutte du peuple kanak – Pierre-Yves Le Meur anthropologue;
- Regards sur le développement futur du pays à partir de ce que l’on peut appeler la résilience des tribus – Ernest Demene et Elvys Gourou membres d’associations kanak et néo-calédonienne ;
- La situation politique et le projet du FLNKS – un représentant du FLNKS
Un buffet-apéritif clôturera la rencontre. Entrée Libre
jeudi 27 septembre 2018
Vient de paraître
L'arme invisible de la Françafrique
Une histoire du franc CFA
L'arme invisible de la Françafrique
Une histoire du franc CFA
Fanny PIGEAUD, Ndongo Samba SYLLA
Fanny PIGEAUD, Ndongo Samba SYLLA
Lorsque ses colonies d’Afrique ont accédé à
l’indépendance, à l’orée des années 1960, la France a réussi un tour de
passepasse redoutable. Elle a officiellement reconnu la souveraineté
politique des nouveaux États tout en gardant la mainmise sur leur
économie grâce à une arme aussi puissante qu’invisible : leur système
monétaire.
Depuis la création en 1945 du franc des colonies françaises d’Afrique (CFA), le sigle a évolué et désigne désormais deux monnaies : celle de la « communauté financière africaine » en Afrique de l’Ouest et celle de la « coopération financière en Afrique centrale ». Mais c’est toujours Paris qui décide de la valeur externe de ces monnaies. Et la zone franc, qui assurait le contrôle économique des colonies, garantit encore à l’économie française un avantage comparatif sur le continent africain.
Les auteurs décortiquent ces mécanismes monétaires et racontent comment les dirigeants français ont combattu tous ceux, experts ou dirigeants africains, qui se sont élevés contre cette servitude monétaire. Depuis quelques années, le franc CFA est également devenu l’enjeu de luttes populaires. Conscients que les questions économiques sont éminemment politiques, les citoyens africains sont de plus en plus nombreux à réclamer leur pleine souveraineté monétaire.
Depuis la création en 1945 du franc des colonies françaises d’Afrique (CFA), le sigle a évolué et désigne désormais deux monnaies : celle de la « communauté financière africaine » en Afrique de l’Ouest et celle de la « coopération financière en Afrique centrale ». Mais c’est toujours Paris qui décide de la valeur externe de ces monnaies. Et la zone franc, qui assurait le contrôle économique des colonies, garantit encore à l’économie française un avantage comparatif sur le continent africain.
Les auteurs décortiquent ces mécanismes monétaires et racontent comment les dirigeants français ont combattu tous ceux, experts ou dirigeants africains, qui se sont élevés contre cette servitude monétaire. Depuis quelques années, le franc CFA est également devenu l’enjeu de luttes populaires. Conscients que les questions économiques sont éminemment politiques, les citoyens africains sont de plus en plus nombreux à réclamer leur pleine souveraineté monétaire.
Version papier : 18 €Version numérique : 12,99 €
Libellés :
Franc CFA,
Françafrique,
Néocolonialimse français
mercredi 20 juin 2018
mercredi 4 avril 2018
Dernières nouvelles de la Françafrique
|
mercredi 29 novembre 2017
Discours de Macron à Ouagadougou : le renouveau des leçons, mais pas de la politique
par Survie, 28/11/2017
Lors de son "grand oral" à l’université de Ouagadougou, où il a
innové en se confrontant aux questions des étudiants, Emmanuel Macron a
habilement prétendu qu’« il n’y a plus de politique africaine de la
France », tout en défendant « un lien indéfectible » entre la France et
l’Afrique. Venu proposer « un nouveau partenariat » et même « d’écrire
une nouvelle relation d’amitié », le président français n’a pas manqué
de défendre des piliers essentiels de la politique africaine de la
France et ouvert des perspectives aux entreprises françaises, notamment
dans le secteur de la santé.
Pour Thomas Borrel, porte-parole de Survie, « durant son discours
fleuve, Emmanuel Macron a volontairement éludé certains aspects
essentiels de la politique franco-africaine comme le franc CFA ou la
coopération militaire avec des dictatures, promu le rôle du secteur
privé français et défendu une posture de prétendue neutralité vis-à-vis
des dirigeants illégitimes qui s’accrochent au pouvoir. En assénant à
plusieurs reprises ne pas être venu pour donner des leçons, il a cherché
à exonérer les autorités françaises actuelles et passées de leur
responsabilité dans la situation politique et économique de plusieurs
pays d’Afrique francophone. Au final, cela s’apparente à un énième
discours de "nouvelle" relation franco-africaine, comme si des formules
incantatoires pouvaient gommer la part de responsabilité française dans
tout ce que combat justement cette jeunesse africaine qu’il est venu
célébrer ».
Certaines questions des étudiants ont contraint le président français
à se faire plus précis sur certains sujets de fond. Il a ainsi reconnu à
demi-mot la responsabilité française dans l’effondrement de la Libye,
et s’est dit favorable à la déclassification des archives françaises sur
l’assassinat de Thomas Sankara - mais sans évoquer une possible
commission rogatoire pour que l’instruction ait lieu parallèlement en
France, ce qui est pourtant la demande des juges burkinabè. Il a par
contre opposé un argumentaire technique classique pour défendre le franc
CFA, tout en prétendant qu’il s’agissait d’un "non-sujet" pour la
France. Dans ses réponses à des étudiantes qui l’interpellaient sur la
présence militaire française et sur la demande d’extradition vers le
Burkina Faso de François Compaoré, Emmanuel Macron n’a même pas eu la
décence de présenter des excuses officielles pour l’exfiltration par les
forces spéciales françaises de Blaise Compaoré et ses proches en 2014.
Au contraire, il a asséné : « vous ne devez qu’une chose pour les soldats français : les applaudir ! ».
La visite d’Emmanuel Macron a par ailleurs été marquée par une
hostilité évidente : outre les interpellations, polies mais franches,
par les étudiants, des véhicules de la délégation ont été la cible de
jets de pierres et de projectiles pendant le trajet vers l’université.
Pour Thomas Borrel, « même s’il tente toujours d’incarner le
renouvellement et le changement politique, Emmanuel Macron ne peut pas
venir défendre ouvertement ou implicitement des pans entiers de la
politique africaine de la France, faire quelques promesses de visas à
des étudiants et instrumentaliser l’insurrection burkinabè de 2014 sans
craindre que son exercice arrogant de communication ne se retourne
contre lui. Il avait l’opportunité de poser des actes concrets, il n’a
posé que des mots, qui ne soigneront pas les maux de la Françafrique.
Lui qui a pris un ton professoral pour expliquer qu’il n’était pas là
pour donner des leçons, tout en passant son temps à en donner, il
devrait pouvoir comprendre cela. »
L’association Survie avait publié la veille de ce discours un rapport
sur la coopération militaire et policière, en dénonçant justement un
non-dit récurrent de la politique africaine de la France. Le rapport
« La coopération militaire et policière en Françafrique : de l’héritage
colonial au partenariat public-privé » est disponible au téléchargement ICI
Libellés :
Habits neufs Françafrique,
Macron,
Ouagadougou
mardi 29 août 2017
Sahel : aux origines de la crise sécuritaire
Une étude majeure de Moussa Tchangari pour comprendre la «guerre sans fin» au Sahel
Par François Gèze, blog de Mediapart, 26/8/2017
Le 17 août, l’éditorial du Monde « Au Sahel, la crainte d’une guerre
sans fin » concluait, sans expliquer : « La réponse militaire s’est
jusque-là montrée très insuffisante pour venir à bout de groupes qui
recrutent en jouant sur des frustrations économiques ou communautaires
auxquelles aucune solution n’est apportée. » L’analyste nigérien Moussa
Tchangari apporte les explications qui manquent.
Le 17 août 2017, l’éditorial du Monde « Au Sahel, la crainte d’une guerre sans fin »
se concluait, mais sans donner plus de précisions, sur ce constat fort
pertinent : « La réponse militaire s’est jusque-là montrée très
insuffisante pour venir à bout de groupes qui recrutent en jouant sur
des frustrations économiques ou communautaires auxquelles aucune
solution n’est apportée. » D’où l’importance, pour en savoir plus sur
les racines de cette « guerre sans fin » du Sahel, de se tourner vers
les observateurs locaux, dont les travaux, trop méconnus des grands
médias occidentaux, apportent souvent des clés essentielles pour
comprendre les ressorts profonds de conflits obscurs où sont pourtant
directement impliquées les « grandes puissances ». Au premier rang
desquelles la France, dont les responsables actuels semblent bien y agir
toujours sans parvenir à se libérer du vieux « logiciel colonial » qui a
formaté les cerveaux de générations d’« élites républicaines » tout au
long du xixe siècle et jusqu’aux années 1960.
C’est ce dont atteste la remarquable étude de Moussa Tchangari, secrétaire général de l’ONG nigérienne Alternative Espaces Citoyens, intitulée Sahel : aux origines de la crise sécuritaire. Conflits armés, crise de la démocratie et convoitises extérieures, publiée deux jours après l’éditorial du Monde, le 19 août 2017, et accessible ici ou là.
Celle-ci est principalement consacrée aux failles gravissimes de la
réponse de la « communauté internationale » à la conjonction des
entreprises « djihadistes » de la secte Boko Haram, qui sévit au nord du
Nigeria depuis 2002, et des divers groupes armés « islamistes » actifs
dans les différents États du Sahel (Mali et Niger principalement) et du
Sahara (Algérie – voir mon article de 2014
sur le rôle spécifique de ce pays –, Mauritanie, Libye, Tunisie),
surtout depuis les années 2010. Une étude de 52 pages, qui mérite une
lecture attentive, tant elle est riche en informations de première main,
que l’on retrouve rarement dans les médias dominants, anglophones comme
francophones. Son auteur, Moussa Tchangari, est en effet un acteur de
premier plan de la « société civile » de son pays, le Niger (et membre
de longue date du conseil d’administration de la Fondation Frantz Fanon, qui réunit des militant-e-s internationalistes de tous les continents).
Avant d’évoquer quelques-uns des apports à mon sens essentiels du
travail de Tchangari, je dois souligner qu’il complète très utilement
une autre étude tout aussi passionnante, remarquablement documentée, du
politologue Jean-François Bayart sur les racines du salafisme et du
djihadisme nord-nigérians et de l’« économie politique » de Boko Haram,
qu’il a publiée au même moment, le 18 août2017, sur son blog de Mediapart : « De quoi Boko Haram est-il le nom ? ».
Il y montre fort pertinemment que l’extension de la secte et de ses
actions mortifères est loin de s’expliquer uniquement par son
prosélytisme religieux islamiste : « Boko Haram est l’expression
contemporaine d’un système économique régional séculaire qui s’est
structuré entre Fort-Lamy (Ndjamena), Kousseri et Maiduguri, sur les
ruines de l’économie saharienne et esclavagiste de la fin du xixe
siècle, grâce aux “gains marginaux” qu’ont engendrés les frontières
étatiques, le marché cambiaire à l’interface du naira et du franc CFA,
le développement des routes et du chemin de fer, les disjonctions entre
les cycles économiques du Nigeria et ceux de ses voisins, les cours
changeants du pétrole qui affectent les deux producteurs du bassin, le
Nigeria et le Tchad, et, enfin, les conflits armés, de l’aventure de la 2e
DB pendant la Seconde Guerre mondiale, à partir de Fort-Lamy, aux
rébellions postcoloniales tchadiennes, en passant par la guerre du
Biafra. La secte met en termes religieux une insurrection sociale et
politique contre l’iniquité de ce système et de la classe dominante qui
en tire profit, et ouvre des opportunités à ceux qui en sont les
subalternes et les victimes. »
Libellés :
Boko Haram,
Cameroun,
Moussa Tchangari,
Niger,
Nigeria,
Sahel,
Tchad
mercredi 5 juillet 2017
"Complément d’enquête, jeudi 6 juillet, 22h 40- Le clan Bongo : une histoire française
Ce direct débutera jeudi 6 juillet 2017 à 22h40. Durée : 01h8
C’est
le plus français des présidents africains : Ali Bongo a grandi en
France, protégé par notre République, et son père a côtoyé tous les
présidents français, du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy. De la
famille Bongo, les Français connaissent surtout Omar, le père, pilier de
la Françafrique pendant plus de quarante ans.
Depuis 2009, c'est
Ali, le fils, qui détient le pouvoir au Gabon. Lors de la dernière
présidentielle d'août 2016, il a été réélu malgré des soupçons de
fraude. Ses adversaires accusent Ali Bongo d’être un dictateur : il
aurait donné l’ordre de tirer à balles réelles sur ses opposants et
aurait provoqué la mort d'une trentaine de Gabonais lors de violentes
émeutes qui ont secoué le pays.
Un enfant de la Françafrique
Le
Gabon, petit pays d’Afrique de 2 millions d’habitants, a pourtant été
pendant plusieurs décennies un îlot paisible dans la région. Une base
arrière de la France qui s’y fournissait en pétrole, en bois, en
uranium… et en cash. Omar, le père d’Ali, aurait offert des millions
d’euros à nos hommes politiques pour financer leurs campagnes. Protégée
par la France, la famille Bongo a amassé, au cours de son règne, une
fortune colossale : plus de 500 millions d’euros.
Depuis la mort
d’Omar en 2009, Ali a pris la relève. Comme son père, il mène une vie de
millionnaire, roule en voiture de luxe. Pourtant, le nouveau président
jure être en rupture avec l'image paternelle et affirme vouloir solder
l’héritage.
Ce portrait de 52 minutes donne la parole à Ali Bongo.
Donatien Lemaître et Laurent Dy, les réalisateurs, ont posé leurs
caméras dans les coulisses du pouvoir afin de donner une image inédite
de l'homme fort du Gabon. Ils donnent aussi la parole aux contradicteurs
et aux hommes de la Françafrique, notamment Robert Bourgi.
La rédaction de "Complément d'enquête" vous invite à commenter l'émission sur sa page Facebook ou sur Twitter avec le hashtag #Cdenquete.
Inscription à :
Articles (Atom)