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Blog régional de l'association Survie (Aude, Gard, Hérault,Lozère,Pyrénées-orientales)

jeudi 30 mars 2017

"Capitaine Thomas Sankara" le 7 avril à Millau


Le vendredi 7 avril à 20 h 30 aura lieu au cinéma de Millau la projection du film "Capitaine Thomas Sankara" de Christophe Cupelin. A l'aide d'images d'archives, pour certaines introuvables il y a peu, ce documentaire nous fait revivre le parcours d'un homme qui exerça le pouvoir au Burkina Faso de 1983 à 1987.
Thomas Sankara fut un chef d'État unique en son genre. Pas seulement parce que proche du peuple : il participait à des courses cyclistes ou jouait à l’occasion de la guitare électrique en public. Mais parce que son intégrité et son engagement le conduiront à se battre en faveur de l'indépendance politique du pays, de son désendettement, mais aussi de l'éducation des jeunes, de l'émancipation des femmes et de l'éradication de la corruption.



Dans ses discours, Thomas Sankara n’avait de cesse de dénoncer le colonialisme et le néocolonialisme, notamment de la France en Afrique. A la tribune des Nations Unies, il a courageusement plaidé pour le droit des peuples à pouvoir manger à leur faim, boire à leur soif, être éduqués.

Socialiste, écologiste, il plante des arbres pour lutter contre la désertification, fait vacciner les enfants de manière intensive, instaure des tribunaux populaires pour les fonctionnaires corrompus et veut libérer la femme de la "domination féodale" de l'homme.
Mais Sankara dérange, et pas seulement par son style. Face à la presse, il reproche à François Mitterrand d’avoir accueilli en France Pieter W. Botha, le numéro deux du régime de l’apartheid en Afrique du Sud, et Jonas Savimbi, le rebelle angolais, soutien du régime ségrégationniste.
A la tribune de l'OUA (Organisation de l'unité africaine), en juillet 1987, il appelle les autres États du continent à ne pas payer la dette extérieure. "La dette ne peut pas être remboursée parce que, si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Par contre, si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Que celui qui veut payer prenne son avion et aille tout de suite à la Banque mondiale !", lance-t-il devant les autres dirigeants du continent.
Comme il le pressentait lui-même, ce brillant dirigeant qui fait trembler le monde des puissants sera assassiné le 15 octobre 1987 …assassinat pour lequel la justice militaire du Burkina Faso a demandé à la justice française la levée du secret défense pour déterminer le rôle que la France aurait joué dans sa mort. En visite au Burkina Faso fin mars 2017, Claude Bartolone, président de l'Assemblée Nationale, se dit favorable à ce que la vérité triomphe… Nous attendons les actes.
Trente ans après sa mort, l’influence de Thomas Sankara, tout comme celle de Nelson Mandela ou de Patrice Lumumba est considérable en Afrique. Son nom reste gravé dans toutes les mémoires.

La projection sera suivie d'un débat avec des membres du Comité Thomas Sankara de Montpellier.
Vous pourrez également déguster des pâtisseries et des boissons africaines.
Et la Librairie Plume sera présente avec de nombreux ouvrages concernant Thomas Sankara, le colonialisme et la Françafrique.
Cette soirée s'inscrit dans le cadre de la semaine anticoloniale et antiraciste. Elle est le fruit d'une co-organisation entre des membres des associations Radio Larzac et Survie. L'association Survie est née en 1984. Elle dénonce toutes les formes d'intervention néo-coloniale française en Afrique et milite pour une refonte réelle de la politique étrangère de la France en Afrique. Elle propose une analyse critique et des modalités d'action encourageant chacun à exiger un contrôle réel sur les choix politiques faits en son nom. Elle rassemble les citoyens et citoyennes qui désirent s'informer, se mobiliser et agir contre la Françafrique, un système qui perdure au mépris des peuples, en Afrique comme en France. Pour les personnes intéressées par cette association, nous pourrons nous rencontrer le vendredi 7 avril au cinéma de Millau.

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